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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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PINK FLOYD - A Saucerful Of Secrets (1968)
Par DARK BEAGLE le 27 Décembre 2021          Consultée 2392 fois

Pour PINK FLOYD, l’après "Piper At The Gates Of Dawn" n’a rien d’idyllique. Les musiciens doivent gérer Syd Barrett, que l’abus de drogues terrassait petit à petit. Il devait parfois être remplacé pour les concerts car il était incapable de l’assurer, ou il s’arrêtait de jouer, quand ce n’était pas le même accord qu’il délivrait, en boucle. Quand le choix a été fait de trouver un nouveau guitariste, le but n’était pas d’évincer Syd. Dans l’idéal, Barrett aurait dû trouver le temps de se ressourcer, de remettre le pied dans le bon étrier et de continuer avec PINK FLOYD. Cela ne s’est pas fait ainsi et Gilmour, petit à petit, a récupéré le poste, à plein temps.

Le choix de David Gilmour apparait souvent comme évident, puisqu’il était un pote d’enfance de Syd Barrett, mais il n’a pas été le favori du reste des musiciens, qui avaient tout de même envisagé Jeff Beck pour le poste. Roger Waters commence à prendre les choses en main, au niveau de la composition et la musique de PINK FLOYD va commencer à évoluer, quitter certaines contrées typiquement psychédéliques pour décoller vers une espèce de Space Rock soft et ce qu’il faudra bien nommer un jour ou l’autre du Rock Progressif. Et cela va également se traduire au niveau du visuel, qui tranche complètement avec la photo bien sage du premier opus.

Pour se faire, le groupe travaille pour la première fois avec le studio Hipgnosis. Si ce dernier est connu pour faire des montages photos ou des prises particulières (nombreuses sont les pochettes marquantes des ’70 à être signées par l’équipe de Storm Thorgerson, que ce soit dans le domaine du Prog ou du Hard Rock, UFO étant un très bon client), il s’agit ici d’un travail assez intéressant. Si vous regardez bien, à droite, vous distinguez la silhouette d’un homme et dans le coin supérieur gauche, un visage de profil, étrange. Il s’agit en fait d’une illustration tirée d’un "Strange Tales" mettant en scène Dr Strange face au Tribunal Vivant et les planètes qui forment une boucle sont également tirées de cette illustration. Le reste, c’est du montage photo et du collage et le résultat ? Un truc bien barré et cosmique, qui correspond assez bien à ce que dégage ce disque.

Tout commence par un riff de basse. Waters marque son territoire sur un "Let There Be More Light", un Rock assez efficace qui fond vers un espace plus mélancolique, sur lequel le chant est partagé entre Gilmour et Richard Wright. Ce dernier a une place importante au sein du groupe. Il compose beaucoup, chante de nombreuses parties et il utilise les claviers avec discernement. Il fait en sorte que le jeu de PINK FLOYD soit plus aérien que lourd et si ici David Gilmour imite principalement le style de Barrett, les deux vont former un duo aussi important et précieux dans les années 70 que celui que représentait Ritchie Blackmore et Jon Lord au sein de DEEP PURPLE, dans un style différent.

"A Saucerful Of Secrets" – dont l’acronyme, une fois débarrassé de ce déterminent un brin encombrant, fait S.O.S – est un album particulièrement intelligent, qui fourmille d’idées et de passages qui semblent découler d’une forte réflexion intellectuelle. La musique de PINK FLOYD n’est pas immédiate. Même "Let There Be More Light", sous ses atours un peu faciles, n’est pas aussi évidente que cela. Il y a une recherche constante de la mélodie, qu’elle soit agréable à l’oreille, ou au contraire, dissonante. Le groupe s’émancipe un peu de l’univers de Barrett, bien que ce dernier joue de la guitare sur "Remember A Day" et sur une partie de "Set The Controls For The Heart Of The Sun", magnifique pièce signée Waters.

Il dégage également une certaine dose de malaise et de colère. Si l’on s’attarde un peu sur "Corporal Clegg", on peut déjà mettre les doigts dans les rouages qui entraîneront PINK FLOYD à enregistrer quelques années plus tard "The Wall" et "The Final Cut", deux œuvres où l’antimilitarisme de Waters explose littéralement. Ici, les paroles sont acides, cyniques. Par cette jambe de bois qu’il a remporté à la guerre, en 44, il n’y a pas que lui qui est brisé, mais également son entourage également, comme le confère l’alcoolisme de sa femme. Et pourtant, tout semble enjoué, avec ce kazoo qui résonne un peu benoîtement, comme une parodie de marche militaire. D’ailleurs, le kazoo est l’œuvre d’un certain Thaddeus Von Clegg, histoire de boucler la boucle. Quand je vous parlais d’intelligence, c’est via ce genre de détail qu’elle se manifeste le mieux.

Un autre moment proche du malaise réside en la présence de "Jugband Blues", qui avait été mis en boîte avant l’arrivée de Gilmour. Cela ressemble à une espèce de fanfare un peu lugubre, qui s’attriste à mesure que progresse la chanson. Le texte n’est pas non plus des plus joyeux. Barrett semblait être conscient des problèmes qu’il générait et cela ressemble beaucoup à des adieux, un peu – beaucoup – psychédéliques, des adieux à un groupe qui allait continuer sans lui et ça, il le devinait parfaitement, de par cette espèce de lucidité qui lui était propre. À noter que des musiciens de l’Armée du Salut jouent sur ce titre, ramassés dans la rue par un Barrett bien allumé mais génial quelque part.

Entre l’alpha – le changement subtil de style amené par Roger Waters – et l’omega – cet au revoir cynique de Syd Barrett – PINK FLOYD commence à tisser la trame de fond de ce qui sera son style sur les prochaines années. Nick Mason n’est pas un batteur très démonstratif, il préfère jouer à l’économie et pour que cela soit pertinent, chaque coup doit être utile, chaque cymbale touchée doit produire le bon son, chaque roulement doit être millimétré. La guitare de Gilmour, nous l’avons déjà vu, n’a pas cette texture qui sera sa marque de fabrique par la suite, même si nous pouvons déjà la deviner sur le formidable instrumental qui donne son nom à l’album. Là, nous trouvons déjà son toucher particulier, et la dernière partie de ce morceau nous envoie à une espèce de quiétude solennelle qui résume assez bien l’album.

"A Saucerful Of Secrets" est un disque qui cache une forêt luxuriante d’idées. Il est riche et il est la Genèse du style qui rendra le groupe célèbre, avec cette tendance à être planant, tout en réfléchissant extrêmement les compositions. L’album est construit et parvient à garder une unité, ce qui en soi semblait assez difficile vu les différences d’écriture entre Wright et Waters. Pourtant, elles entrent en osmose et permettent à PINK FLOYD de sortir un opus pas forcément très organique, mais plutôt sombre, limite malsain par moments, d’un cynisme appuyé. Et surtout, les musiciens s’ouvrent un nombre incalculable de portes et ils ne se gêneront pas pour en franchir de nombreuses durant leur carrière.

Note réelle : 4,5/5.

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   DARK BEAGLE

 
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- David Gilmour (guitare, chant)
- Syd Barrett (guitare, chant)
- Roger Waters (basse, chant)
- Nick Mason (batterie, chant)
- Richard Wright (claviers, chant)


1. Let There Be More Light
2. Remember A Day
3. Set The Controls For The Heart Of The Sun
4. Corporal Clegg
5. A Saucerful Oof Secrets
6. See-saw
7. Jugband Blues



             



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