Suite à l'annonce de la création d'un nouveau projet avec d'ex-NAO FAZ MAL, les membres de SEYMINHOL, qui sont à la recherche d'une identité et qui ont laissé de côté une bonne partie des compositions qui auraient dû former l'ossature d'un premier album avorté qui a résulté en un "Indian Spirit" décevant au vu des attentes suscités par le groupe avec son premier EP, prend du recul. Kévin profite de ce hiatus imposé par la situation, prend des cours de chant au conservatoire, et rencontre d'autres musiciens, ce qui lui permet de faire la connaissance de Nicolas Pélissier au cours d'une session avec un groupe pour lequel il enregistre un EP. Cette rencontre est déterminante pour la suite de la carrière du jeune Lorrain qui avec Nico va former la nouvelle hydre de SEYMINHOL, qui est relancé au carrefour du siècle après avoir recruté un ado motivé et technique, à même de reprendre les baguettes et de suivre le duo dans une direction plus Metal.

"Nordic Tales" est l'avènement du SEYMINHOL que l'on connaît aujourd'hui même si on perçoit encore çà et là des vestiges des premières amours du groupe, cela en grande partie à la présence du duo Perron/Smacchi, le second bretteur faisant son retour et le bassiste-fondateur Christophe Billon-Laroute étant toujours de l'aventure. Le songwriting est désormais assuré en grande partie par Nicolas, qui est guitariste en plus d'être un as des claviers. L'arrivée des claviers va donner une musique beaucoup plus ambiancée, sans verser toutefois dans le symphonique, même si un titre comme "At The Back Of Thunder" constituera un petit sommet en matière de Heavy épique, avec en prime des soli de guitare pas piqués des hannetons que pas mal de formations hexagonales peuvent envier à l'époque.

"Nordic Tales" inaugure un Heavy Mélodique à claviers dont les atmosphères variées vont rendre le groupe à la fois passionnant et déroutant, les ambiances se faisant tantôt filmiques ("Into The Wind Of Chaos"), guerrières ("Immortal Lords") ou intimistes ("Bersekir"). Les quatre titres de "Nordic Tales" constituent en réalité une seule et unique chanson découpée en quatre parties ("The Flail Of The North") et qui ne lésine pas sur le contenu (les textes sont bien foutus), allant, pour rendre sa thématique viking crédible, jusqu'à employer des passages en langue scandinave (alors laquelle je serais incapable de vous le dire, mais le rendu est efficace) et des chœurs féminins pour donner davantage d'ampleur aux vocaux de Kévin qui a effectué de réels progrès même si l'on s'accordera pour dire qu'il n'a pas la voix typique d'un chanteur de Heavy, ce qui quelque part constitue peut-être l'une des particularités charmantes du groupe.

SEYMINHOL ressort grandi de cette métamorphose et va cette fois-ci très vite démontrer que les belles promesses de "Nordic Tales" ne resteront pas lettre morte, proposant dès l'année suivante la première partie d'un concept-album ambitieux qui saura marquer les esprits et faire parler bien davantage de ce futur fleuron du Heavy français à tendance symphonique.