Recherche avancée       Liste groupes



      
HEAVY METAL  |  STUDIO

Lexique heavy metal
L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Style : Accept, Iron Maiden, Judas Priest
- Membre : Crypta

BURNING WITCHES - The Witch Of The North (2021)
Par DARK BEAGLE le 7 Août 2021          Consultée 2413 fois

Les Suissesses de BURNING WITCHES sont déjà de retour avec leur quatrième album, "The Witch Of The North", ainsi qu’avec un line-up légèrement modifié depuis "Dance With The Devil" (2020). En effet, Sonia Nusselder est partie faire du Death avec d’anciennes NERVOSA au sein de CRYPTA et c’est Larissa Ernst qui reprend le flambeau. Si le single "Circle Of Five" n’a pas tout à fait permis de savoir ce qu’elle valait à son poste, nul doute que ce nouvel opus saura la mettre en évidence le long de la petite heure que dure ce disque, toujours conçu sous le haut patronat de Schmier (DESTRUCTION).

Bon, je ne vais pas vous la faire à l’envers. Si vous cherchez une quelconque originalité dans la musique des cinq jeunes femmes, passez votre chemin. Dans le Heavy Metal, passé 1986, tout n’est qu’un éternel recommencement (ok, j’exagère, vous pouvez m’adresser vos mails d’insultes comme vous le pouvez, on fera passer) et les filles ne sont pas là pour amener le style vers de nouvelles frontières. Ce qui ne veut pas dire qu’elles sont là pour enfiler des perles non plus ou de présenter leur plastique en espérant que cela suffise à tromper les mâles chroniqueurs en rut (et croyez-moi, il y en a).

La pochette, dans la lignée des précédentes, est assez représentative de leur style. On navigue dans une ambiance qui doit pas mal aux années 80 ainsi qu’aux 90 et les clichés sont de la partie, aussi bien visuellement que du point de vue purement auditif. Difficile en effet de ne pas penser à une certaine forme de Heavy Metal devant cette peinture aux couleurs froides et aux relents guerriers. Nous sommes quelque part entre DORO et HAMMERFALL dans le look. Pour la définition sonore, c’est tout de même un peu plus large.

Nos Sorcières vont apporter un peu de nouveauté dans leur musique. Bon, ok, on va se mettre d’accord tout de suite. Le fait de faire évoluer sa formule ne consiste en aucun cas à un acte conduisant vers de l’originalité, surtout pas dans un style qui véhicule son lot de réminiscences de groupe en groupe. Alors sans remonter jusqu’à BLACK SABBATH, on peut admettre que le Heavy d’aujourd’hui doit encore beaucoup à la NWOBHM et que les codes sont inscrits dans l’ADN du genre. D’autant plus que c‘est à la mode en ce moment. Hop, fin de la parenthèse. Pour vos mails de protestation, voyez la méthodologie plus haut, on fera suivre.

Bref, les filles vont faire évoluer leur formule. Et ce n’est pas forcément déplaisant. Elles essayent, proposent des choses qu’elles évitaient jusque là avant. Ça, on le doit également à Laura Guldemond qui a ici trouvé ses marques et qui ose bien plus que sur "Dance With The Devil". Et le résultat ? Un disque moins rentre-dedans qu’à l’accoutumée, moins frontal pour être plus précis. Les filles développent un peu plus leurs morceaux et parviennent à leur apporter par moments un souffle épique qui n’est pas sans rappeler HAMMERFALL justement.

Prenez par exemple "We Stand As One" et "Flight Of The Valkyries", tous deux dopés par des refrains qui prennent bien et qui prennent leur temps pour bien marquer le coup. Il y a encore de cela un an en arrière, il n’était pas évident de penser qu’elles se montreraient capables de composer ainsi. Il semblerait donc que l’arrivée de Larissa ait fait du bien, apportant dans ses bagages de nouvelles idées mélodiques et une nouvelle façon de penser les riffs. Et d’entrée de jeu, les filles ont décidé de sortir du carcan dans lequel elles semblaient petit à petit s’enfermer (quoiqu’un carcan, ça accompagne parfois les sorcières. Enfin, quand elles ont de la chance. Le coup de la chaise, ça conduit au bûcher, c’est tout de suite moins drôle).

En effet, plutôt que de commencer avec un titre aux sonorités Folk. Non, inutile de lever un sourcil interrogateur, c’est un petit instrumental qui va introduire le morceau-titre, qui est loin d’être direct. Les BURNING WITCHES construisent, étonnent, séduiront ou non, mais elles refusent de stagner. Aussi elles vont rester sur une dynamique intéressante tout du long, en privilégient les mid-tempos qui s’ouvrent volontiers sur des pointes de vitesse et aux envies d’agressivité à peine dissimulées. Et sur ce point, les belles ne se font pas prier. Quand elles décident d’arracher la tête, elles le font sans sourciller, mais avec ce qu’il faut de nuance pour avoir le plaisir de frapper à nouveau.

Prenons par exemple "Nine Worlds", qui lorgne sur du JUDAS PRIEST, jusque dans le chant de Laura qui lorgne vers du PRIMAL FEAR. Bref, au travers de cette tautologie il faut voir cette propension à se montrer capable de hausser le ton et de rester malgré tout en adéquation avec ce qui a été fait précédemment : l’aspect le plus Heavy ne jure pas avec les élans plus épiques et plus modérés qui façonnent ce disque. D’ailleurs, difficile de ne pas rester insensible face à "Lady Of The Woods", plus émotionnel et très réussi, qui s’insère à merveille dans cet ensemble.

En revanche, l’album est un brin trop long et on finit un peu par perdre le fil. Passé "Nine Worlds" justement, les filles donnent l’impression d’avoir enclenché le pilotage automatique et les titres proposés glissent comme l’eau sur les plumes d’un canard. Il faut finalement attendre la reprise du "Hall Of The Mountain King" de SAVATAGE pour retrouver un peu d’entrain. Bonne reprise, soit dit en passant, les filles parviennent à se l’approprier tout en conservant l’esprit de l’originale, Laura parvenant à passer après Jon Oliva avec talent.

Avec ce "Witch Of The North", les BURNING WITCHES progressent, elles franchissent un nouveau palier dans leur carrière même si elles ont trop chargé le disque. Trop long, il perd de son efficacité et c’est dommage, parce qu’elles tiennent quelque chose. Elles semblent avoir trouvé leur voie tant ce Heavy plus léché qu’à l’habitude leur va bien. Les deux dernières recrues se sont parfaitement fondues dans la masse et apportent une véritable plus-value à l’ensemble. En modulant leur musique, elles s’ouvrent des perspectives d’avenir intéressantes, dont cet opus pourrait être, à défaut d’une pierre angulaire, la première d’un édifice solide.


Note réelle : 3,5/5.

A lire aussi en HEAVY METAL par DARK BEAGLE :


BAND-MAID
Unleash (2022)
Unleashed in the East




TRIBE AFTER TRIBE
Pearls Before Swine (1997)
All the world's a stage


Marquez et partagez







 
   DARK BEAGLE

 
  N/A



- Laura Guldemond (chant)
- Romana Kalkuhl (guitare)
- Larissa Ernst (guitare)
- Jeanine Grob (basse)
- Lala Frischknecht (batterie)


1. Winter's Warth
2. The Witch Of The North
3. Tainted Ritual
4. We Stand As One
5. Flight Of The Walkyries
6. The Circle Of Five
7. Lady Of The Woods
8. Thrall
9. Omen Nine Worlds
10. For Eternity
11. Dragon's Dream
12. Eternal Frost
13. Hall Of The Mountain King



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod