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PINK FLOYD - The Division Bell (1994)
Par DARK BEAGLE le 16 Février 2020          Consultée 5331 fois

La relation que j’entretiens avec cet album de PINK FLOYD en particulier est due au fait qu’il est le premier disque de la formation britannique dont j’ai pu apprécier la sortie, comme certainement pas mal de lecteurs du site. Je connaissais le groupe alors par quelques disques, "The Wall", "Dark Side Of The Moon" et "A Momentary Lapse Of Reason", ainsi que par leur réputation. Mais là, c’était un événement musical majeur, la sortie d’un nouvel opus sept ans après le dernier de la part de ces vétérans du Rock ! J’avais donc acheté la cassette, qui avait une pochette légèrement remaniée par rapport à celle du CD et je l’avais bien poncée (elle a été avalée par un walkman un an plus tard, la bande bien usée), en essayant de me convaincre que ce disque était génial, mais n’arrivant pas à adhérer totalement au propos. Mais j’y reviens toujours, ne serait-ce que pour "High Hopes" qui justifie à lui seul l’achat de ce qui aurait pu (dû ?) être l’ultime offrande studio de PINK FLOYD.

"The Division Bell", à la pochette imaginée comme d’habitude par Storm Thorgerson des studios Hipgnosis, n’a pas forcément bonne presse. Déjà, il lui est reproché d’être trop long. Mais là, il s’agit d’un défaut récurent dans les années 90, où il fallait remplir le support CD au maximum. Et encore, "The Division Bell" ne dure « que » 66 minutes, certains montaient à 72 minutes allègrement (cf le "Chameleon" d’HELLOWEEN, paru un an plus tôt). Mais effectivement, il aurait gagné à être plus court, certains titres étant clairement de trop. Ensuite, certains journalistes avaient pointé le côté commercial de l’album. Nous sommes en 1994, l’époque de l’Eurodance, de la fin du Grunge et du début du Neo Metal, de l’explosion d’un renouveau Punk avec GREEN DAY ou The OFFSPRING et du couronnement de la Brit Pop avec BLUR, pour ne citer qu’eux. Il est vrai que "The Division Bell" se fond vachement dans toutes ces mouvances, ce qui serait pour le coup réellement commercial. Non, "The Division Bell" est la suite stylistique de "A Momentary Lapse Of Reason" et l’affirmation d’une orientation plus atmosphérique que progressive, limite New Age.

Mais à la différence de "A Momentary Lapse Of Reason", "The Division Bell" est un album apaisé. Il n’y a pas trace de tension dessus, nous ne sommes pas dans l’ambiance étouffante de "The Wall" ou de "The Final Cut", où Roger Waters était devenu un tyran à côté duquel Joseph Staline fait figure de fillette à peine capricieuse. Et il n’y a pas cette pression de bien faire, de prouver que l’on peut se passer du bassiste despotique, qui est inhérente à "Momentary Lapse Of Reason" et qui l’étouffe complètement par moments. "The Division Bell" respire la sérénité, à défaut de la joie, et c’est quelque chose d’étrange que de lier cela à PINK FLOYD. Le trio semble heureux de jouer ensemble, Nick Mason n’en fait pas trop (comme toujours), David Gilmour a un jeu plus détendu et les claviers de Richard Wright sont plus planants que jamais. Ce dernier est d’ailleurs l’un des grands artisans de l’album, ayant fortement participé à la composition, et en s’octroyant le micro sur un titre dans sa totalité, ce qui ne lui était plus arrivé depuis "Obscured By Clouds" en 1972.

Et cette paix, nous la retrouvons du début à la fin de l’album. La guitare de Gilmour se fait plus aérienne que jamais, au point où certaines de ses interventions semblent un brin paresseuses. Il ne se réinvente pas, il n’a jamais été un grand technicien et là, il laisse simplement couler les notes, doucement, nous gratifiant toutefois de soli épurés et de grande classe. Deux instrumentaux viennent alléger l’ensemble. Si l’on retient surtout le délicat "Marooned" (aussi du fait qu’il a remporté un Grammy en 1995), il ne faut surtout pas négliger "Cluster One", qui est un dialogue délicat entre les claviers sereins de Wright et la guitare cristalline de Gilmour et qui donne les grandes bases de ce que sera "The Division Bell". C’est fin, soigné, ça ne recherche pas la technique ou l’esbroufe, c’est simple, mais c’est beau. Il est bon de noter également que la production, signée Ezrin et Gilmour est vraiment clean ici, loin de la décadence de la seconde partie de "The Wall" (et que la plupart des productions de Bob Ezrin, souvent boursoufflées).

Un concept se cache derrière "The Division Bell", qui est un peu l’antithèse de celui de "The Wall". Si le Mur ramenait tout à l’isolement, la Cloche conduit à toute forme de communication. Mais là où Waters doit bien se gausser (il ne se fera pas prier pour dire tout le « bien » qu’il pense de l’album dans la presse), c’est que le traitement ici est bien naïf. Gilmour n’est pas un grand parolier, il se fera d’ailleurs seconder tout du long par sa compagne Polly Samson, mais difficile de repérer un fil conducteur tant cela semble diffus, voire confus. Cela n’empêche en aucun cas d’apprécier l’ensemble, mais il est certain que pour un concept album, le rendu peut paraître faiblard, il manque clairement la vision d’ensemble d’un Waters pour cela, lui qui était capable de mener une histoire du début à la fin sans se laisser abuser par les digressions faciles.

Et l’album va battre le chaud et le froid. Nous allons retrouver des morceaux qui vont immédiatement s’imposer comme étant de bons titres et d’autres qui vont s’avérer complètement anecdotiques. Si le phare de ce disque, son point culminant, est sans conteste "High Hopes", qui clôt les débats (la Division Bell est la cloche du parlement britannique), au refrain accrocheur à souhait et son solo final éblouissant à la lap steel, beau à pleurer. Nul doute que cette chanson aura profondément marqué les membres d’ANATHEMA. Gilmour étale sa sensibilité sur ce titre éblouissant, qui sèche complètement à la fin de l’album. Rien que pour lui, "The Division Bell" mérite l’écoute. Ou alors, si vous êtes récalcitrants, ben cherchez là sur YouTube, quoi… Et si ce sommet ne sera pas atteint sur ce disque, d’autres passages sont vraiment très agréables.

Aussi, "Poles Apart" ou "Lost For Words" sont de jolies ballades, même si les sujets n’ont rien de bien gai. La seconde parle d’ailleurs des relations entre Gilmour et Waters, les paroles montent crescendo dans la noirceur désabusée. Il est d’ailleurs un des rares morceaux du groupe à contenir le mot « fuck ». "A Great Day For Freedom" est une autre belle réussite de l’album, qui parle de la chute d’un mur, celui de Berlin en 1989 (avec PINK FLOYD, il faut préciser). Quel contraste avec "What Do You Want From Me", plus rageur dans l’esprit ! Le morceau de Wright, "Wearing The Inside Out" est très intéressant dans sa forme plus Bluesy, mais qui « jure » un peu par rapport au reste, ce qui est dommage parce que la qualité est là, pris individuellement, mais étrange dans l’ensemble, très propre et très formaté (trop ?). Et de ce côté, "Take It Back" et "Keep Talking" ont de quoi faire grincer des dents, car un peu trop insipides, un peu longuettes pour remplir l’espace sonore. Et quitte à citer tous les titres, "Coming Back To Life" peut agacer avec sa boîte à rythmes. Et bon, de là à dire que PINK FLOYD vit avec son temps, il y a un pas que je ne saurai franchir.

Et au final, "The Division Bell" est un album à la fois homogène et décousu dans sa qualité globale, qui fait danser d’un pied sur l’autre, qui peut décevoir autant qu’il peut plaire, et ce à chaque écoute. Forcément trop long, avec du remplissage un peu inutile (deux ou trois titres en moins n’auraient pas été du luxe ; nous nous serions retrouvés face à un album plus digeste et bien plus équilibré). PINK FLOYD ne retrouve pas sa grâce passée, il sonne différemment tout en étant immédiatement reconnaissable, avec cette guitare gilmourienne qui ne trompe pas sur la marchandise. Cela aurait dû être le chapitre final du FLOYD, au moins en studio (ne surtout pas négliger le Live "Pulse"). Une façon discrète de dire au revoir, quelque part, le groupe n’annonçant jamais officiellement avoir posé les armes, même s’il aura fallu le décès de Wright pour avoir droit à un nouvel opus, qui sera certainement celui de trop. Mais personnellement, je reste très attaché à ce "Division Bell", pour la Madeleine de Proust qu’il représente, mais surtout pour ce "High Hopes" qui me file le frisson à chaque fois.

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- David Gilmour (chant, guitare, basse, claviers, programmation)
- Richard Wright (claviers, chant)
- Nick Mason (batterie)
- Guy Pratt (basse)
- Tim Renwick (guitare)
- Dick Parry (saxophone)
- Jon Carin (claviers, programmation)
- Gary Wallis (batterie, programmation)
- Bob Ezrin (claviers, percussions)
- Sam Brown (chœurs)
- Durga Mcbroom (chœurs)
- Carol Kenyon (chœurs)
- Jackie Sheridan (chœurs)
- Rebecca Leigh-white (chœurs)


1. Cluster One
2. What Do You Want From Me
3. Poles Apart
4. Marooned
5. A Great Day For Freedom
6. Wearing The Inside Out
7. Take It Back
8. Coming Back To Life
9. Keep Talking
10. Lost For Words
11. High Hopes



             



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