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THRASH METAL  |  STUDIO

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1987 Ignorance
1990 1 The American Way
1993 1 Independent
1996 Heal
2019 Awakening

E.P

1988 Surf Nicaragua

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1997 Still Ignorant (1987 - 1997) -...
 

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SACRED REICH - Awakening (2019)
Par DARK BEAGLE le 21 Octobre 2019          Consultée 2449 fois

Vingt-trois ans. Il se sera écoulé vingt-trois ans entre "Heal" et "Awakening", autant dire que les fans ne l’attendaient plus ce disque ! La reformation semblait stérile, même si le groupe tournait toujours, mais SACRED REICH était muré dans un silence studio des plus inquiétants. Jusqu’à un split avec IRON REAGAN, incompréhensible, qui voyait la bande à Phil Rind s’acoquiner avec le Hardcore, ce qui ne lui sied guère. Et du coup, subitement, l’idée d’un nouvel opus n’avait plus la même saveur, cela commençait doucement à faire peur. En effet, à l’heure où SLAYER s’apprête à raccrocher les gants, SACRED REICH allait-il nous faire le coup du retour en fanfare moisi ?

Est-il utile de rappeler le curriculum vitae de SACRED REICH ? Le groupe de Phoenix aura livré, entre 1987 et 1996 quatre albums et un EP essentiels pour tout amateur de Thrash qui se respecte, du fracassant "Ignorance" jusqu’à l’incisif "Heal", sans oublier le génial "The American Way", chef d’œuvre méconnu du genre et bien sûr "Independant", souvent décrié, mais intelligemment mis en œuvre. Quelque part, SACRED REICH n’aura pas eu la carrière qu’il méritait, quand tout le monde semble d’accord pour dire que "Surf Nicaragua", mine de rien, c’est un putain de classique absolu du genre, un titre démentiel, furieux, mettant en avant la vitesse du jeu des musiciens ainsi que leur science du ralentissement meurtrier. Vous ne connaissez pas ? Filez sur YouTube m’écouter ça, bande de mécréants !

Aussi, rien que par rapport à cela, "Awakening" pose déjà un sérieux souci. L’album est très proche de l’insipide. Bon, admettons que je n’ai pas encore balancé cette bombe qui n’en est pas vraiment une et essayons de voir le positif. Et ce qui saute tout de suite aux oreilles, c’est que Phil Rind est très en voix ! Là où l’on pouvait penser qu’avec le temps il se serait relâché, aurait perdu de son impact vocal, il déjoue habilement tous les pronostics et livre certainement sa meilleure prestation derrière le micro depuis le début de sa carrière. Ce qui nous ramène loin en arrière. Bravo à lui, il sauve l’album d’un 1/5 lapidaire. Ensuite, l’aspect Rock de "Death Valley" fait un bien fou à l’album, en apportant quelque chose de plus frais, de plus vivant que le reste des titres, qui sentent pour la plupart le réchauffé.

Le départ de Jason Rainey, membre d’origine du groupe, fait mal. Ce guitariste apportait une touche qui lui était propre, qui donnait sens aux compositions. Il n’était pas le membre le plus actif en termes de composition, mais il avait sa patte. Son remplaçant ? Un certain Joey Radziwill, qui n’était même pas né quand "Heal" est sorti en 1996 ! Après, l’âge ne fait pas tout, il pourrait être un de ces génies de la six-cordes précoce, à l’instar d’un Malmsteen, un Vai ou un Michael Schenker, mais malheureusement il n’en est rien et c’est à en pleurer tant les conséquences sont terribles : jamais un album de SACRED REICH aura sonné aussi plat, aussi peu riche en riffs destructeurs. Tout semble tourner à vide.

C’est d’autant plus désespérant que le groupe enregistre le retour de Dave McClain derrière les fûts, lui qui avait apporté un groove intéressant sur "Independant" et "Heal" et que le vétéran Wiley Arnett, toujours fidèle au poste, délivre des soli courts mais efficaces à défaut d’être brillants. Il va aussi se montrer plus à l’aise sur les quelques mid tempi qui émaillent ce disque. Parce que sur "Awakening", SACRED REICH fonce bille en tête, comme s’il cherchait à se rapprocher à la boucherie qu’était "Ignorance". Mais dans cet exercice, la formation a déjà fait beaucoup mieux par le passé et dans le genre, "Divide & Conquer" va s’avérer somme toute efficace, grâce à un refrain costaud parfaitement assuré par Phil Rind, qui reste assez bien en tête. Sinon, le Thrash du combo devient presque gênant.

Il faut dire que cet album n’est pas aidé. Dans les bacs, son artwork ne sera pas un atout pour lui-même s’il revient aux sources. Il est un brin trop chargé et euh… Trop monochrome pour vraiment capter le regard. Et il y a cette production, tout simplement incompréhensible tellement elle est plate, ne dégageant aucun relief. Avec 8 titres pour 31 minutes, SACRED REICH ne semble même pas remplir le cahier des charges et si ce n’était quelques bonnes idées et une certaine forme d’implication de certains, on pourrait se demander si ce disque n’est pas un doigt d’honneur dressé aux fans qui réclamaient un nouvel album depuis 2006 tant l’inspiration semble être partie en fumée.

Aussi, il convient de savourer ce qui est bon sur cette galette. Se concentrer sur le chant de Rind, assurément le réel point fort de cet opus, qui prouve qu’il y a quand même encore de l’envie. Heureusement ou malheureusement, seul l’avenir nous le dira. Il y a donc aussi ce "Death Valley", plus long, plus ambitieux également, qui tranche avec le reste pour mieux être apprécié et qui lui conduit à un vrai headbanging, lent, long, douloureux pour les cervicales – merci à Dave McClain pour cela ! "Manifest Reality" nous fera tendre l’oreille, ainsi que "Revolution", mais là encore, c’est du réchauffé. Et SACRED REICH, ce n’est pas comme la blanquette de veau, ça ne devient pas meilleur plus c’est réchauffé.

Autant dire qu’attendre vingt-trois ans pour se taper le moins bon album de SACRED REICH, ça fait quand même sacrément mal aux fesses. Le réveil est pénible, douloureux. Ce disque aurait pu s’appeler "Rude Awakening" que personne ou presque n’aurait crié au scandale tellement il dépeindrait ce qui se joue musicalement chez SACRED REICH actuellement. Le split avec IRON REAGAN aura déjà été une douche froide, ce disque ne va pas se montrer beaucoup plus rassurant au final. Il ne reste plus qu’à espérer qu’il ne s’agisse que d'une reprise un peu difficile, et que tout va se remettre en place petit à petit. Mais cela n’empêche en rien "Awakening" d’être en-deçà du talent du groupe.

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- Phil Rind (chant, basse)
- Joey Radziwill (guitare)
- Wiley Arnett (guitare)
- Dave Mcclain (batterie)


1. Awakening
2. Divide & Conquer
3. Salvation
4. Manifest Reality
5. Killing Machine
6. Death Valley
7. Revolution
8. Something To Believe



             



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