Alors que Kyuss venait de splitter, laissant un grand vide dans le petit monde du stoner (Monster Magnet l’autre grand précurseur d’outre-atlantique évoluant dans un style assez différent, plus typiquement hard Rock moins psychédélique), trois Suédois nous sortent un album bourré d’excellentes compositions reprenant comme beaucoup de groupes de par le monde la formule inventée par Kyuss mais avec une qualité d’interprétation et un feeling hors norme.

Ce deuxième essai est donc le bon ! Sur ce disque, on trouve globalement des morceaux de gros hard Rock bien couillu comme les excellents « Magic Spell » (personnellement, je trouve que ce morceau sonne comme du Alice In Chains époque « Facelight ». A noter le superbe solo totalement Rock n’roll dans l’esprit de Michael Amott) et « Blind Mountain » avec son gros riff psychédélique, une touche psychédélique naissante qui sera par la suite la marque de fabrique des Beggars (le très inspiré « Misty Valley » avec sa suberbe intro à la basse signée Spice, les déjantés « Nowhere to Go » et « Entering Into Peace » et les middle tempo sabbathien (« Picking from the Box » où l'on jurerait entendre le père Tony Iommi et « Past The Sound of Whispers » avec sa gigantesque partie de guitare complètement distordue). Ce qui démarque cette bande de joyeux drilles, c’est d’abord la forte personnalité des membres du groupe, un sens du groove à toute épreuve et le jeu de guitare de Michael Amott. Véritable maestro de la six cordes, ce dernier, essentiellement reconnu à l’époque pour ses qualités de gratteux de métal extrême ayant connu son heure de gloire avec Carcass, son jeu explose du fait du style pratiqué et chaque intervention étant un régal pour les oreilles. Et c’est justement cette maîtrise instrumentale hors du commun qui vaudra aux Beggars d’être comparée au début de leur carrière à Rainbow. A mon sens on trouve deux morceaux absolument fabuleux sur ce disque annonçant un avenir prometteur: le très psychédélique « Yours Stains » et le terrible « Another Way to Shine » avec son ambiance malsaine où le groupe se lâche totalement.

Un très bon album de stoner d’un groupe à la recherche de son identité, laissant entrevoir un potentiel énorme malgré une production encore perfectible (le son très grave étant à mon goût un peu trop proche de celui présent sur les albums de Kyuss) qui s’épanouira pleinement sur les albums suivants.