À l'instar d'EXTREME, MR BIG a eu le malheur de se faire connaître grâce à une ballade. En effet, lorsqu'on interroge le grand public à propos de Eric Martin & Co., il ne connaît que l'inoffensif "To Be With You", voire la reprise de Cat STEVENS "Wild World" (qui figure sur l'opus suivant "Bump Ahead") et rien d'autre. D'ailleurs, "Lean Into It" fut le plus gros succès planétaire du groupe grâce à cette ballade. Pour l'anecdote, il aura fallu que "To Be With You" sorte en single plusieurs mois après la sortie de l'album pour que ce dernier décolle vraiment dans les charts.

Pourtant, il serait vraiment injuste de réduire "Lean Into It" à ce détail. Car ce deuxième album studio, qui fait suite à un premier effort de grande qualité, renferme d'excellents titres. Certes, le Big Rock délivré ici par MR BIG dégage ici un peu moins de folie que sur le précédent opus. Cependant, il est passé du statut de supergroupe à celui de vrai groupe à part entière et les compos ont gagné en maturité.

L'album commence par "Daddy, Brother, Lover, Little Boy", un titre Hard Rock direct, percutant. Il s’enchaîne avec des perles Big Rock comme "Alive And Kickin'", "Voodoo Kiss" (et son intro acoustique à couper le souffle), des mid-tempi Hard Pop comme "My Kinda Woman", "CDFF-Lucky This Time", "Green-Tinted Sixties Mind", un titre Hard Blues comme "A Little Too Loose" (avec, en amuse-gueule, une intro délirante) ainsi que "Road To Ruin", un morceau très Rock qui secoue. Comme ballades, on a droit à "Just Take My Heart", que je trouve sympa à écouter, mais pas transcendante. Et, bien sûr, "To Be With You", une ballade 100% acoustique que tout le monde connaît.

Au final, MR BIG a délivré un bon album sur lequel chaque musicien donne le meilleur de lui-même (le bassiste Billy Sheehan et le guitariste Paul Gilbert abattent un boulot phénoménal !!). En outre, la pochette de l'album montre que le quatuor américain ne manque pas d'humour (avouez que ça tranche avec le côté "peine à jouir" de Kurt Cobain et de ses clones :)).

Quant au grand public, bah... Qu'il se complaise dans son ignorance !