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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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2022 The Zealot Gene
2023 Rökflöte
2025 Curious Ruminant
 

1968 This Was
1969 Stand Up
1970 Benefit
1971 Aqualung
1972 Thick As A Brick
1973 A Passion Play
1974 War Child
1975 Minstrel In The Galle...
1976 Too Old To Rock'n'rol...
1977 Songs From The Wood
1978 Heavy Horses
  Bursting Out
1979 Stormwatch
1980 A
1982 Broadsword And The Be...
1984 Under Wraps
1987 Crest Of A Knave
1989 Rock Island
1991 Catfish Rising
1995 Roots To Branches
1999 Dot Com
2003 The Christmas Album
2012 Thick As A Brick 2 (i...
 

- Style : Camel, Emerson, Lake & Palmer, Genesis, King Crimson, Pink Floyd, Rush, Yes

JETHRO TULL - Curious Ruminant (2025)
Par DARK BEAGLE le 12 Avril 2025          Consultée 792 fois

Depuis son retour aux affaires avec "The Zealot Gene", JETHRO TULL ne chôme pas, "Curious Ruminant" étant le troisième album publié depuis 2022. Nous sommes quasiment sur le rythme qu’avait le groupe dans les années 70. C’est comme si le père Anderson cherchait à rattraper le temps perdu et qu’il aligne les albums pour compenser dix-neuf ans sans nouvelle musique sous le nom de JETHRO TULL. Pour dire la vérité, "The Zealot Gene" avait été retardé pour cause de pandémie, mais cela n’empêche pas que le TULL est à nouveau présent dans les bacs nouveautés des disquaires et qu’il affiche une forme globale satisfaisante. Encore une fois, la pochette se voudra sobre, pouvant provoquer quelques interrogations quant à ce qu’elle représente réellement, à l’exception d’un masque ; cornes de bouc, écailles de pangolin et pommettes qui pourraient être humaines.

Encore une fois nous assistons à un changement de guitariste. Après Florian Opahle et Joe Parrish-James, c’est au tour de Jack Clark d’endosser la six-cordes. Encore une fois il s’agit d’un jeune musicien qui a pu grandir en écoutant JETHRO TULL, mais qui n’a pas dû connaître les sorties physiques des albums classiques du groupe. Le fait que Ian Anderson écrive toute la musique ne change rien en revanche niveau son. Clark est là pour placer sa guitare électrique, qu’il fait de fort jolie manière, mais il n’est qu’exécutant et à ce titre, il reste interchangeable. Ian s’assure de lui laisser suffisamment de place pour s’exprimer. Surtout que "Curious Ruminant" semble s’inscrire dans la lignée de certains albums de la seconde moitié des années 70, avec un penchant Folk plus marqué.

Aussi il ne faut pas s’étonner d’entendre virevolter la flûte du père Anderson, qui est très présente, au contraire de la voix de son utilisateur. Depuis les années 90, il est en délicatesse avec son chant et il a fini par trouver la parade en se transformant en conteur, ce qu’il fait encore ici, majoritairement. Et finalement, cela s’accorde très bien avec les constructions des morceaux, où il parvient à se mettre en valeur vocalement – cela reste toutefois de la narration – alors que l’instrumental tient une place prépondérante ici. C’est particulièrement vrai sur la pièce fleuve "Drink From The Same Well" où les parties Folk se couple avec des élans Progressifs et où la voix de Ian Anderson surgit par instant, pour nous rappeler à notre bon souvenir.

Les neuf morceaux qui composent cet album se veulent très variés dans leurs durées, d’un peu moins de deux minutes trente à donc plus de seize minutes. Le style, lui, est plus établi et bouge encore un peu par rapport aux deux précédents opus même si les marqueurs sont toujours présents. Et le tout fonctionne très bien. Un accordéon vient parfois s’inviter, pour donner la réplique à la flûte quand la guitare électrique se veut plus discrète ("Dunsinane Hill"), mais il ne prend pas place partout. Ian Anderson a réussi à apporter beaucoup de richesse sur cet album qui aurait pu être beaucoup plus dépouillé. Aussi, nous notons quelques passages d’orgue Hammond, des touches de piano ainsi qu’une mélancolie qui surgit par instants (comme sur le premier mouvement de "Drink From The Same Well", contrebalancé par une flûte plus joyeuse un peu plus loin).

D’ailleurs, cette mélancolie se ressent dès les premières notes de piano de "Puppet And The Puppet Master", qui permet à la guitare électrique de faire une première incursion fort remarquée, quand elle brillera de mille feux sur le title track, en une cavalcade robuste qui se fond à merveille dans ce disque du TULL. Mais la noirceur n’est jamais loin, elle imprègne totalement "Over Jerusalem" sur laquelle Anderson s’interroge sur le conflit actuel et qui s’assombrit progressivement jusqu’à devenir ténébreuse quand Jack Clark intervient. Pas au travers d’un solo, mais une simple présence rythmique qui vient tout de suite plomber ce titre. L’insouciance des débuts et de la jeunesse laisse place au regard à la fois cynique et désemparé du vieil homme que devient Ian Anderson (78 ans quand même), même s’il continue à faire sonner sa flûte de façon tantôt joyeuse, tantôt Rock et parfois de façon plus pessimiste et… mélancolique donc.

Le disque s’adoucit à mesure que nous avançons en son sein, jusqu’à ce final joué par Ian Anderson seul, petite pièce modeste et Folk qui vient achever un album qui montre un groupe, malgré le côté calme qui s’en dégage, vraiment en forme. Bien évidemment, certaines choses sont critiquables. Le chant ou la pseudo absence de chant d’Anderson que j’ai déjà évoqué plus haut, mais qui personnellement me convient plutôt bien vu qu’il a énormément perdu de ce côté-là en faisant un peu tout et n’importe quoi dans les années 70 et jusqu’au milieu des années 80 à peu près (à l’instar de Ian Gillan), ou que le groupe ne cherche pas à innover.

Cependant, nous sommes face à un groupe qui n’avait quasiment sorti deux fois le même album dans les années 60/70 (à part peut-être "Heavy Horses" qui se rapproche un peu trop de "Songs From The Wood"), qui s’est adapté aux changements des années 80 avec plus ou moins de réussite, qui a connu une traversée du désert dans les années 90 même s’il essayait des choses. Vu la longévité de la formation et ce malgré un long hiatus, ce n’est plus à JETHRO TULL d’amener des choses nouvelles. Ian Anderson et les musiciens qui ont gravité autour de lui sur ces différentes époques (et je ne pense pas qu’à Martin Barre) ont fait leur part, c’est aux jeunes à présent de prendre la suite, de façonner un son nouveau. Nous ne pouvons pas nous plaindre à ce niveau et à côté encenser le "Invincible Shield" de JUDAS PRIEST.

Sans chercher à comparer "Curious Ruminant" aux gloires passées du groupe (et là bien entendu, je pense à "Aqualung", "Songs From The Wood" ou encore "Thick As A Brick"), nous tenons là un très bon album de JETHRO TULL, peut-être bien le meilleur des trois sortis depuis le comeback de 2022. Ian Anderson reste relativement inspiré au niveau de l’écriture, les écoutes successives révèlent plusieurs finesses à ce niveau-là, des mélodies bien travaillées, où le point d’équilibre entre tous les instruments est trouvé et respecté. Un bon cru donc, qui demande toutefois qu’on lui laisse du temps pour révéler toutes ses richesses.

Morceaux préférés : "Over Jerusalem", "Curious Ruminant", "Stygian Hand".

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- Ian Anderson (chant, flûte, guitare, mandoline)
- Jack Clark (guitare)
- David Goodier (basse)
- Scott Hammond (batterie)
- James Duncan (batterie, percussions)
- John O'hara (claviers, accordéon)
- Andrew Giddings (claviers, accordéon)


1. Puppet And The Puppet Master
2. Curious Ruminant
3. Dunsinane Hill
4. The Tipu House
5. Savannah Of Paddington Green
6. Stygian Hand
7. Over Jerusalem
8. Drink From The Same Well
9. Interim Sleep



             



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