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GOD DETHRONED - Illuminati (2020)
Par MEFISTO le 9 Mars 2020          Consultée 2392 fois

Les règles de base d'écoute d'un album Metal en 2020 ? Ce sont les mêmes qu'en 1970, 1980, 1990, 2000, 2010 ou 2020. On pousse le bouton (peu importe lequel, aucune discrimination), les sons nous percutent les tympans et on réagit selon notre envie.



Mais non…

Comparer l'écoute d'albums de Metal typés 70 et 2020 est l'équivalent de coter les meilleurs des footballeurs de ces mêmes années ; c'est confronter des pommes et des oranges sur la ligne de tir.

Tout cela pour dire que depuis que le vidéoclip, les médias de masse, Naspster (Soulseek pour les trve) et YouTube existent, il est évident que les manières de déguster un nouvel album ont foutrement changé.

Prenez "Illuminati", onzième album de GOD DETHRONED : deux singles sont sortis en vidéoclip, en première sur les réseaux "occultes" et sur YouTube depuis quelques temps, alors les fans et les autres ont pu déjà se faire une idée du bouzin qui nous attend. Résultat ? Henri "sugar daddy" Sattler et ses compères ont envoyé deux baffes mortelles en la culte-like "Book Of Lies" et la pièce-titre, pour souhaiter la bienvenue avec fracas. Résultat ? Les attentes sont élevées. Résultat 2 ? La guillotine coupera davantage si le reste de l'album est moyen, voire pourri.

Vrai résultat ? Cette fois (car dans plusieurs cas ce fut un désastre), les Néerlandais n'ont pas joué avec notre naïveté en mettant tous leurs œufs dans le même panier. "Illuminati" est un album bon de bout en bout et les deux premiers extraits susmentionnés agissent comme deux guides dans ce parcours enchanteur de Death/Black. Je préciserais, avec raison et une jouissance ardemment dissimulable, un Death/Black ambiant, dans lequel le synthé joue une large part dans la recherche d'émotion et d'intensité. Ironie du sort : si Sattler se vantait en décembre dernier que son nouvel album allait nous en mettre plein la gueule en raison notamment de ce facteur atmosphérique, le groupe ne publicise pas vraiment le nom de l'artiste (ou des artistes) derrière cette réussite. Ainsi va le monde du Death Metal. Sauf que… Je peux vous dire que ce "unknown soldier" mérite la Croix du Mérite pour ses bombardements ambiancés sur la Sainte-Mère Église et ses mythes/légendes/mensonges/bleh. Et cela même si la sacro-sainte chapelle du Death ne considère généralement saints que les guitaristes, chanteurs, bassistes et batteurs.

GOD DETHRONED devra toutefois faire acte de contrition avec "Illuminati", parce qu'il a évolué vers un style plus ambiancé et épique, grâce à ces notes magnifiquement étalées au fil de ces courtes trente-six minutes. Et c'est tant mieux, car on vogue du Vatican vers les confins de la Terre, en passant par l'Égypte ancienne, sur cette délicieuse offrande. Le décor est toujours agréable à regarder et solidement planté avec des riffs et mélodies archi contagieux. Henri le Terrible a encore sévi et mieux que jamais, bien que le scribe en lui ne réinvente pas la roue, mais pas du tout… Les paroles sont simplistes, souvent risibles, mais hé, à l'âge qu'il a, Sattler n'a pas envie de s'empêtrer dans les fables ésotériques ou les épopées homériques, donc il est davantage fervent du « sujet-verbe-complément » dans la construction de ses compos. Cela ne veut pas dire qu'il ne réserve pas de surprises ici et là, que ce soit un solo, un refrain corrosif ou un bridge, dont l'arythmie nous fait hérisser le poil.

Ce qui marque avant toute chose sur "Illuminati" est cette efficacité redoutable dont fait preuve GOD DETHRONED. Pour un vétéran de quarante-neuf ans, Sattler envoie la purée comme un chef et si vous trouvez des grumeaux dans le fond du bol, la mixture délectable de la surface aura tôt fait de chasser vos critiques de bonne ou de mauvaise foi. Je vous mets au défi de trouver trente-six minutes aussi démoniaques et appréciables chez un jeune taureau du même enclos en 2020 !

Outre ses faiblesses et lieux communs au niveau des thématiques, cet "Illuminati" est tout bonnement addictif et devrait tourner en triple boucle sur le support de votre choix (parce que dire platine en 2020, paraît-il que c'est éculé…).

À noter que ma seule déception est ce coït interrompu "Dominus Muscarum", que j'aurais aisément vu être développé en morceau ultime sur ce skeud.

Podium : (or) "Book Of Lies", (argent) "Illuminati" et "Blood Moon Eclipse", (bronze) "Eye Of Horus".

Indice de violence : 3/5.

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   MEFISTO

 
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- Henri Sattler (guitare, chant)
- Michiel Van Der Plicht (batterie)
- Jeroen Pomper (basse)
- Dave Meester (guitare)


1. Illuminati
2. Broken Halo
3. Book Of Lies
4. Spirit Of Beelzebub
5. Satan Spawn
6. Gabriel
7. Eye Of Horus
8. Dominus Muscarum
9. Blood Moon Eclipse



             



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