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DOOM D'ENTERREMENT  |  STUDIO

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CATHEDRAL - The Last Spire (2013)
Par CHAPOUK le 13 Juin 2014          Consultée 4939 fois

Un mot pour décrire ce dernier "The Last Spire" ? Lugubre !
En même temps un enterrement n’est que rarement joyeux… Cette dernière flèche tirée dans le monde du Doom signe pour les metalleux britanniques la fin de CATHEDRAL.

L’intro morbide et lourde annonce la couleur, seuls les initiés, ceux qui acceptent la mort de CATHEDRAL pourront s’immiscer dans les profondeurs macabres de cette galette. "Entrance To Hell" nous plonge directement dans une ambiance médiévale sur fond de cris de corbeaux, cloches d’église et charrette mortuaire qui roule de façon inébranlable sur des corps sans vie. Au loin la basse et la guitare forment un bourdonnement désordonné et diabolique, pendant que Lee Dorrian scande le fameux « Bring out your dead! » qui fait écho au temps où la Peste Noire ravageait l’Angleterre et où les cadavres qui jonchaient les rues étaient ramassés par des chariots mortuaires tirés par un individu qui annonçait son passage par cette expression (non dans le cas présent je ne pense pas que ce soit un extrait du Sacré Graal des Monthy Python).

La vache ! Rien que de lire ça, je suis sûre que ça vous a plombé ! Et ben voilà, si c’est le cas j’ai réussi à vous faire ressentir ce que l’on éprouve quand on passe le porche de ce dernier CATHEDRAL, il faut vraiment adhérer au côté nihiliste, morbide et lourd de leur Doom pour accepter de se jeter dans le gouffre de 11 minutes qu’est la chanson suivante !

"Pallbearer" n’est rien d’autre qu’un pachyderme conduisant un bulldozer, une monstruosité pesante, mais qui a l’originalité d’être rehaussée de petits passages étranges qui rompent le fil morbide de la chanson et nous sortent au bon moment de notre léthargie. En premier lieu viennent des sortes de cuivres à la tonalité funeste, qui appuient justement les « War! Famine! Disease! » lancés par sir Dorrian au milieu d’éructations de possédés. Et sans prévenir cette ambiance malsaine disparaît, et fait place à des voix légères de femmes qui semblent, soit sous l’emprise du démon, soit sous celle de psychotropes. Un peu plus tard un passage à la guitare acoustique, totalement inattendu, vient introduire une reprise des plus psychédéliques et Heavy, soutenue par un riff très typé Stoner.

Le porteur de cercueil fait par la suite place à "Cathedral Of The Damned" morceau plus « Heavy décapant » que réellement Doom, qui comporte un break central au xylophone (ou un instrument du même genre) qui en même temps qu’il surprend apporte une dimension surréaliste et ironique au morceau. On notera au passage la présence de Chris Reifert d’AUTOPSY qui narre une portion du titre de sa voix caverneuse et introduit par la même occasion un solo à faire pâlir d’envie l’ami Iommi. Ce genre de petits « trolls » auditifs se retrouvent aussi en plein passage central de "An Observation", morceau très lent qui comporte une intro au violoncelle contribuant à alourdir l’atmosphère déjà bien pesante. C’est au milieu de ce titre martial, que viennent se greffer des claviers typiquement 70’s pour emporter de façon totalement improbable et imprévue le titre vers des espaces cosmico-psychédéliques à tendance Rock Progressif. Bordel DEEP PURPLE a copulé avec CANDLEMASS !!!! Ça surprend, mais le pire c’est que c’est bien fait ! Et il faut vraiment peu de temps pour mettre les deux pieds dans cet univers glauque et farfelu.

"Tower Of Silence" et "Infestation Of Grey Death" sont quant à eux des morceaux un peu plus conventionnels. Du bon gros Doom des familles avec une basse vrombissante, quelques effets fuzz par-ci par-là et quelques claviers 70’s sur le second titre, qui ont l’art de donner une ambiance cauchemardesque à toute la chanson jusqu’à ce qu’un break, volé à la bande à Gillan, ne vienne endiabler la batterie et durcir considérablement l’ambiance. Enfin "The Last Laugh", piste bruitiste où l’on entend des rires forcés/nerveux/psychotiques se fondre en hurlements, introduit le dernier monolithe de l’album : "This Body, Thy Tomb". On baigne carrément dans les eaux du Styx, c’est une marche funèbre, le dernier clou que l’on enfonce dans un cercueil. Bref choisissez la métaphore qui vous plaît le plus, ça y est la messe est dite, ce titre signe la fin de CATHEDRAL comme le laisse sous-entendre la partie calme et mélancolique qui précède le final assommant du morceau. Et c’est sur cette note macabre que le groupe se donne la mort, et referme lui-même son tombeau sur son corps encore chaud.

Plus qu’un album, une lettre d’adieu avant un suicide, voilà ce qu’est ce "The Last Spire". Un moment à la fois troublant, mélancolique, sinistre et émouvant, mené de façon magistrale par le groupe. C’est ce que l’on appelle des adieux en grande pompe…

PS : Pour ceux que ça intéresserait, Scott Carlson, Garry Jennings et Lee Dorrian sont toujours musicalement actifs au sein de SEPTIC TANK (un groupe entre Thrash et Death) : vous pouvez toujours vous pencher sur leur 1er EP sorti en mai 2013.

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   CHAPOUK

 
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- Lee Dorrian (chant)
- Garry 'gaz' Jennings (guitare)
- Brian Dixon (batterie)
- Scott Carlson (basse)
- Chris Reifert (chant sur 3)


1. Entrance To Hell
2. Pallbearer
3. Cathedral Of The Damned
4. Tower Of Silence
5. Infestation Of Grey Death
6. An Observation
7. The Last Laugh
8. This Body, Thy Tomb



             



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