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DJENT - METAL MéLODIQUE  |  STUDIO

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2011 One
2013 Altered State
2015 Polaris
2018 Sonder
2023 War Of Being
 

- Style : Animals As Leaders, Spiritbox, Lifewalker, Volumes, Valis Ablaze, Unprocessed, Shattered Skies, Periphery, Monuments, The Contortionist
 

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TESSERACT - Polaris (2015)
Par HAPLO le 10 Octobre 2022          Consultée 909 fois

À tort ou à raison, le troisième album studio concocté par un combo est fréquemment considéré comme celui de la sacro-sainte maturité : terme un chouïa dévoyé qui laisse à penser que les gentils boutonneux qui figurent sur la pochette, et qui sont déjà parvenus à concevoir, enregistrer puis sortir les deux premiers chapitres vont maintenant se retrouver avec du poil au menton… pilosité artistique qui va changer le tricycle en Formule 1 !

Après un premier-né en forme d’uppercut ou à l’inverse nébuleusement insignifiant auquel colle un deuxième opus de bienheureuse confirmation, voire de révélation lumineuse dans la seconde hypothèse, le troisième obus concrétise souvent, il est vrai, une certaine prise de recul face au style initial tout comme sur le trajet parcouru et occasionne parfois un changement de cap un tantinet traumatisant par lequel les musiciens se risquent à explorer, en les proposant à leurs fans de la première heure, d’autres paysages artistiques parfois plus exotiques… comme on dit chez moi : ça passe ou ça casse !

Seulement voilà ; la musique n’étant soumise à aucun triste déterminisme mathématique, puis se foutant surtout des pseudos règles absolues, la trajectoire des Britanniques de TESSERACT, comme tu t’en doutes ô lecteur taquin, dévie magistralement de ce beau destin tout tracé ! Car, ne pas entrer dans les cadres établis et proprets qu’on leur tend gentiment, c’est bien ce qu’ont démontré ces jeunes zicos talentueux menés par l’emblématique guitariste Alec Acle Kahney dont l’instrument à sept cordes soigneusement sous-accordé brille dignement dès le premier opus de 2011, le sombre "One".
Cet hypercube initial lancé dans la marre bien proprette du Metal Prog’ révélait alors une musique aux mélodies diablement tranchantes, quand elles ne sont pas hurlées, posé sur un socle rythmique au cadencement d’une précision millimétrique dont la synchronisation obsédante et le groove vertigineusement acrobatique parvenaient à réaliser le tour de force de conserver cette foutue chaleur qui parle si bien aux tripes…

Entre ses lignes rythmiques hypnotiques aux enchaînements ultra-calibrés et cette flamme intérieure traduite par l’énergie vitale dont les extrémités vocales de l’ami Tompkins se font le porte-étendard, TESSERACT vient mettre un méchant coup de tatane cloutée dans le pommier des illusions d’un Metal Prog qui adore s’admirer le nombril et qui a parfois du mal à déboulonner ses idoles bouclées et autres pères fondateurs… La lame de fond Djento-britannique déferle et fera légitimement de (très) nombreux adeptes.

Seulement voilà, plouf ! Ce bel équilibre se rompt. Le chanteur mélodico-hurlant quitte l’aventure et laisse ses pairs bien seuls dans leurs slips pour composer et jouer un second album très attendu dans l’univers Djent dont TESSERACT vient tout juste de s’ériger comme l’un des Dieux créateurs. C’est le jeune et brillantissime Ashe O'Hara qui reprend le flambeau et participe activement à cette si belle réalisation que se révèle être "Altered State" (2013) sur lequel l’art et la maîtrise des Anglais parviennent à un zénith de perfection (dont tu trouveras le menu détail dans la Kro correspondante sur ton Metal-webzine préféré ben voui !). Nonobstant une parfaite symbiose entre la voix claire et puissante d’un O’Hara véritablement transcendé d’une part et des instrumentistes aux jeux tant parfaits qu’inspirés, ce second chapitre est celui de la grâce face à la prévisible tempête que laissait prévoir le départ de Tompkins… qui ne va pas rester longtemps absent ! C’est en tout cas ce que constate le fan ébahi de TESSERACT qui s’était pourtant endormi avec un sourire confiant dans l’avenir quand le groupe annonce en juin 2014 le décollage vers d’autres cieux du vocaliste de "Altered State" pour finalement se rabibocher avec leur ancien chanteur qui participera en tant que membre à part entière à la composition du troisième opus… le fameux ! (oui, celui de la maturité… faut suivre hein !). Bloody Guts ! ces Djenteux britanniques vont me rendre fou à jouer à la roulette russe sur chaque album !

Paru en septembre 2015, "Polaris" renoue d’abord visuellement avec le concept du Tétracube fixé par "One" (alors qu’"Altered State" affichait une sphère… on est peu de chose !) mais en renversant le jeu des couleurs qui deviennent multicolore pour la figure cubique et d’un blanc éclatant pour le fond : la continuité dans la rupture ? Ceci dit, autant le dire de suite, "Polaris" ne s’annonce pas comme la surprise absolue ou le choc musical intergalactique programmé pour une formation comme TESSERACT, combo ayant déjà brisé les vitres des fenêtres en popularisant un Djento-Metal alternatif sachant être hargneux comme chirurgical ; toujours basé sur un savant mélange intelligemment les lignes aux cadencements rythmiques mécaniques ou à leurs variations plus dépouillées en opposition à des séquences atmosphériques où un piano et ses échos le disputent à de lents arpèges… Les Anglais évoluent sur des sentiers qui leur sont connus et qui ont pleinement concourus au succès des chapitres précédents.

De son côté, Tompkins semble vouloir s’aligner sur la signature vocale d’un feu O’Hara et abandonne presque complètement les phases hurlées pour évoluer sur un style plus consensuel avec de fréquents passage en voix de tête. Les amateurs inconditionnels de TESSERACT seront en outre ravis en retrouvant bien sur "Polaris" la signature artistique si marquante et talentueuse de ce drôle de combo : attaques rythmiques digne d’un métronome infernal, accroches et jeux mélodiques à gogo, mitraillage de synchro dans un bain de précision grassement millimétrée… Tout est bien là pour se laisser porter au gré des uppercuts ou des caresses griffantes parsemés de retourné-fouettés administré en cadence par ces brillants insolents : le captivant "Hexes" illustre à merveille cette gracieuse puissance, fort de son tourbillon de mélodies poignantes arrosé d’une belle escalade rythmique, indiquant par là que TESSERACT met non seulement toute sa science dans la balance mais également toutes ses foutues tripes ! Dans le même esprit, le lent et puissant "Utopia", avec son introduction en pente-douce et mélodique à ravir, entraîne l’auditeur dans la suite de son crescendo martelant vers un final tant riche que hargneux… Le chantre du Djent ciselé est ici bien vivant et maîtrise pleinement son sujet.

Un sujet que l’on peut néanmoins estimer manquer un tantinet de piquant sur le reste de la cartouchière d’un "Polaris" qui, sans être absent de goûts ou de saveurs, laisse quand même l’auditeur transporté par un "One" novateur puis un "Altered State" inspiré, s’interroger sur ce qu’a vraiment voulu faire le combo de Sir Kahney avec cet album. À l’image de titres comme le très Pop Rock (ce qui ne sonne pas comme un gros mot sous ma plume !) "Cages" ou encore le clôturant et progressif "Seven Names" sur lesquels les Britanniques amorcent de belles courbes tant mélodiques que rythmiques, laissant entrevoir la pureté des étoiles sur fond d’espace… pour finalement couper court devant ces belles promesses et balancer une fin brutale autant que frustrante à un auditeur captivé qui a déjà sorti sa fourchette (et là je suis poli !) sombrant ainsi dans l’incompréhension la plus décevante qui soit. Sans être mauvais ou même chiants, les autres titre alignés sur l’opus se caractérisent par des structures assez similaires les unes aux autres ou des impressions de fins en queue de poisson : Une musique d’un bon niveau global mais qui n’émerveille pas.

Bien ficelé mais manquant selon moi de cette petite pincée de génie qui fait toute la différence entre un album qu’on a du plaisir à écouter parce qu’on y retrouve ce qu’on aime et le choc frontal avec une pièce d’exception, "Polaris" semble s’apparenter à une tentative, sincère mais échouée, de retrouver la grâce d’un "Altered State" inspiré auquel l’ami Tompkins n’avait pas contribué… Épisode qui ne pourra être comblé : les Britanniques devront s’en faire une raison et aller de l’avant avec ce nouvel-ancien chanteur.

Happé par les millions de micro-ventouses des créatures visqueuses mais multicolores peuplant le tétracube de "Polaris" dérivant dans l’espace interstellaire, je jette un dernier regard à la sphère lumineuse d’"Altered State" qui s’éloigne irrémédiablement dans le vide. Décernant un frustrant 3/5 à mon nouveau monde d’accueil, je me récite mentalement la litanie du Bienheureux Djenteux chapitre 3 versets 78 à 85 : "Dans l’espace, personne ne m’entend soupirer" et "Ce qui rend la vie si captivante, c’est qu’elle soit faite d’imprévus!"

- pour le TESSERACT des grands soirs : "Hexes",
- pour la belle ambiance prenante : "Utopia",
- pour un échantillon frustrant : "Messenger".

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- Daniel Tompkins (chant)
- Alec « Acle » Kahney (guitare)
- James Monteith (guitare)
- Amos Williams (basse, chœurs)
- Jay Postones (batterie, percussions)


1. Dystopia
2. Hexes
3. Survival
4. Tourniquet
5. Utopia
6. Phoenix
7. Messenger
8. Cages
9. Seven Names



             



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