Je vous avoue avoir un peu expédié les chroniques des deux premiers albums de BLOOD STAIN CHILD. Ce sont deux albums que j’apprécie malgré leurs défauts mais qui ne sont absolument pas passionnants à chroniquer. Mais heureusement, les trucs un peu oubliables sont passés, passons maintenant aux bonnes choses. Car on pourrais croire que BLOOD STAIN CHILD, pour son troisième album a simplement laisser maturer sa recette qui commençait à montrer une pointe d’identité autre que juste « hey regardez, moi aussi je fais comme CHILDREN OF BODOM », sauf que non.

La différence entre "Mystic Your Heart" et "Idolator" est grande, le groupe s’est dit que CHILDREN OF BODOM, c’était pas si ouf que ça à copier, donc du coup, ils se sont dits que copier IN FLAMES passait mieux. Alors oui, ça peux paraître complètement couillon dit comme ça mais pour le coup, le changement fait vraiment du bien, j’ai même l’impression que BLOOD STAIN CHILD se démerde mieux sur ce terrain.

Parce que si la mélodicité et la virtuosité ne va pas vraiment au groupe, trouver des riffs qui font mouche et des accroches mémorables leur sied bien mieux. Et c’est clairement sur "Idolator" que ce talent explose. Autre talent que le groupe dévoile enfin : son utilisation de l’Électro. Juste, l’introduction de "Hyper Sonic" annonce totalement la couleur : sonorités Trance planantes, riff à la IN FLAMES simple mais efficace avec un clavier qui fait bip-boop en arrière-plan et Anders Fridén… pardon, Ryo qui gueule par dessus ; tel est la recette principale de "Idolator". Et je dois dire que même si on est loin d’un truc aussi bien réussi que ce que ça tente de reproduire, elle fonctionne parfaitement bien.

Si "Mystic Your Heart" se montrait efficace sans que rien ne s’imprime dans mon esprit, "Idolator" est au contraire rempli de moments qui se gravent dans les tympans. Je vais pas faire de longue liste parce que c’est chiant, mais que ce soit des refrains catchy en diable ("Hyper Sonic"), des intros qui nous happent direct dans l’ambiance du morceau ("Live Inside" ou "Trial Spiral" avec sa mélodie juste glorieuse) ou de purs instants de grâce (tout "Nuclear Trance" en fait, qui en plus se paie le luxe d’être un morceau instrumental ultra épique), vous allez prendre un pied monstrueux sur cet album.

Je vais revenir sur une critique que j’ai émis sur les albums précédents, c’est à dire tout l’aspect naïf et niais de BLOOD STAIN CHILD. "Idolator" n’y coupe pas, on a déjà le chant clair bien guimauve sur la première piste qui nous envoie tout son sucre dès le début pour nous l’assurer, mais au contraire de "Silence Of Northern Hell" et "Mystic Your Heart", ici ça marche. Je me doute que certains vont juste trouver ça complètement naze (et je dois avouer que le chant clair de Ryo est en général complètement claqué), mais il y a un truc incompréhensible qui se passe dans cet album qui fait que je suis à fond dedans. Pour dire, même un truc aussi bisounoursesque que "Embrace Me" qui mélange avec le plus mauvais goût piano émotif et chant clair absurdement foireux sur un fond de blast-beat qui ne veut rien dire, je kiffe.

Quoiqu’il en soit, et malgré les reproches qu’on peut lui faire, "Idolator" est un album hautement recommandable. Je conçois qu’il n’est pas forcément pour tout le monde, notamment si on arrive pas a passer l’impression d’écouter une contrefaçon d’IN FLAMES dopé à l’Électro kitsch, mais clairement, entrez dans le délire et vous verrez qu’avec BLOOD STAIN CHILD, on a moyen de passer de bons moments.