Après une série de trois disques globalement en demi-teinte fait d'expériences diverses, Cathedral renaît de ses cendres comme semble nous l'indiquer le morceau d'ouverture "Phoenix, Rising". Annoncé un peu partout comme le grand retour des maître du doom, j'attendais ce disque de pied ferme. Qu'en est-t-il véritablement ? Trêve de suspens si ce n'est certes pas le chef-d'oeuvre ultime annoncé dans la presse spécialisée, "Seventh Coming" a tout d'un excellent disque mais pêche un peu par manque d'originalité et de prise de risque. L'ambiance y est à un doom psychédélique des plus savoureux, assaisonné de gros riffs heavy à souhait. Celà faisait un moment que je n'avais pas pris autant de plaisir à entendre les anglais en si grande forme.

D’entrée de jeu, le monstrueux « Pheonix Rising » suivi de l’ultra efficace « « Resisting the Ghost » remettent les compteurs à zéro. Riffs groovy (à la limite du stoner Rock )associés à des arpèges de toute beauté rappelant maître Iommi et la voix complètement hallucinée de Lee Dorian scotche littéralement l’auditeur.
Puis avec « Skullflower », on passe la seconde avec un futur classique du groupe. Un titre heavy/groove irrésistible avec un break de fou au milieu complètement psychédélique où le groupe se lâche complètement, suivi d’envolées guitaristiques dignes des plus grands. La ballade cosmique « Aphrodite’s Winter » remplit son office, sans être toutefois inoubliable, et nous permet de reprendre notre souffle avant la pierre angulaire stoner/doom « Empty Mirror ». Mélodie impeccable soutenue par une section rythmique au groove fantastique relayée par les riffs de plombs du nain aux mains d’acier (j’ai nommé Gary JENNINGS) et break foudroyant dans la grande tradition des premiers albums du groupe, le tout enrobé d’arrangements inventifs (j’adore le mélange d’orgue et de cœur religieux ponctuant le break)…bref du grand art. Ce titre justifie presque à lui seul l’achat de l’album !

Les très heavy « Nocturnal Fist » avec sa grosse partie de batterie et un « Iconoclast » tout en puissance façon « Children of The Grave » achèveront de vous convaincre. Après deux pistes un peu plus faible à mon gout (« Black Robed Avenger » et « Congregation Of Socerer's »), l’album se clôture par une petite doomerie pas piquée des hannetons « Halo Of Fire ». Cathedral étant le géniteur de ce type d’exercice, s’y montre particulièrement à l’aise avec un solo final du décidément très inspiré sieur Jennings semblant retrouvé ici toute sa verve guitaristique. Classique et déjà balayé maintes et maintes fois mais superbement exécuté.

Personnellement, je me lasse pas de ce genre d’exercice fait de gros morceaux épiques, bourrés de gros riffs et d’ambiances sombres à souhait fait de couleurs sombres et pastelles où le merveilleux et le gothique se confondent, je trouve cela bien plus envoûtant que nombre de groupes de progressif . Bref, si vous avez un faible pour les films de vampires des années 30 ou plus près de nous craqué pour "Sleepy Hollow" de Tim Burton, vous allez sans nul doute adorer…

Un très bon cru que cette cuvée 2002, à laquelle il ne manque qu’une petite dose d’originalité supplémentaire pour en faire un album absolument indispensable. Je conseille vivement cet album à la production impeccable aux néophytes fan de métal assez puissant et sombre ainsi qu’aux glorieux anciens égarés en route du fait des errements discographiques du groupe depuis « Spiritual Birth Machine ».