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MEMORIAM - To The End (2021)
Par MEFISTO le 19 Avril 2021          Consultée 1863 fois

À main levée, en respectant la distanciation sociale SVP (donc merci d'y aller à 90 degrés et non à 45), qui croyait que MEMORIAM durerait plus que deux albums ? Ouais, y a des bruits de criquet et pas beaucoup d'effluves d'anti-sudorifique dans l'air… Moi aussi je pensais que cette créature engendrée par de vieux Deatheux anglais allait non pas se casser la gueule, mais nous divertir quelques années seulement avant de quitter aussi rapidement qu'elle était venue.

Eh beh… Depuis sa création en 2006, le quartette mené par Karl Willets a craché quatre albums, trois démos et un single. Pas mal pour des mecs de 43, 54 et 58 ans ! Le dernier venu, Spikey T. Smith, qui remplace l'emblématique batteur Andy Whale, a aussi 54 piges, alors si on fait la moyenne… Ouais, vous avez compris.

Plusieurs diront que quatre albums en cinq ans est exagéré, que c'est du pareil au même, que le Death style à-la-BOLT THROWER/BENEDICTION est dépassé et pourri, blablabla. Vous avez raison, mais hey, je vous rappelle que le vintage a la cote. C'est fucking IN. Alors si vous avez un problème avec les grisonnés qui empestent le Drakkar Noir en grattant leur vieille cordée, allez vous faire cuire un œuf ailleurs, parce que MEMORIAM bute. Tel un avion de ravitaillement survolant le champ de bataille, il continue de livrer la marchandise dans des endroits sécuritaires et stratégiques, à l'abri de l'ennemi et des explosions. Car après tout, c'est lui qui déclenche les tirs d'artillerie et les obus par ici…

Aucune surprise toutefois (MEUH !), on est sur un terrain miné archi connu. Les Anglais connaissent la formule gagnante de ce type de Death inspiré par les conflits modernes : on équilibre le contenu avec des morceaux séditieux ("This War Is Won", "Failure To Comply", "Vacant Stare") et d'autres plus lents et groovy ("No Effect", "Each Step (One Closer To The Grave)", "Mass Psychosis"), question de démontrer toute la gamme des émotions vécues par les héros/chairs à canon/sacrifiés/machines à tuer évoluant au sein de ces antagonismes mortels. "To The End", avec un tel titre, ne fait pas dans la dentelle de ce côté et ça s'entend.

L'album est pesant, menaçant, sans concession, inspiré, les Anglais sont en mission suicide, jusqu'à la saloperie de fin. Quel épilogue ? La mort, la victoire ? On ne sait trop, ce qui vous sied le mieux, je suppose. MEMORIAM, lui, a choisi son camp et plus le disque s'écoule, plus on sent le rideau descendre tranquillement sur ces tableaux déchirés par la dévastation, la détresse, la boucherie, le damné cul-de-sac en poudre de béton et en pierre déflagrée.

Les plus imaginatifs d'entre vous arriveront sans peine à se tresser un scénario en kevlar pour digérer plus poétiquement de ce quatrième opus, alors que les plus terre-à-terre et cartésiens se concentreront sur la dose de Death contagieux que déversent les Anglais dans notre gueule ouverte de soldat à l'agonie. Eux, comme les versificateurs, seront servis et fonceront comme des buffles vers l'abattoir dès que MEMORIAM s'emballera. Ok, ça reste du Death tranquillos, pas du Metal Extrême de malade, alors on abaisse nos attentes, les hardos… Et on (re)met le tout en perspective pour noter le bouzin, sinon la grenade vous anéantira de sa mauvaise foi.

Si, et seulement si, vous écoutez le truc sans appréhension, que vous ayez suivi MEMORIAM depuis le début de sa campagne d'excité ou non, "To The End" vous emplira d'un sentiment de grandeur. Surtout que tout l'album est bâti comme une histoire s'achevant en crescendo avec la sublime "As My Heart Grows Cold", aisément une des meilleures pièces de la courte disco des Anglais. C'est l'ordre suprême donné par le leader sur la pochette : jusqu'à la mort, peu importe votre philosophie de vie, vos penchants politiques ou vos idéaux, ici, c'est la guerre, pas la théorie.

S'il y avait une seule bribe à retirer de ce disque, c'est bien celle-là. Vrai, on n'avait pas besoin de se faire rappeler que la guerre est cruelle pour ses victimes innocentes, mais s'il y a un sujet que les Anglais Deatheux maîtrisent, à l'instar de leurs congénères européens, c'est celui de la blessure ouverte qui ne guérit pas. C'est sans doute pour cela qu'ils ne cessent de créer des œuvres dérivées de ces sanglantes parenthèses, comme une vieille bobine fatiguée qui continue de rouler malgré tout.

MEMORIAM nous sert ici son meilleur album, varié, punché, intense, émotionnel à certains moments-clés, lourd et toujours pertinent.

Longue vie à ces vieux de la vieille garde !

Podium : (or) "As My Heart Grows Cold", (argent) "Vacant Stare", (bronze) "No Effect" – "To The End".

Indice de violence : 3/5.

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- Karl Willetts (chant)
- Frank Healy (basse)
- Scott Fairfax (guitare)
- Spikey T. Smith (batterie)


1. Onwards Into Battle
2. This War Is Won
3. No Effect
4. Failure To Comply
5. Each Step (one Closer To The Grave)
6. To The End
7. Vacant Stare
8. Mass Psychosis
9. As My Heart Grows Cold



             



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