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DJENT - METAL MÉLODIQUE  |  STUDIO

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2011 One
2013 Altered State
2015 Polaris
2018 Sonder
2023 War Of Being
 

- Style : Animals As Leaders, Spiritbox, Lifewalker, Volumes, Valis Ablaze, Unprocessed, Shattered Skies, Periphery, Monuments, The Contortionist
 

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TESSERACT - One (2011)
Par HAPLO le 27 Décembre 2020          Consultée 1220 fois

Les pionniers sont des mal-aimés.

Élevés au rang de demi-dieux quand leur talent les guide au plus juste pour découvrir des terres fertiles, leur nom est piétiné lorsqu’ils s’égarent ou se trompent simplement d’époque. Leur originalité et leur vision à peine glorifiées, ils doivent dés lors être rapidement en mesure de s’inscrire dans la durée et faire face aux foules moutonnesques qui s’engouffrent sur les pistes qu’ils ont eu tant de mal à défricher. Puis, les modes passant et les sentiments étant prompts à la lassitude, viennent quasi-immanquablement les temps de disgrâce, de reproches, de rejets plus ou moins fondés et parfois pire… d’oubli ! De jeunes copieurs gras et insolents occupent alors tout l’espace, rendant commun ce qui semblait tellement inaccessible pour finalement provoquer l’usure : le temps de la découverte est alors définitivement clos… jusqu’à la prochaine ! Dans ces conditions, survivre est un art.

Les jeunes musiciens britanniques de TESSERACT n’ont certes pas été les premiers à poser leurs accords graves et compressés sur les terres extrêmes du Djent : Les premières empreintes isolées (mais bien présentes !) d’un MESHUGGAH, d’un FEAR FACTORY ou encore d’un TEXTURES indiquaient que ces formations audacieuses étaient effectivement venues caboter au plus proche de ce nouveau monde où des guitares volontairement sous-accordées rafalent des accords mécaniques et rapprochés, se tenant au plus près une base rythmique élaborée, martelante, et faisant du décalage une marque de fabrique…
Mais dans la lignée de ces premiers effleurements, le guitariste « Acle » Kahney et ses comparses de TESSERACT arrivent, près d’une petite décennie plus tard, pour former l’avant-garde de cette nouvelle ébullition qui avec des PERIPHERY ou autres ANIMALS AS LEADERS vont décider d’installer leurs camps de base de manière permanente sur ces terres brûlées aux cadences d’horloger fou, de ces rythmiques graves et chargées… pour en faire leur univers musical exclusif : mesdames messieurs, bienvenue dans la galaxie Djent !

S’étant entouré d’une base instrumentale techniquement fort talentueuse, notre petit prodige de la guitare sept-cordienne va jeter son dévolu initial sur le chanteur Abisola Obasanya avec qui le groupe sortira une première démo forte de trois titres en 2007. Suite au départ de ce dernier quelques temps plus tard, c’est l’étonnant Daniel Tompkins, à la voix capable de la plus grande douceur comme du hurlement le plus décalé, qui reprend le poste de frontman et qui s’illustrera sur l’EP "Concealing Fate" de 2010. Cet ovni de près de trente minutes, dont les six parties figureront dans leur intégralité sur "One", jette alors un véritable pavé dans la mare tant par sa qualité musicale que par l’univers artistique qu’il laisse entrevoir : TESSERACT y déploie une technique impeccable faite de groove comme de rage, de voix tout en retenue comme de hurlements, l’ensemble ligoté dans une ambiance archi-prenante et menant l’auditeur ahuri jusqu’au terme de cette échappée sonore… bluffant ! La scène métallique alternative s’émeut… et attend la suite.

Ayant choisi comme nom l’équivalent quadridimensionnel du cube (qui lui n’est que tri-dimensionnel !) et que les fans d’aventures intergalactiques cinémato-musclées connaissent bien, TESSERACT ne va pas attendre l’arrivée apocalyptique de Thanos pour concrétiser l’essai marqué avec ce premier EP : "One" qui paraît l’année suivante, reprend donc ces éléments auxquels sont ajoutées deux des trois pistes de la démo 2007 (interprétées par le nouveau chanteur du coups !) ainsi que trois créations originales.
Sachant mêler avec une remarquable habileté des passages dont les relents atmosphériques laissent la part belle aux ascensions mélodiques avec des moments plus groovy où la basse s’évade en slapping, jusqu’aux tunnels lancinants dont les riffs massifs ne le cèdent qu’à la force des hurlements, Mister Kahney et ses compères donnent d’abord une belle leçon technique de claques musicales en affirmant clairement que, tant du côté maîtrise instrumentale que sur l’aspect feeling, ils ne craignent personne… Et ils ont raison les bougres !

Avec "One", TESSERACT propose une musique qui, même si on éjecte à tort l’aspect foncièrement original (ce qui n’est déjà pas si mal !), demeure foutrement vivante, massive et bouillonnante : une musique au travers de laquelle les musiciens tentent de concilier énergie brute plombante et envolées aériennes… Le tout porté par l’organe ultra flexible d’un Tomkins surprenant : un tantinet figé dans ses propres schémas sur les deux titres d’ouverture (pas de juste milieu entre ronronnements doucereux et hurlements apocalyptiques !), le chanteur semble se détendre par la suite et mieux jouer avec l’art des nuances… même si personne ne conteste le bien-fondé des deux extrémités de la gamme.

La suite "Concealing Fate", forte de ses six sous-parties (Acceptance – Deception – The Impossible – Perfection – Epiphany et Origin) reste selon mon humble avis la pièce maîtresse, et par-delà même la véritable pierre angulaire de "One" dont elle constitue à elle seule près de la moitié du temps total d’écoute. Les musiciens y insufflent tout leur savoir-faire ainsi que leur envie brutale de rompre avec « le Metal à papa » qu’il en ressort un condensé brûlant de toute la variété tant rythmique que mélodique sans oublier toute la technicité que TESSERACT porte dans ses tripes. Les lignes de riffs qui accompagnent merveilleusement bien les montées mélodiques de la voix sur "Deception", le chant accrocheur et délicieusement belliqueux sur le nerveux "Perfection" ou encore les bridges nuancés et techniques de "Origin" forment les joyaux qui ornent cette couronne. Seul petit reproche que l’on puisse formuler ici : les fans de la première heure qui s’étaient déjà procuré l’EP de 2010 pourraient estimer qu’une musique, même très bonne, ne mérite peut être pas d’être refourguée puis vendue deux fois…

Avec le reste des titres composant "One", TESSERACT poursuit l’exploration de ces terres brûlantes aux riffs râpeux et mécaniques en y intégrant à chaque fois des ambiances très prenantes, soit qu’elles reposent sur un juste équilibre entre passages martelant et moments plus atmosphériques ("Sunrise") ou sur des nuances plus mélodiques portées par un binôme basse-batterie laissant passer le groove avant la technique ("April"). Comme dit plus haut à propos de la voix, les deux titres d’ouverture, bien que fort sympathiques, me semblent un tantinet scolaires/figés et ne m’ont pas convaincu. Ma petite mention spéciale ira très logiquement à l’obsédant morceau de clôture : "Eden" qui parvient en effet, à l’aide de sa ligne rythmique réellement hypnotique, à nous faire atteindre les frontières de cette belle exploration en mêlant très intelligemment, et avec un vrai feeling, l’ensemble des ingrédients qui font le « son » TESSERACT et mentionnés depuis le début de cette chronique… du génie à l’état brut ! Ceci démontre si il en est besoin que même si ce jeune combo d’explorateurs métalliques fait preuve de quelques imperfections sur "One", il s’agit quand même d’un grand groupe en puissance qui nous propose ici son cri primordial. Dérogeant d’ailleurs avec la règle des dix compositions précédentes, "Eden" va jusqu’à proposer un embryon de solo ! Petit clin d’œil probable d’une jeune formation qui ne souhaite pas s’enfermer dans ses propres modèles…
Album de rupture avec ce qui pouvait alors s’écouter en 2010/2011, "One" annonce surtout l’arrivée d’une nouvelle génération, différente mais néanmoins talentueuse, sur la scène du Metal Alternatif : à découvrir pour les fans d’exploration et de nouvelles sonorités.

Flottant dans l’espace interstellaire dans ma combinaison moulante dans laquelle des bouts de mousse compensent ma musculature défaillante, j’entre dans le Tétracube de "One" à qui je décerne un intransigeant 3/5 mais avec la conscience apaisée car sachant que TESSERACT ne pourra aller que vers du meilleur...

- pour ne faire qu’un avec l’univers TESSERACT : "Perfection - Concealing Fate Part Four",
- pour frissonner en explorant des chemins perdus : "Eden",
- pour la hargne, la plongée en eaux profondes et l’oubli de soi : "Deception - Concealing Fate Part Two".

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   HAPLO

 
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- Daniel Tompkins (voix)
- Alec « Acle » Kahney (guitare)
- James Monteith (guitare)
- Amos Williams (basse, chœurs)
- Jay Postones (batterie, percussions)


1. Lament
2. Nascent
3. Concealing Fate
- Part One: Acceptance
- Part Two: Deception
- Part Three: The Impossible
- Part Four: Perfection
- Part Five: Epiphany
- Part Six: Origin
4. Sunrise
5. April
6. Eden



             



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