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CELESTE - Assassine(s) (2022)
Par KOL le 26 Avril 2022          Consultée 2004 fois

J’avais entendu parler des shows de CELESTE, tout en obscurité, fumée et ombres rougeâtres. Puis l’annonce de leur récente signature sur Nuclear Blast les a rappelés à mon bon souvenir. Changement à double tranchant, la bascule sur un tel label pouvant augurer du meilleur ou du pire, selon les cas. Et je suis finalement tombé sur le premier single d"Assassine(s)" et ai immédiatement accroché à leur univers, mais plus important encore, à leur son.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas CELESTE, leur musique est assez incomparable. Déjà, ils chantent en français, merci à eux. Combien de groupes de Metal à portée internationale chantent en français aujourd’hui ? Nous sommes encore à la recherche du RAMMSTEIN gaulois, qui exposera notre langue à la face du monde entier. Mais allier l’intention metalleuse aux subtilités de la langue de Molière est un exploit peu souvent accompli.

L’influence post-x est ici marquante, plus « en-core » que leurs racines Black. Mais pour du Post Black, on notera dès le premier titre, "Des Torrents De Coups", l’ajout d’un véritable groove que GOJIRA ne renierait pas. CELESTE, pour résumer, c’est un peu l’enfant caché d’une orgie qui aurait réuni CULT OF LUNA, MGŁA et GOJIRA. En matière de références, difficile de faire mieux.

Pour avoir depuis plongé dans la discographie précédente des Lyonnais, "Assassine(s)", déjà leur six ou septième effort selon si l’on compte l’EP séminal, enfonce le clou, qu’on se le dise. Une tristesse infinie se dégage de cet album, tout en apportant un véritable sens du rythme qui vient sublimer le nihilisme qui a fait leur marque de fabrique.

Il suffit d’enchaîner sur le second morceau de la galette, "De Tes Yeux Bleus Perlés" pour saisir toute la dimension d’un groupe en train d’exploser, à la manière d’un REGARDE LES HOMMES TOMBER (mais qui eux chantent majoritairement dans la langue de Shakespeare), autre fierté nationale qui fait les beaux jours des festivals à travers l’Europe. Le parallèle n’est pas fortuit, la scène extrême française étant de plus en plus féconde de pépites convoitées à l’international.

La lourdeur de la production, supervisée par Chris Edrich qui s’est d’ailleurs occupé des Landais par le passé, est proprement hallucinante. Elle vient contraster avec les dissonances des guitares et cette voix Post Hardcore plutôt classique mais habitée, assénée par Johan, bassiste et chanteur du groupe. Pour la première fois il me semble chez CELESTE, des chœurs viennent parfois accompagner cette dernière d’harmonies bienvenues. Nouvel exemple sur le tragique "Draguée Tout Au Fond", avant que l’instrumental "(A)" ne vienne apporter un (tout petit) peu de répit à toute ces ténèbres plombantes. Ce titre offre une courte respiration à l’album, progressive à souhait, où une fois encore, l’ombre de GOJIRA plane, ravivant la flamme des heures les plus originales et extrêmes des Landais. Interlude sombre avant le déluge, "Il A Tant Rêvé D’elle" relance la machine là où elle s’était arrêtée, avec cette fois des riffs plus tranchants encore que sur les premiers titres.

À fleur de peau, la musique de CELESTE amène une noirceur sans concession depuis plus de quinze ans à la scène Metal française. Mais cette fois-ci, la puissance du son et la section rythmique absolument impeccable du début à la fin, viennent enrichir l’œuvre de cet album qui aurait pu être désincarné et monotone, sans cette dimension nouvelle. À la fois aériennes et écrasantes, les atmosphères que le groupe crée sur cet album abouti de bout en bout, prennent ici clairement le pas sur les blast-beats plus convenus, auquel le groupe ne nous avait plus habitués.


Tout juste pourra-t-on peut-être regretter un chant un poil redondant dans ses recherches mélodiques à travers les titres de l’album, mais c’est souvent inhérent au style Post-. Côté paroles en revanche, CELESTE reste dans la continuité de son histoire, sombre et poétique, sachant instaurer un malaise, en toute cohérence avec la musique proposée.

L’expérience n’est pas sans dégâts sur l’auditeur et il est difficile de sortir indemne d’une écoute attentive des huit pistes composant "Assassine(s)". C’est sans doute la meilleure marque de reconnaissance que l’on puisse leur accorder et l’hébétude qui vient accompagner le silence des dernières notes de l’album, sur "Le Cœur Noir Charbon", est à l’image du voyage à travers lequel le groupe nous a invité : rencontrer et se confronter à leurs démons, mais aussi aux nôtres.

Plus mélancolique que jamais, CELESTE passe un nouveau cap en intégrant plus de groove à son Post Black racé sur cet album qui devrait hanter les amateurs du genre pour un petit bout de temps.

PS : pour les avoir vus sur leur dernière tournée, je ne peux que confirmer l’impact visuel du groupe, qui sait venir magnifier son travail. Ne les ratez pas si vous en avez l’occasion.

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   KOL

 
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- Johan Girardeau
- Sébastien Ducotté (guitare)
- Antoine Royer (batterie)
- Guillaume Rieth (guitare)


1. Des Torrents De Coups
2. De Tes Yeux Bleus Perlés
3. Nonchalantes De Beauté
4. Draguée Tout Au Fond
5. (a)
6. Il A Tant Rêvé D'elles
7. Elle Se Répète Froidement
8. Le Coeur Noir Charbon



             



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