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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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2016 Southern Empire
2018 Civilisation
 

- Style : Dream Theater
 

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SOUTHERN EMPIRE - Civilisation (2018)
Par DARK BEAGLE le 1er Octobre 2018          Consultée 5247 fois

SOUTHERN EMPIRE avait déjà beaucoup séduit avec son premier opus éponyme, qui proposait un Hard/Metal Prog de belle facture, dans la lignée d’un DREAM THEATER pour schématiser grossièrement (vous avez remarqué que chaque fois que l’on évoque le Metal Prog, l’ancien groupe de Mike Portnoy ressort très souvent ?). Sean Timms et sa bande – qui n’a pas bougé depuis le premier album – remet le couvert sur ce "Civilisation" à la pochette évoquant les univers steampunk avec ce navire accroché à un ballon dirigeable qui fend la nuit devant une lune bien pleine. Et cette fois-ci, le voyage se fait en près de soixante minutes pour quatre étapes qui se veulent toutes plus exotiques les unes que les autres.

S’il fallait comparer cet album avec un autre, le choix le plus logique serait sans conteste "Hemispheres" de RUSH, moins long mais reposant sur quatre morceaux également, et menés de main de maître par un groupe talentueux. Ce qui va frapper très rapidement, ici, c’est la qualité des mélodies liées à des harmonies vocales de toute beauté. Elles seront présentes tout du long, mettant en valeur les compositions, et proposant un joli contrepoids pour Danny Lopresto, qui se montre impérial tout du long. Lui qui avait déjà marqué les esprits sur l’album précédent continue à engranger des points malgré une coupe à l’iroquoise qui entame pas mal son charisme. Il sait se montrer présent, évoluant avec une belle assurance.

Mais ce qui permet à Lopresto de s’affirmer de si belle manière, ce sont les mélodies concoctées par la groupe, resplendissantes et délicates, qui brillent par leurs arpèges, leurs ponts, leurs breaks, le tout mené avec une assurance certaine. Sean Timms est déjà un vieux briscard dans le métier, il a été l’un des artisans d’UNITOPIA, une formation dont on retrouve beaucoup de traces chez SOUTHERN EMPIRE, tout comme chez UNITED PROGRESSIVE FRATERNITY, aux accents similaires, signe que la séparation ne s’est pas faite sans douleur. Et si l’on se retrouve avec deux formations proposant le même discours, SOUTHERN EMPIRE gagne aux points, en faisant montre d’une maîtrise exceptionnelle ainsi qu’une qualité d’écriture substantielle, comme en témoigne le fabuleux "Crossroads" qui, bien que long d’une demi-heure environ, n’est absolument pas ennuyeux.

"Crossroads" nous emmène d’abord auprès d’une civilisation primitive en plein chant incantatoire sur fond de percussions tribales avant de nous séduire avec une mélodie à la TOTO, tout en douceur sur laquelle Lopresto peut tranquillement poser sa voix. Et l’ambiance se fait subitement orientale, à la façon d’un RAINBOW de la grande époque sans que cela ne choque, l’enchaînement se fait à merveille. Et le morceau poursuit sa progression, riche, varié, chaud avec ses saxophones qui s’intègrent parfaitement à l’ensemble. C’est Sean Timms et ses claviers qui mènent la danse, mais la guitare n’est pas en reste, elle se fait suave ou alors grondante, elle répond aux synthés, elle se dispute sa part avec une jolie efficacité. Et le résultat est à la hauteur de toutes les espérances. Avec ses vingt neuf minutes au compteur, le morceau aurait pu être sacrément casse-gueule. Il est juste magnifique, gorgé d’émotion et de feeling, qualités qui n’ont pas été oubliées au profit de la démonstration pure et simple.

Et forcément, le focus est fait sur "Crossroads", de par sa durée et ses couleurs, sa maîtrise continue qui le place bien évidemment comme le morceau incontournable de l’album. Et pourtant "Civilisation" ne contient rien de faible. Heureusement me diriez-vous, puisqu’il n’y a que quatre titres. "Goliath’s Moon", avec ses neuf minutes, nous met déjà en confiance, avec son ouverture qui est une vieille ritournelle des années 1910 qui laisse place à la musique de SOUTHERN EMPIRE qui sonne de façon dynamique, classieuse. Très vite la richesse des chœurs vient nous titiller l’oreille, les parties instrumentales nous enivrent déjà, avec toujours cette impression que tout semble couler de source, que rien n’est abrupt ou irréfléchi. Comme il en a déjà été fait mention, la qualité des enchaînements fait la force de la formation, qui sait rendre sa musique fluide malgré les variations et les changements de plans, en gardant bien en tête que la mélodie reste le plus important dans une chanson.

Ce qui ne veut pas dire que SOUTHERN EMPIRE soit forcément facile à suivre. Le groupe se mérite quand même, il ne s’offre pas ainsi. Quelques écoutes sont nécessaires pour en capter toutes les belles subtilités, pour le digérer tout simplement. À travers quatre morceaux, la formation fait l’étalage de son talent, avec une certaine fierté devant le travail accompli, mais sans arrogance. L’auditeur lambda pourrait apprécier ce disque s’il passe le fait que le morceau le plus court fait dans les neuf minutes : "Civilisation" est un voyage initiatique, partant de l’Australie pour nous emmener partout dans le monde, avec des escales plus ou moins marquées ("Crossroads", finalement bien nommé, ou le croisement des cultures et des envies, entre exultation et chavirement). Écouter simplement ce disque, sans rien faire, tranquillement installé dans son fauteuil favori est un kif.

Et comme bien souvent, les actes valent mieux qu’un long discours ; dégustez cet album, laissez-vous vous imprégner de sa classe, de sa justesse. SOUTHERN EMPIRE devient de plus en plus un groupe avec lequel il faut compter. Cela, nous pouvions déjà nous en douter vu que la formation est née des cendres d'UNITOPIA et que le premier opus s'avérait déjà des plus intéressants. "Civilisation" est ce genre de disque qui n’a l’air de rien, qui joue sur une imagerie déjà maintes fois utilisée dans le domaine, mais qui dégage un parfum entêtant, qui nous pousse à y revenir, encore et encore. Ivre des mélodies distillées ici, je retourne m’abreuver encore une fois à la source de ce nectar quasi divin, qui se laisse déguster avec une délectation infinie. L’album de l’année ?

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   DARK BEAGLE

 
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- Danny Lopresto (chant, guitare)
- Cam Blockland (guitare, mandoline, chant)
- Jez Martin (basse, chant)
- Brody Green (batterie, chant)
- Sean Timms (claviers, guitare, chant)


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