Signé après une prometteuse démo bootleg de 2007 ("Sex & Hollywood"), la formation américaine qui répond au nom de BLACK VEIL BRIDES est pour le moins différente puisqu'il s'agit d'une deuxième incarnation dont seul a réchappé Andy Biersack, l'un de ses trois fondateurs. Rejoint par ses fidèles lieutenants toujours en poste aujourd'hui, à l'exception de CC qui arrivera pour "Set The World On Fire", l'écriture et la première tournée suivent très rapidement.

BLACK VEIL BRIDES peut être moqué ou détesté pour son image de poseur invétéré qui se réapproprie les codes larger than life de KISS ou MÖTLEY CRÜE, mais sa musique ne prête pas à sourire, et le quintette a gagné sa réputation à la force du poignet, sur le terrain, raflant les prix et récompenses en attirant l'attention grâce à son look et sa capacité à écouler des palettes de tee-shirts. Lorsque "We Stitch These Wounds" sort, on ne peut que constater le professionnalisme de ces nouveaux venus ; production en acier trempé, performances musicales impeccables et agressivité contrôlée sont au menu.

Comme toutes les jeunes formations, BLACK VEIL BRIDES souffre du syndrome AVATAR ou AVENGED SEVENFOLD : sa musique brasse de très nombreux courants de la Rock music en général, des guitares harmonisées MAIDEN-iennes aux riffs rouleau-compresseur PANTERA-esques en passant par le Punk à roulettes et une outrance Glam dans l'interprétation d'Andy, si bien qu'il peut paraître un peu compliqué de définir le style de BLACK VEIL BRIDES sans se montrer réducteur. S'il a évolué rapidement pour proposer par la suite un Hard Rock moderne assez proche d'AVENGED SEVENFOLD (avec le toutes options d'installé), le premier album montre une formation assez nerveuse, ne lésinant pas sur les hurlements -core couplés à un chant clair franchement adolescent. Si bien que malgré les influences Hard/Heavy assez évidentes, on est sur les terres du Metalcore Mélodique à la BULLET FOR MY VALENTINE, où la batteuse Sandra Alvarenga est à son avantage, avec un côté plus soft (notamment la deuxième partie de l'album).

C'est particulièrement flagrant sur les chansons écrites à l'époque de "Sex & Hollywood", à savoir "Knives And Pens" (dont la version acoustique est presque meilleure), l'acoustique déjà "The Mortician's Daughter" et l'éponyme "We Stitch These Wounds" qui sonnent plus agressives, quand bien même elles ont été retravaillées et enregistrées en même temps que les neuf autres. Sinon on ne peut nier que malgré une plus grande proportion de chant clair, les autres titres sont bien fournis en riffs et arrangements de guitare. Toutefois, BLACK VEIL BRIDES est encore un peu pataud, loin de l'efficacité dont il fera preuve sur son éponyme quatre ans plus tard (quoique "Never Give In" déjà).

BLACK VEIL BRIDES est un petit nouveau qui en veut, qui nous livre de façon bigarrée son Heavy/Hard/Metal/Core (cochez les cases en fonction des morceaux), et qui va véritablement se donner les moyens de progresser à plus grande échelle en faisant parler de lui un maximum. Et dès l'année suivante il forcera le destin avec "Set The World On Fire" en glissant l'un de ses titres sur l'une des franchises les plus rentables du cinéma blockbuster américain ("Transformers 3"). "We Stitch These Wounds" n'est pas inintéressant, il est le témoignage audio d'un jeune groupe qui fait ses armes.