Les Finlandais avec des bois de cerfs, la main verte et un poil dans la main sont de retour avec des tons bleus.
Et moi après pas mal de réflexion, je baisse les armes et je zappe ce nouvel album qui décidément ne remonte pas la cote des Korpi.

*ZAP*
Vide intersidéral.
KORPIKLAANI se foule toujours pas plus le pouce gauche, même lorsqu’il laisse plus d’un an à la composition d’un album. Je soupire et je me remets à regarder les militaires qui vadrouillent en ville, en les imaginant manger des saucisses.

*ZAP*
Souvent, les documentaires sur la reproduction animale sont une bonne manière, dans un film, de montrer à quel point un personnage s’ennuie. Mythe perpétué trop de fois pour que le pauvre documentariste qui a failli mettre sa vie en s’approchant des narines d’un lion ne s’en morde pas les doigts. On pourrait trouver des codes bien plus juste : par exemple, le protagoniste se mettrait à écouter du KORPIKLAANI. Et il se tournerait les pouces de la même manière que la formation finlandaise tourne en rond depuis sa création.

*ZAP*
Un autre jour où il fait plus beau et plus joyeux, je sautille presque sur "Viinamäen Mies". Je dis "presque" parce que je vais péter mon ordi à force de faire de la merde au boulot. Je me laisse balader par l’accordéon facile qui ne tient qu’à un bout de ficelle. Et je me dis que si Jonne fait de moins en moins d’effort pour rendre son chant intéressant, on a presque envie d’y aller avec lui lorsqu’il nous “hey hey hey” dans les oreilles.

Il semble loin, ce temps où KORPIKLAANI tapait sur le système. Désormais, il a mis un peu d’eau dans sa gnôle. Ses percus se portent mieux, du coup on écoute "Noita" en entier.
Le pire n’est plus qu’il gonfle, mais qu’il se fasse oublier.



*ZAP*

J’aimerais me laisser porter par ce "Pilli On Pajusta Tehty", c’est pile poil pas juste qu’il me prenne la tête à ce point là : la mélodie ressemble presque à ce qui se faisait de mieux sur "Tervaskanto", seul éclat de génie du groupe depuis belle lurette.
J’aimerais reprendre le refrain de "Sahti" avec plus de force et d’enthousiasme.
J’aimerais aussi pouvoir, à l’honneur d’un Pratchett décédé trop récemment, lamper à son honneur sur un "Lempo" où Jonne essaie presque de chanter de manière sérieuse et solennelle. Mais de traits obscurs, il n’y en a toujours pas plus que sur le soi-disant “plus sombre” album précédent.


*ZAP*
J’ai écouté cet album pendant une heure, et de nouveau rien n’est ressorti.

*ZAP*

Sans transition je conclus dans la douleur et l’incompréhension toujours aussi totale : il y a des jours où "Noita" passe, mais dans l’ensemble il se transforme en ambiance de fond pas dégueu mais sans plus.
La substance, l’évolution… c’est toujours zéro pointé chez les Finlandais. Alors bref, une bonne foule de Kikoopagans déguisés en bananes, foule dont je fais très fièrement partie, se prendra sans doute le pied gauche dans des Wall Of Humppa-tralala-Hug dans les festivals que les shamans écumeront. Ils passeront peut-être pas tous par la case “acheter un cd pour supporter le groupe”.

La note minimale ou la note intermédiaire selon les humeurs. C’est devenu quasi la même chose avec les KORPI.