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HEAVY METAL  |  E.P

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1996 The Dwelling
2011 Sabbatrinity

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1985 Sabbat

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1986 Bloody Countess
 

- Membre : Metalucifer

SABBAT [JAP] - Sabbat (1985)
Par CITIZEN le 2 Mars 2015          Consultée 2455 fois

1984-2014 : en janvier dernier SABBAT a fêté avec fracas son entrée parmi le club des groupes ayant existé sans pause, même rikiki, pendant 30 ans [1]. Dans l’intervalle, tellement de sorties, maintenant largement accessibles pour les plus intéressantes, qu’avec cette chro je risque d’entamer une série qui me tiendrait occupé pour des années. Autant dire que c’est pas réaliste de dépiauter l’histoire des japonais au fur et à mesure, cette chro aura donc des inévitables relents de notice biographique casse-couille : citons juste les premiers méfaits de l’éternel vétéran et frontman Gezol, qui au moment de cette première démo avait déjà fait régner la loi du Metal [2] dans son lycée en reprenant, sous différents noms, tantôt du Punk japonais, tantôt MAIDEN et VENOM, des débuts récemment exhumés pour les plus riches d’entre nous. Effectivement, avant de causer musique on ne peut pas passer à côté du fait que SABBAT c’est un peu le cauchemar ou le fantasme des collectionneurs, le groupe aux mille et uns Lives dans les impénétrables jungles thaïlandaises ou dans les marais glacés finlandais, et autant de splits avec des combos sélectionnés (apparemment) pour leur obscurité. Au point qu’on peut avoir tendance à réduire SABBAT à une somme d’objets, à collectionner comme des jouets happy meal pour adultes.

Laissons cette pile d’albums de côté. Le nom de VENOM a été lâché plus haut : de fait, c’est le groupe occidental qui a asséné le plus grand choc à Gezol, dont l’œuvre avec SABBAT va largement s’inscrire dans les traces des Anglais. Un goût qui travaille l’homme et allume la flamme qui brûle encore aujourd’hui et continue à lui inspirer ses blasphèmes longtemps après que se soient évaporés le gros des aspirations Metal nippones contemporaines, Gezol et sa bande de perfides adorateurs du malin aux yeux bridés [3] franchissent sortie après sortie des échelons dans la noirceur. Indifférents au monde qui les entourent, les maniaques renouvellent très progressivement leur formule en élaborant sur leur plus grande influence, réservant les envies de variation à des side-projects de bon aloi (comment, vous n’avez pas lu ma chro de METALUCIFER ?). La survie et l’établissement de SABBAT comme petite institution internationale c’est la chance d’avoir trouvé un créneau, très vite tombé en désuétude à l’ouest, avec la juste dose d’exotisme qui va bien pour fasciner sans déboussoler les hordes de devil worshippers, et en s’acharnant à creuser ce sillon bien avant que des tonnes de groupes de revival ne se remettent à les épauler, progressant insensiblement entre deux eaux dans son marécage nauséeux, regarde de loin, attend son heure, ne sort pas trop la tête hors des roseaux, traverse gaiement les époques en semant derrière lui ses recueils de magie noire, progresse musicalement, érudit des mystères qu’il défriche et explore de fond en comble pour découvrir de nouveaux fonds obscurs où plonger. Faisant le lien entre ces deux époques, investi d’une grande légitimité, SABBAT est logiquement auréolé d’un culte que pas grand-chose ne pourrait dissiper.

Si cette chro est celle d’un EP, première d’une série de releases brouillonnes mais qui font toutes mouche, elle est surtout l’occase de se pencher sur une chanson qui reflète tout l’auto-fétichisme d’un SABBAT qui construit et s’amuse lui-même de son mythe, assez justement puisque ce titre est singulier, le joyau "Mion’s Hill", curiosité pour un groupe qui dès son enregistrement suivant cède à son addiction à VENOM et se consacre corps et âme à un Metal occulte crade à souhait avec incursions dans tous les registres de l’extrême, le Black toujours présent. Cette reconversion trop précoce prend place après un essai excellent, même si on sent une nostalgie assumée puisque "Mion’s Hill" sera reprise dans divers releases jusqu’à la nausée et pour des résultats assez contrastés, entre une version autoproclamée épique, une version anniversaire, une autre bien plus sale, qui diluent toutes ce qui n’est qu’une chanson de Heavy très simple et efficace basée sur un riff bien trouvé et une interprétation sincère, à l’instar de ce visuel de pochette dont le génie parle de lui-même. Tout ce qu’il a de plus classique, riff mélancolique asséné efficacement, si ce n’est Gezol qui braille déjà son dialecte de la jungle (si les démons de Kurast dans Diablo II chantaient ça donnerait un truc de ce style, plus qu’un anglais pratiqué par un chœur de gamins de 5ème on dirait vraiment un mec qui vient d’une autre planète et qu’on force à déchiffrer un texte pour la première fois, même qu’il adore ça et qu’il en rajoute dans son enthousiasme plein de bonnes intentions). Pas trop la peine de raconter pourquoi ce titre est tellement célébré, essayez-le par vous-même, pour ma part je peux pas m’y essayer sans me retrouver bête face à un mur blanc et bafouiller un truc comme Tuco (dans un fameux film de western osso bucco-polenta-panettone) "C’est la meilleure chanson que... que j’ai jamais entendue !". Parfaite dans cette première itération, "Mion’s Hill" servira de banc d’essai, réinterprétée à l’occasion des changements de style, se dotant de cris infernaux, de plans étoffés répétés, qui ne feront surtout que se ridiculiser par rapport à ce morceau naïf et prenant, le seul un peu emphatique de leur répertoire. Mais une chanson qui fait mettre à tout le monde la main sur le cœur et met la larme au coin des zyeux c’est valable partout, d’un concert de Johnny au Stade des Alpes à un concert du SAB’ japonais dans un bar de Nagoya.

N’oublions pas pour autant la première piste "Black Fire" au destin pas loin de son ombrageuse compagnonne de démo, également bourrée à tour de bras un peu partout, sans faire mouche au même point. Difficile également de passer à côté puisque elle a aussi été casée à tour de bras dans le reste de la discog, dont une version en swahili[4]). Morceau plus speedé et brouillon, genre d’énergie de diablotins excités qui deviendra la norme dès la démo suivante, avec un refrain répété très vite, pas le plus inspiré mais efficace.

4/5, trois pour Mion’s Hill, le culte et le reste, et une pour les lecteurs ingrats qui daignent pas jeter un œil sur une chro d’archive si le score ne casse pas la baraque, et moi j’écris pas pour faire du remplissage !

Donc, en chœur pour le joyeux anniv de SABBAT : sa-crifiiiiiiiice ! kneel in front of the devil king ! sabbatical, magic toniiiiight ! Learn the evil spell from him !



1-- en sortant une compile d’un genre plutôt outrancier, de quoi passer en un achat de rien du tout à une collection digne d’un fan diehard, pleine de trucs semi indispensables
2-- la loi du Metaaal https://www.youtube.com/watch?v=4-AsrXNl-M0
3-- et au slip en cuir
4-- l’EP "African Harmageddon"

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- Gezol (basse, chant)
- Ozny (guitare)
- Elizaveat (guitare)
- Valvin (batterie)


1. Black Fire
2. Mion's Hill



             



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