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PINK FLOYD - The Endless River (2014)
Par DARK BEAGLE le 10 Mars 2020          Consultée 2637 fois

Il arrive un moment de notre vie où nous nous posons inéluctablement des questions sur la mort. Pas de la façon parfois naïve d’un adolescent, ni forcément dans un trip new age de réincarnation. Non, nous nous heurtons au fait imparable qu’un jour nous cessons d’être et cela commence souvent quand nos amis commencent à s’en aller, les uns après les autres, vers des horizons dont ils ne reviendront jamais. Nous assistons à des enterrements, le temps passant encore nous nous surprenons à éplucher les rubriques nécrologiques des journaux, effrayé de trouver le nom de quelqu’un avec qui nous avions passé l’enfance, fauché par l’âge, rassuré de ne pas trouver le nôtre. Et quand ces amis, ou connaissances, sont célèbres, l’annonce glaciale est faite en première page des tabloïds ou à peine allumons-nous la télévision, quand notre téléphone ne nous prévient pas. Ère funeste de l’hyper connectivité où chaque mauvaise nouvelle nous saute à la gorge comme un animal enragé.

Pour David Gilmour, cela se traduit d’abord par la disparition prévisible de Syd Barrett en 2006. Les deux hommes se connaissaient avant PINK FLOYD et ils étaient amis à l’époque. Puis le LSD a rongé le cerveau de Syd, qui sera finalement emporté par le cancer à l’âge de soixante ans. Puis deux ans plus tard, c’est Richard Wright qui succombe au crabe, mettant alors fin à tout espoir de voir les PINK FLOYD réunis sur un même album, les fantasmes les plus fous étant nés lors d’un concert où Roger Waters a joué avec ses anciens compères sans que cela ne dégénère. Mais sans les nappes de clavier de Wright, PINK FLOYD n’a plus lieu d’être, il perd de son sens et le remplacer, dans de telles circonstances, serait déplacé. Même si de nombreux groupes ne se gêneraient pas. Pourtant, en 2012, Gilmour va annoncer travailler sur un ultime opus du FLOYD en compagnie de Nick Mason, le batteur et seul membre à avoir joué sur tous les disques du groupe.

Et donc vingt ans après "The Division Bell", PINK FLOYD revient une dernière fois sur le devant de la scène, afin de boucler la boucle, "The Endless River" n’étant pas tout à fait les derniers mots de la chanson "High Hopes" qui fermait avec brio le précédent album et, pensait-on alors, la carrière studio du groupe britannique. La pochette nous montre un homme de dos, debout sur une barque, en train de voguer sur une mer de nuages. La silhouette pourrait faire songer à celle de Wright, avec le halo de cheveux, chacun se fera son interprétation. La jaquette est l’œuvre de Ahmed Emad Eldin et là encore une page se tourne. Cette fois-ci, ce n’est pas Storm Thorgerson (ou, par extension, Hipgnosis) qui est à la conception graphique, ce dernier étant décédé en 2013, quand Mason et Gilmour mettaient de l’ordre dans tous les morceaux qu’ils avaient à disposition. Un hommage lui sera d’ailleurs rendu, discrètement, dans le livret.

Beaucoup de titres de ce "Endless River" proviennent des sessions d’enregistrement de "The Division Bell", alors que le groupe enregistrait beaucoup, que ce soit sur l’Astoria, le bateau-studio de Gilmour, ou à travers d’autres endroits, comme le Britannia Row, créé par les membres du groupe dans la seconde moitié des années 70 et où divers artistes comme James BLUNT, BJÖRK, The CULT ou encore PAGE & PLANT y auront gravé leur musique. Forcément, il y a quelques similitudes de ton entre ce disque et "The Division Bell", mais pas que. Il survole également une partie de la discographie de PINK FLOYD, de façon pas toujours très discrète. Et surtout, "The Endless River" est quasiment un album instrumental, qui ne proposera qu’une seule vraie chanson, "Louder Than Words", qui va tenter de réitérer l’exploit de "High Hopes".

Et finalement, "The Endless River" n’est pas si facile à appréhender. Gilmour disposait de pas mal de chutes de studio, qu’il a décortiqué avec l’aide de Nick Mason pour en tirer quelque chose de cohérent. Pour ce faire, ils ont divisé l’album en différentes parties dont les passages s’associaient plutôt bien ensemble pour finalement former un tout qui, par miracle, se tient. Après, il est difficile de se dire que nous sommes devant quelque chose de réellement construit tant cela donne l’impression d’être un patchwork d’idées de ponts, d’introductions ou de riffs qui n’ont pas été utilisés à l’époque et qui, du coup, n’ont pas été développé plus que cela. Mais cela nous permet d’être confronté une dernière fois au talent du trop discret Richard Wright, qui n’aura pas vraiment eu la reconnaissance qu’il méritait tant ses nappes de clavier donnaient le liant nécessaire au PINK FLOYD des années 70. Ici, son jeu se veut très éthéré, planant, tranquille, et Gilmour adapte parfaitement son style aérien aux notes de synthétiseur.

Beaucoup utilisent le terme d’Ambient pour décrire la musique pratiquée par PINK FLOYD ici. Nous pourrions également évoquer de la musique d’ascenseur ou de la New Age pour rester poli, de la Pop légère ou du Rock Atmosphérique. Il ne faut pas chercher de relents Prog ici, ce n’est pas le propos. "The Endless River" est propice à la méditation ou à l’introspection la plupart du temps, mais sait également décoller de temps à autres (les deux parties de "Allons-Y", qui ne sont pas sans évoquer le "Run Like Hell" de "The Wall" ou encore "Sum"), des moments où Nick Mason muscle grandement son jeu, donnant ainsi un surplus de vie à l’ensemble. Mais c’est bel et bien le fantôme de Wright qui hante ce disque, nous le retrouvons partout, de la composition à l’interprétation, sur ces bandes dont certaines dataient de 1993. Mais il n’est pas le seul esprit à planer sur cet album, celui de Syd Barrett, que nous retrouvons sur "It’s What We Do" qui s’inspire beaucoup de "Shine On You Crazy Diamond" qui fut en son temps le plus bel hommage rendu au chanteur fou.

Et il y a donc "Louder Than Words", le seul moment où David Gilmour va poser sa voix et le résultat est pour le moins décevant. Sans aller jusqu’à la pauvreté de "On Island", son album solo de 2006, "Louder Than Words" ne propose pas grand-chose de très frais, voire de concret, c’est une banale bluette, gentiment Pop, qui n’arrive pas à être intimiste ou à provoquer le grand frisson comme savaient le faire "Confortably Numb" ou "High Hopes" en leur temps. Une fin un peu dérisoire donc, qui la fout un peu mal pour un point final, quand "High Hopes" terminait l’aventure sur "The Division Bell" avec majesté. Pour le coup, cela alourdit le final et ne vient rien apporter de bon à ce disque déjà délicat à appréhender. Si certains y voient du génie, d’autres y voient une façon de se faire du fric sur le dos des morts.

Il est difficile de savoir si la démarche de Gilmour et Mason n’est pas intéressée ou s’ils voulaient rendre un dernier hommage à leur compagnon tombé à cause de la maladie. Un disque de PINK FLOYD est toujours un événement et les ventes ont explosé, les pré-commandes avaient atteint des niveaux hallucinants en Grande Bretagne. Roger Waters n’a pas été convié à la fête et quand bien même sa présence aurait été inutile. Ce n’est pas son PINK FLOYD qui joue ici, mais la version 3.0, celle de Gilmour, plus accessible, plus ouverte, moins aventureuse. Le résultat est très beau, cela s’écoute sans déplaisir, mais il faut convenir d’une chose : l’exercice est tout de même un peu vain et ne sert à rien, les fans du groupe auraient très bien pu se passer de cet assemblage. Et c’est à une cantine que ressemble ce disque, à de la cuisine d’assemblage où le groupe met dans la même assiette des ingrédients qui sortent de boîtes sans réelles saveurs, se basant sur des recettes qu’il avait lui-même mis au point à l’époque où il était maître-queux dans son domaine. Un épitaphe en demi-teinte donc. Le faire-part de décès a bien été reçu. Mais il n'a pas provoqué autant d'émotions que cela.

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- David Gilmour (chant, guitare, basse)
- Richard Wright (claviers)
- Nick Mason (batterie)
- Andy Jackson (basse)
- Gilad Atzmon (saxophone, clarinette)
- Jon Carin (claviers)
- Bob Ezrin (claviers, basse)
- Guy Pratt (basse)
- Anthony Moore (claviers)
- Louise Marshall (chœurs)
- Durga Mcbroom (chœurs)
- Sarah Brown (chœurs)
- Escala-helen Nash (cordes)
- Honor Watson (cordes)
- Victoria Lyon (cordes)
- Chantal Leverton (cordes)


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