L’enregistrement de "There Is Nothing Left To Lose" commencera par, comme ce sera l’habitude chez les FOO FIGHTERS, un changement de line-up. On débute par un départ évident : celui de William Goldsmith. Le pauvre drummer claque la porte suite au réenregistrement de la quasi-intégralité de l’album précédent par Dave Grohl. Il est alors remplacé par le sympathique et souriant Taylor Hawkins, auparavant batteur d’Alanis MORISSETTE. Grohl et Hawkins se complètent à merveille et ce sera le début d’une merveilleuse relation. Mais à peine ce remplacement effectué, Pat Smear, l’ancien guitariste de NIRVANA, annonce lui aussi vouloir quitter le groupe car il est fatigué des tournées. Dave Grohl réussit tout de même à le convaincre de débuter la tournée jusqu’à la découverte d’un bon remplaçant. C’est finalement Franz Stahl, ancien de SCREAM, qui sera finalement choisi. Un remplacement qui ne durera malheureusement que le temps de la tournée puisque les deux hommes auront de la difficulté à bien s’entendre par la suite. Des divergences d’opinions qui vont perturber le groupe et verront Stahl quitter lui aussi le navire des FOO FIGHTERS sur un bateau de sauvetage. Bateau de sauvetage qui, si mon compte est bon, inclut plusieurs passagers.

Comme pour accentuer l’impression de contrôle du leader, "There Is Nothing Left To Lose" s’enregistre chez Dave Grohl « himself », l’homme ayant transformé sa maison en véritable studio. Avec tout le changement de personnel, « Il n’y plus rien à perdre » s’enregistre finalement sous forme de trio. Toute l’instabilité au niveau du personnel et la construction du studio permet d’expliquer bien des choses, à commencer par les guitares plus en retrait. Le manque général d’idée et la répétition des sonorités peut-être mises sur le compte de la crise existentielle (et de personnels) des membres restants.

Après avoir pris une photo du cou de Dave Grohl comme pochette d’album, celui-ci sort dans les bacs. L’album démarre en force, comme si Dave et ses amis voulaient mettre les meilleurs titres de l’avant. "Stacked Actors" démarre la troisième galette des FOO FIGHTERS de belle façon avec son super riff. S’ensuit un "Breakout" dans la même veine. Puis, "Learn To Fly" déboule avec son refrain entêtant et hyper mélodique. Il s’agit d’un tour de force magistral : il sera LE tube par excellence des Américains, au côté de "Monkey Wrench".

Jusqu’à maintenant, il convient de dire qu’il s’agit d’un sans-faute pour le groupe de l’ancien NIRVANA. Malheureusement, le reste manque cruellement d’idées. "There Is Nothing Left To Lose" marque virement dans le son des FOO FIGHTERS. Si les deux premiers albums avaient encore un son "Grungien", celui-ci indique une volonté de se départir de nos amis de Seattle : on dit alors bonjour à la production ultra léchée et à l’ambition de vouloir plaire à tout le monde. Tout est lisse, sans risque et sans ambition. On voit ici un Dave Grohl qui semble manquer d’idées.

FOO FIGHTERS signe donc un album sans relief à mettre dans la même catégorie que certains albums de SEETHER, NICKELBACK et autres artistes de Post Grunge. "There Is Nothing Left To Lose" a par ailleurs bien failli être leur dernier, l’enregistrement de "One By One" incluant bon nombre de péripéties. Mais tout ceci est pour une autre histoire. Un autre chapitre se termine pour Dave Grohl, un autre commencera. À suivre.

Morceau préféré : "Learn To Fly".