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NERVOSA - Downfall Of Mankind (2018)
Par T-RAY le 28 Janvier 2019          Consultée 1923 fois

Pourquoi adresse-t-on, ces dernières années, des concerts de louanges aux trois furies de NERVOSA ? Pour plusieurs raisons, qui ne sont pas toutes les bonnes. D'abord, parce que ce sont des femmes et qu'il est dans l'air du temps de surévaluer un brin le travail de nanas lorsqu'elles ont le “mérite” de se frotter à une tâche trop souvent monopolisée par les hommes. En l'occurrence, le Thrash Metal et, par extension, le Metal Extrême, car depuis son deuxième opus, le trio de São Paulo a extrémisé sa musique. Pourtant, le féminisme entend que l'on traite femmes et hommes sur un pied d'égalité, alors il n'y a aucune faveur à accorder à cette musique lorsqu'elle se révèle sans intérêt notable, ce qui est le cas depuis "Agony".

Ensuite, et c'est un demi-mérite, parce que le combo a su redonner une visibilité internationale au Thrash do Brasil, trop longtemps dépendant de la santé d'un SEPULTURA dont le rapport au Thrash s'est pourtant, et depuis bien longtemps, distendu. En effet, la formation paulista est certainement le groupe de Thrash Metal brésilien dont les médias spécialisés ont le plus parlé au cours des trois dernières années. Enfin, et c’est peut-être la meilleure raison de révérer le trio brésilien, parce que les trois garces sont de sacrées teignes sur scène et que leur prestations live sont souvent de qualité et débordent d'énergie et de fureur.

Dommage, en revanche, qu'on ne puisse plus, comme c'était le cas, célébrer de façon aussi enthousiaste la musique de NERVOSA qu'entre 2012 et 2015, période où le trio était plus frais et plus original dans son approche du Thrash Metal qu'il ne l'est aujourd'hui. Car depuis, il a cédé à deux tendances qui n'en forment qu'une en réalité. La tentation du très gros son, des murailles de guitares rythmiques répétitives. Et l'envie de s'inscrire dans cette course à la brutalité monolithique et mono-expressive à laquelle participent bien trop de formations de Metalcore, de Death Mélodique et de Thrash, les trois genres partageant pas mal de points communs, notamment le fâcheux défaut de voir leurs adeptes actuels vouloir muscler outre mesure leur style, qui n'en a pas forcément besoin.

Pour ce qui est des filles de NERVOSA, en effet, rendre toujours plus massif et brutal leur Thrash Metal était certainement une erreur. Non pas que cela “nuise à leur féminité” ou je ne sais quelle connerie du genre, mais cela nuit intrinsèquement à l'intérêt même de leur art. Cela nuit même à leur capacité de composition. Les trois musiciennes en ont presque perdu le sens du riff sous cet amas étouffant de parpaings dont le très ennuyeux "No Mercy" est le meilleur exemple. De trop rares morceaux font désormais la part belle au riff chez NERVOSA, un comble pour une musique aussi dépendante du riff que l'est le Thrash Metal. Et encore, ici, quand les riffs sont audibles, ils ne sont pas brillants pour autant.

Je parle de ceux du morceau d'ouverture, "Horrordome", l'un des meilleurs de l'album – c’est dire s'il est moyen – ou de ceux de "Conflict". Leur principale qualité, en réalité, est simplement d'exister ! Ou plutôt, de survivre sous cet empilement de rythmiques de guitares downtuned sans personnalité que bâtit NERVOSA morceau après morceau. C'était à craindre depuis la sortie du deuxième album du groupe, "Agony", en vérité. Le trio y faisait déjà preuve d'un manque évident d'inspiration et peinait à offrir quelque relief que ce soit à son Thrash mâtiné de Death Metal. Aujourd'hui, il est encore plus proche du Death qu'il ne l'a jamais été et n'a toujours pas retrouvé la fraîcheur et le sens de l'accroche du premier opus studio, "Victim Of Yourself".

Sur les tous premiers titres de "Downfall Of Mankind", on se dit que le choix de l'extrême va peut-être enfin payer pour NERVOSA, car il faut quand même reconnaître à "Horrordome", "Never Forget, Never Repeat" et "Enslave" un petit quelque chose qu'on n'oublie pas si vite que cela. Mais en réalité, cela tient plutôt aux vocaux toujours solides de Fernanda Lira et à leur interprétation qu'à la pertinence des compositions ou même des refrains, qui sont ce qu'ils ont presque toujours été avec NERVOSA : une répétition plus ou moins extensive de l'intitulé du morceau. En outre, le trio ne fait pas grand-chose pour apporter de la variété à son disque en termes de tempo, puisque la majorité des titres, à part le très correct "Vultures", sont exécutés à vitesse plus ou moins soutenue.

Ce manque de variété, dans le tempo comme dans la partition elle-même, est fort dommage, d'ailleurs, lorsque l'on considère l'étendue de la palette guitaristique de Prika Amaral, que l'on a déjà entendue aussi à l'aise dans les plans Thrash et Death que dans le Heavy Metal. Un Heavy que l'on retrouve sur le morceau bonus de l'album, "Selfish Battle", qui respire le bon vieux Power Metal – allemand, bien sûr – des années 80, sans aucune originalité mais avec un côté rétro bien agréable tout de même. Mais encore une fois, il s'agit là d'une bonus track qui ne fait pas partie de l'œuvre originale qu'est "Downfall Of Mankind", donc elle ne doit aucunement entrer en ligne de compte dans l'appréciation de l'album. Le bilan de celui-ci est donc d'autant plus mitigé.

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   T-RAY

 
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- Fernanda Lira (basse, vocaux)
- Prika Amaral (guitare, vocaux additionnels)
- Luana Dametto (batterie)


1. Intro
2. Horrordome
3. Never Forget, Never Repeat
4. Enslave
5. Bleeding
6. ...and Justice For Whom?
7. Vultures
8. Kill The Silence
9. No Mercy
10. Raise Your Fist!
11. Fear, Violence And Massacre
12. Conflict
13. Cultura Do Estupro
14. Selfish Battle (bonus)



             



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