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ACOD [A.C.O.D] - Point Zero (2009)
Par T-RAY le 2 Mars 2019          Consultée 1227 fois

Mine de rien, la scène Metal marseillaise est féconde. En cela, la Cité Phocéenne respecte son statut de deuxième ville de France, même si certains coins de l'Hexagone bien moins peuplés peuvent lui tenir la dragée haute en termes de production Metallique. Mais gageons qu'il s'agit d'une belle performance de la part de la métropole, surtout dans un environnement qui fait, depuis plus de trente ans maintenant, la part belle au Rap. Et contrairement aux sports collectifs où, derrière l'Olympique de Marseille, aucun club local ne parvient à s'inscrire durablement en première division, quelle que soit la discipline, en matière de Metal, donc, Marseille est parvenue à placer plusieurs de ses représentants sur le devant de la scène française, avec ETHS, DAGOBA… Sans oublier les anciens de VENIN.

Mais d'autres, au moment où j'écris ces lignes, sont en passe d'y accéder à leur tour ou l'ont fait récemment. Au premier rang de ceux-ci, ACOD, qui se faisait encore appeler A.c.o.D il n'y a pas si longtemps de cela. Un acronyme plus ou moins mystérieux qui, aujourd'hui, se passe très bien de ponctuation, surtout depuis qu'ils ont sérieusement tourné le dos à leur style d'origine. Mais puisque nous sommes là pour reprendre l'aventure du combo provençal depuis le début, n'hésitons pas et parlons au pluriel : styles. À l'époque, ACOD disait même composer et jouer du “Blended Metal”, autrement dit : du “Metal Mélangé” (du verbe to blend, “mélanger”). Rien à voir avec le contenu de votre bouteille de Clan Campbell, donc, quoique le groupe dit s'être lancé en musique après quelques soirées bien arrosées, donc le terme n'est peut-être pas si innocent que cela.

Mélangé, oui. Bariolé, même ! Bigarré, diront certains avec un accent du Midi qui sied très bien à cet adjectif que j'affectionne. Bref : ACOD, surtout sur son premier album, "Point Zero", n'entend pas rester en place. Du Death Mélodique ? Le genre représente une bonne dose du contenu de l'opus. Du Thrash ? Pas mal aussi, forcément. Du Groove Metal ? Également, le gras des guitares et les rythmiques mammouth de certains titres l'évoquant certainement (écoutez "Crossing The Garden Of My Past"). Du Heavy ? Pour sûr, il y en a, même si ça n'est pas ce qui saute aux oreilles de but en blanc. Du Black Metal ? Ben tiens, évidemment ! Car comment qualifier autrement le riff d'ouverture de "Human Plague", qui revient fréquemment durant les 4 minutes et 50 secondes du morceau ? Le CRADLE OF FILTH post-"Midian" n'aurait pas craché dessus d'ailleurs.

Vous l'aurez compris, ACOD, lorsque sort ce premier album en 2009, ne se pose comme barrières que celles qu'il veut bien se fixer lui-même. Et en matière de Metal Extrême, à part l'hyper brutalité du Grindcore ou la dissonance du Death Metal pur et dur, il ne s'en fixe pas beaucoup, comme peut le prouver un morceau comme l'efficace "Watch Me Dying". Si le résultat, sur le plan du son, s'avère parfois déséquilibré et encore amateur en termes de production, côté musical, en revanche, la musique du sextette ne part pas dans autant de sens qu'on pourrait le penser. Le groupe est constant. Et il faut franchir le côté approximatif du mix pour le saisir, mais ACOD a du riff à revendre. Au kilo, pas au gramme. En la matière, les quatre premiers titres en recèlent plusieurs chacun, qui savent quasiment tous être accrocheurs. Une performance qu'il convient de saluer.

Et même lorsque le combo passe aux mélodies de guitare clean, le mélange fonctionne, comme peut encore en témoigner "Human Plague", ou "Our Lands", remarquablement catchy, bien en équilibre entre Black, Death Mélodique et Heavy Metal. Depuis deux paragraphes, je vous parle de mélange, mais il n'y a pas qu'au niveau instrumental que le blend se consomme : c’est aussi au niveau vocal que le goût d'ACOD pour le mélange des genres se révèle. Et c’est un peu là que le bât blesse, en l'occurrence. Au-delà du fait qu'à l'orée des années 2010, lorsque la formation se lance vraiment, le mélange de vocaux saturés/growlés/screamés et de voix claires n'est plus original pour un sou, le mélange en question n'est pas des plus réussis chez ACOD. Même si le groupe fera pire sur son deuxième album studio, "First Earth Poison".

Clairement, là où ACOD pêche sur "Point Zero", c’est sur les voix. Et c’est dommage car les riffs, eux, sont plus que solides. S'il se peut que la captation approximative des vocaux ne leur rende pas service, l'on ne peut s'empêcher de se demander si les deux vocalistes ont alors réellement les moyens de leurs ambitions. C'est patent sur l'ensemble du disque. Côté growls et screams, ça manque singulièrement de coffre et de hargne. Côté voix claires, la justesse fait parfois défaut et les variations trop fréquentes d'une note à l'autre, voire sur une même note (ce vibrato pénible…) décontenancent plus qu'autre chose (en particulier sur "Under The Rain") et n'apportent pas réellement de valeur ajoutée. Même si c'est ce chant clean qui reste le plus en tête lorsque le disque cesse de tourner. Oui, les lignes vocales du prenant "Two Inside", exemple parmi d'autres, parviennent à s'inscrire dans la caboche jusqu'à plusieurs heures après l'écoute.

Mais comme l'on trébuche lorsque l'on n'est plus concentré sur le chemin que l'on arpente, quand ACOD ajoute à l’à-peu-près vocal des parties de guitares voulues plus complexes mais plutôt branlantes au final, cela donne de légers ratés. Ainsi, le cœur même de "Seven Walls" vient ternir le bel élan sur lequel était lancé le groupe et prouver que n'est pas guitariste de Death Technique qui veut. Ça partait bien, pourtant, mais qu'est-ce que c'est que ce plan foireux et totalement hors de propos au-delà des 2’45 ? Il n'est pas le seul titre qui affecte la bonne prestation d'ensemble d'ACOD sur son premier album studio car le trop Metalcore "Wood And Blood" et l'oubliable "Under The Rain" ne sont pas au niveau du reste des morceaux. Il est donc impossible d'exempter d'erreurs le groupe marseillais dès ce premier opus.

Néanmoins, on ne perd pas son temps à écouter ce "Point Zero" car le soin apporté aux compositions et aux riffs eux-mêmes fait son petit effet. Nombre d'entre eux savent s'ancrer dans la mémoire à court terme et c’est encourageant… Et les morceaux sont suffisamment bien construits pour que l'on retienne les qualités de l'album plutôt que ses défauts.

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   T-RAY

 
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- Fred (vocaux)
- Berserk (vocaux)
- Chris (guitare)
- J. B. (guitare)
- Jérôme (basse)
- Didier (batterie)


1. Human Plague
2. Behind The Door
3. Our Lands
4. The Dark King Awake
5. Wood And Blood
6. Watch Me Dying
7. Seven Walls
8. Under The Rain
9. Two Inside
10. Crossing The Garden Of My Past



             



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