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DEATH METAL  |  STUDIO

Lexique death metal
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1991 1 Bloodchilling Tales
2013 1 Arrival At Six
2016 Garden Of Bones
2019 Necessary Excess Of Violence

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2013 Legacy Of Blood
 

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SORCERY [SWE] - Necessary Excess Of Violence (2019)
Par T-RAY le 25 Mars 2020          Consultée 1265 fois

La banalité… Voici bien un caractère qui n'a rien de réjouissant, en règle générale. Surtout en matière d'art et, a fortiori, de musique : l'on espère tout et parfois n'importe quoi de l'artiste que l'on écoute, mais jamais, ô grand jamais, que ce qu'il nous propose soit trivial. Quitte à être déçu d'une œuvre, autant qu'elle soit franchement mauvaise ou tout simplement ratée malgré les bonnes idées qu'elle contient plutôt qu'elle soit tout-à-fait banale. Et pourtant, de la banalité peut aussi sortir l'une des choses que l'on recherche le plus dans sa vie de tous les jours mais que l'on répugne massivement en matière d'art : le confort.

Une œuvre d'art, quelle qu'elle soit, doit nous titiller, nous chambouler, au moins nous amener à nous poser des questions, si ce n'est sur le fond, au moins sur la forme. Même lorsqu'il s'agit d'un produit de l'industrie culturelle, comme un disque de musique populaire – ce qu'est le Metal, faut-il le rappeler – il s'agit que son discours ou, à tout le moins, son contenu musical, soit digne d'un minimum d'intérêt. Mais autant que faire se peut, l'œuvre d'art, aussi mineure soit-elle, doit se garder d'être confortable. Au contraire de "Necessary Excess Of Violence", en somme.

Oui, le quatrième album studio des vétérans du Death Suédois SORCERY est définitivement banal. Et confortable. Vous pourriez d'ailleurs arrêter la lecture de cette chronique à cette phrase, vous ne manqueriez pas grand-chose du peu d'intérêt fondamental que représente ce nouvel opus. En termes visuels, sa pochette est quelconque et son illustration n'est même pas pertinente au regard du titre du disque. Et en termes musicaux, eh bien… ce n'est pas davantage intéressant. Mais, car il y a un "mais", écouter ce nouveau L.P. a quelque chose de réellement confortable dans le sens où l'on n'est jamais, à aucun moment, bousculé par la musique du groupe.

Il est presque possible d'anticiper les parties musicales à venir sur chaque morceau, tant SORCERY se fait prévisible, ici. Les riffs eux-mêmes sont prévisibles et on les sent arriver plusieurs secondes à l'avance. Pourtant, au bout de deux ou trois écoutes, on se prend à écouter l'album peinard, comme on écouterait un disque d'Easy Listening, tant l'on n'est jamais agressé par le prétendu Death Metal des Suédois. La question que l'on peut légitimement se poser est d'ailleurs la suivante : s'agit-il encore réellement de Death Metal, malgré le son si caractéristique des guitares, marquant tout de suite leur indication géographique protégée (IGP) ?

Tout coule comme si l'on avait affaire à de l'Easy Listening Death Metal, en effet. Et ce, quel que soit le tempo sur lequel le quintette s'exprime. Déjà, la part de Thrash Metal présente depuis toujours chez SORCERY est à nouveau fort audible, en particulier sur des morceaux tels que "I'll Be Gone In The Dark", l'un des titres les plus accrocheurs de l'album, bien balancé comme il est, ainsi que "The Darkest Part Of You", bien plus commun. Mais l'agressivité du combo sur ces morceaux étant faible, comme sur le reste du disque en l'occurrence, on n'est jamais emporté par leur énergie.

Il est notable que le mid-tempo bien Heavy qu'est "Of Blood And Ash", sympathique au demeurant, n'apparaisse pas moins violent que le reste. C'est dire si SORCERY joue petit bras sur cet album. Ainsi, même lorsque la formation se fait plus “brutale” – les guillemets sont importants ici – elle ne bouscule jamais l'auditeur. C'est pépère, les doigts de pied en éventail et sans même vraiment les remarquer, que l'on encaisse des titres pourtant voulus rentre-dedans, comme "Death Is Near", l'un des morceaux les plus extrêmes de l'opus, qui jouit tout de même de riffs agréables, notamment celui, rapide, qui conduit le refrain, et celui, plus lent, qui le suit.

Les idées ne manquent pourtant pas sur "Necessary Excess Of Violence", le guitariste lead, Johan Wickholm, s'y montrant régulièrement plus inspiré que sur "Garden Of Bones", en particulier sur le plan des leads, justement, voire des soli de gratte. "The Stellar Circle", "Where We Were Born We Will Demise", "Illuminate", "King Of Nothing" ou encore "Language Of The Conqueror" ont tous un petit truc qui fait tendre l'oreille à un moment, que ce soit un riff, un break ou un solo. Mais ça ne dure jamais longtemps et l'on retombe vite dans cette fâcheuse écoute passive et distraite à laquelle nous encourage SORCERY sur son quatrième opus studio.

Ajoutez à cela l'abandon presque total d'un registre extrême dans les vocaux d'Ola Malmström et vous comprendrez pourquoi cet album est soft, d'une part, et peine à interpeller son auditoire plus d'une poignée de secondes par morceau, d'autre part. L'homme n'use quasiment plus de growls et sa voix éraillée ressemble désormais davantage à celle d'un Joe Cocker qui se serait mis à crier dans le micro qu'à celle d'un vocaliste de Death Metal proprement dit. Malmström n'a pas, toutefois, le coffre de ce bon vieux Joe, hélas. Cocker forçait qui l'entendait chanter à tendre l'oreille même sur des titres banals. Malmström, lui, n'y parvient quasiment jamais. C’est là que l’on se rend compte que les vocaux, même dans le Metal Extrême, sont loin d’être anodins... Leur manque de punch, ici, concourt, comme tous les autres points évoqués dans cette chronique, à faire de cet album entier un disque absolument banal. Mais indéniablement confortable à l'écoute.

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   T-RAY

 
  N/A



- Ola Malmström (vocaux)
- Paul Johansson (guitare)
- Johan Wickholm (guitare lead)
- John Falk (basse)
- Tommy Holmer (batterie)


1. The Stellar Circle
2. Where We Were Born We Will Demise
3. The Darkest Part Of You
4. Of Blood And Ash
5. I'll Be Gone In The Dark
6. Death Is Near
7. Illuminate
8. King Of Nothing
9. Year Of The Plague
10. Language Of The Conqueror



             



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