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2011 One
2013 Altered State
2015 Polaris
2018 Sonder
2023 War Of Being
 

- Style : Animals As Leaders, The Contortionist, Spiritbox, Lifewalker, Volumes, Valis Ablaze, Unprocessed, Shattered Skies, Periphery, Monuments
- Membre : Good Tiger
 

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TESSERACT - War Of Being (2023)
Par HAPLO le 12 Mars 2024          Consultée 1440 fois

Douze ans !
Douze années que ces talentueux farfelus britanniques de TESSERACT (avé les ''T'' du début et de la fin plus gros que le reste des lettres s’te plaît !) nous ont balancé leur pavé quadridimensionnel dans la mare parfois trop sereine d’un Metal Prog’ dont quelques aficionados avant-gardistes avaient pourtant été séduits par les sirènes d’un MESHUGGAH ou d’un TEXTURES venus alors défricher ce qui allait devenir le Djent !

Douze ans qu’avec un ''One'' précurseur, TESSERACT enfonçait le coin de ses lignes ultra-rythmées aux cadencements lancinants liées à des hurlements d’apocalypse dans les oreilles ingénues de métalleux qui n’avaient jusque là rien entendu de similaire… Fer de lance d’un genre (parfois) décrié aux guitares sous-accordées posées sur des bases rythmiques chiado-hypnotiques à faire pâlir tout bassiste/batteur amateur, le combo se fait pourtant planter par son frontman mais dégote un digne inconnu pour pondre le nirvanesque ''Altered State'' (2013) dont les escalades mélodiques viennent sanctifier cette foutue virtuosité instrumentale… Loin de trébucher, TESSERACT accède au buffet des Dieux du Metal Prog’et démontre que la brûlure n’est pas que passagère.

C’est un Daniel Tompkins toujours aussi talentueux qui revient pourtant aux manettes d’une formation, marquée par ailleurs par la stabilité de son line-up, pour commettre l’emblématique ''Polaris'' (2015) par lequel TESSERACT entame sa rémission mais se perd à retrouver la magie de son prédécesseur. Ces têtus d’anglais n’en démordent pas moins et persévèrent avec le rassurant ''Sonder'' (2018) qui, tout en gardant les stigmates d’une musique aux ambitions intellectuelles un chouia paumantes, donne néanmoins des signes évidents de bonne santé avec des musiciens qui font bloc et qui semblent remonter la pente… et puis big boum patatras, c’est ce fichu Covid qui passe par là !

Privé de scène, de public et de shows, TESSERACT prend la bestiole par les antennes et propose, en plein confinement mondial, un streaming-live inédit via le Saint-Ternet (''Live In The Lockdown'') courant mai 2020 pour lequel les musiciens réalisent le prodige de jouer ensemble par visio-lucarnes interposées, donnant ainsi à leurs fans un petit goût du bonheur d’avant. Les britanniques n’en restent pas là et rééditent cet exploit en donnant une forme inédite à un concert sans public mais retransmis dans le monde entier avec le conceptuel ''P O R T A L S'' (décembre 2020), sorte de best-of live pour lequel un Mike Malyan (MONUMENTS) remplace brillamment derrière ses fûts millimétriques le malheureux titulaire Jay Postones, alors coincé dans une Amérique qui avait pourtant eut tant de mal à croire à la matérialité de cette épidémie planétaire… Ainsi, ayant su s’adapter et s’étirer, l’hypercube n’a pas rompu ! Imaginatifs, et même novateurs sous certains aspects, les zicos de TESSERACT ont su rester au contact (virtuel) de leur public.

L’imagination ainsi que la créativité ne sont d’ailleurs pas les dernières des qualités de ce combo déjà porteur d’un style foncièrement original auquel il est farouchement demeuré fidèle. Près de cinq année après l’accouchement du très (trop ?) conceptuel ''Sonder'' (dont tu t’enliseras avec joie dans les méandres philosophiques en te repaissant de la Kro correspondante disponible sur ton webzine préféré, ben voui !), ces damnés d’anglais se lancent dans une nouvelle sortie de piste conceptuo-dimensionnelle pour ce cru 2023 en liant leur savoir-faire musical à l’imaginaire graphique d’un jeu vidéo aux ambitions épiques et portant le même nom que l’album… sachant que derrière la réalisation de cet univers numérique, nos Djenteux préférés sont également à la manœuvre !
Couplant ainsi hargne auditive et exploration visuelle d’un monde multi-dimensionnel désigné sous l’épithète de "StrangeLand" à l’échelle d’une planète sur laquelle atterrissent Ex et El (représentés sur la pochette), TESSERACT propulse ainsi son cinquième album, ''War Of Being'' en septembre 2023, opus au look ultra-chiadé orné d’une illustration dont la plastique de synthèse invite au rêve numérique. Le développement du jeu n’étant pas complètement finalisé, c’est en filigrane que des premiers modules sont mis à disposition des fans hyper-cubiques sur une certaine plateforme réputée dans le milieu des gamers…

Les années s’étant étirées depuis leur dernier effort studio, dont certaines comme nous l’avons encore en mémoire sans contact direct avec le public ou même entre eux, les membres de TESSERACT retrouvent une attaque bien aiguisée ainsi qu’un mordant sans pareil qui font toute la signature de ce ''War Of Being'' foutrement revigorant ! Lignes rythmiques décapantes tout en étant ultra-calibrées, séquences dépouillées groovy à souhait tout en restant divinement martelantes, escalades mélodiques amples et prenantes… Les anglais nous reviennent ici avec une belle envie d’en découdre, une intelligence de composition faisant oublier les pièces les plus fadasses d’un ''Polaris'' ou d’un ''Sonder'' tout en renouant directement avec le pavé cubique initial de 2011. Élément le plus marquant de ce ressourcement stylistique, Daniel Tompkins retrouve concrètement son chant hurlé, hargneux à ravir et qu’il maîtrise parfaitement, et qui sort enfin de son second rôle d’invité un brin honteux qu’on laisse entrer à la fête par la discrète porte de service, comme le proposaient les deux opus précédents. Les capacités mélodiques / vocales de l’intéressé n’étant plus à démontrer, ''War Of Being'' s’avère ainsi très clairement comme étant un joli coup de pied au cul tant en matière conceptuelle, esthétique et surtout musicale… TESSERACT is back ! Et avec le métier en plus...

Cette fontaine de jouvence opère ainsi à mon niveau avec de très belle pièces constituées par le lumineux et tapageur ''The Grey'', véritable pièce d’orfèvrerie au refrain punchy couplé à une remarquable montée mélodique, par son voisin de strapontin le racé ''Legion'' qui joue admirablement sur l’opposition entre des lignes groovy à ravir contrastant avec des séquences admirablement riffées marquées par la voix hurlée d’un Tompkins en pleine possession de ses moyens, ou encore par le fin et percutant ''Burden'' dont le penchant Pop-Rock s’intègre merveilleusement bien à une montée en puissance en mode écorchée… Les musiciens de TESSERACT démontrent ici toute l’étendue de leur savoir-faire, propulsant leur art loin des sentiers battus auxquels ont pourrait s’attendre pour le cinquième album d’un combo pionnier qui n’a plus rien à prouver.

Sans être du même acabit (mais la subjectivité est désespérément humaine), les autres titres ornent très honorablement ce divin triptyque… à l’exception du (trop) long morceau éponyme dont les figures de style un chouia répétitives sont parvenues a émousser mon appétit ! Dommage, on est à une couille de mouche du sans faute...

Nos Djenteux britanniques semblent ainsi s’être enfin libéré du fantôme ''O’Hara/Altered State'' qu’ils ne s’échinent plus à vouloir stérilement reproduire mais retournent, avec un ''War Of Being'' cadré tout en étant chirurgicalement brutal, aux racines qui avaient fait leur succès d’origine. Le pari semble réussi d’autant que le paquet cadeau est emballé de belle manière sur un concept ludo-visuel très appréciable. Le fond et la forme Môssieur !

Éreinté par mes 1745 heures de quêtes et de combats apocalyptiques dans les labyrinthes opalescents du monde de ''StrangeLand'', j’atteins enfin le saint-sépulcre cubique et quadridimensionnel hébergeant les secrets de l’Univers. Mon avatar n’est même pas essoufflé ! Sur l’écran de contrôle qui mesure le pouls cosmique, j’inscris un 4/5 amplement mérité pour cette très belle surprise que constitue ''War Of Being'', hymne de grâce mélodique et de hargne tabassante adressé à tous les vivants.

- pour se régaler : le Divin Triptyque,
- pour le plaisir : le reste de l’album,
- pour le (petit) défaut dans la cuirasse : le titre éponyme.

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   HAPLO

 
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- Daniel Tompkins (voix)
- Acle Kahney (guitare)
- James Monteith (guitare)
- Amos Williams (basse)
- Jay Postones (batterie)


1. Natural Disaster
2. Echoes
3. The Grey
4. Legion
5. Tender
6. War Of Being
7. Sirens
8. Burden
9. Sacrifice



             



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