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2013 The Eternal Flame Of Deception

METAL GRAVE - The Eternal Flame Of Deception (2013)
Par CITIZEN le 27 Octobre 2016          Consultée 1949 fois

Derrière la cordillère des Andes (enfin je sais pas, je suis familier qu’avec les Alpes, le Sénépi et le col de la Croix de Fer (sic) niveau collines) se terre une terre (hihihi) à l’ouest de tout ce qui se fait en Metal sur son propre continent, et par extension de tout ce qui se fait en Metal sur la planète. Un continent justement dont l’exotisme fait qu’on a tendance à n’en retenir volontiers que les combos les plus primitifs et les plus barbares (bien que cette vague de vomi riffesque ne se soit effectivement pas tarie) bien que le heavy ait une bonne place dans la culture Metal locale. Pour ce Chili de METAL GRAVE, pays des lamas (enfin je crois) et de la seule armée à porter des casques de bikers (ce qui en fait de base un pays trois cents pour cents plus Metal que ses voisins), on parle aussi d’une vieille scène Death Metal (une compile sortie il y a quelques années en récapitule les moments forts).

Un album choppé à sa sortie que je n’ai pas couvert alors, effacé sous le backlog considérable que je dois me taper et considérant que ce genre d’album va le plus souvent directement dans les oreilles poilues de son public potentiel et ne tombe jamais dans celles qui lui sont mal embouchées. Pourtant, je m’aperçois des années plus tard qu’aucune chronique francophone n’a couvert cet album qui, je le pensais, avait d’autant plus marqué les esprits qu’il était accompagné d’une minuscule hype (moi-même je me rappelle avoir pas mal attendu la sortie de cet album sans pouvoir me rappeler pourquoi ni comment j’en avais entendu parler) et qu’il semble s’être bonifié depuis la dernière fois que l’ai sorti. Peut-on en dire autant de la majorité des combos qui semblent déjà tourner en rond (et avec les riffs de leurs ancêtres s’il vous plaît) avant même d’avoir écouté une chanson complète sur youtube ? Une injustice d’autant plus criante que ce combo est associé aux autres chiliens de PROCESSION qui ont eux eu une sortie plus tonitruante il y a trois ans.

METAL GRAVE s’arme d’un double concept- celui, incarné dans son nom à la fois si générique et si évocateur, d’un Metal traditionnel œcuménique dans son approche old-school de derrière les fagots (et quand y a une chanson qui s’appelle "Envenom" forcément comment on pourrait en douter ?), et celui d’un album de longue haleine s’inspirant de la Divine Comédie de Dante. Guitares chauffées à blanc et littérature, voilà qui est prometteur. Et de plus il colle pas mal au style d’un autre groupe d’une périphérie européenne celle-là, mais plus là-dessus plus tard.

METAL GRAVE n’a pas peur d’entrer doucement dans son propos par une intro qui rugit comme un Leonidas dans les gorges chaudes (je sais même pas pourquoi je pense à l’antiquité grecque en écoutant "The Eternal Flame Of Deception" qui est censé parler de trucs ritals ringards, sans doute sa force épique qui me suggère des trucs en chamboulant toute la thématique patiemment élaborée, et toc). Plein d’un appétit grandiloquent il gâche un peu son potentiel riffesque en intercalant des sortes de passages "cinématiques" (épiques ? Narratifs ? Comme une intro à l’épée de GRAVELAND, vous voyez ce qu’je veux dire !), qui ruinent le flot imaginatif de guitaristes volubiles et classieux. Trop ambitieux, le groupe déploie des efforts à contre-emploi de la nature de son style qui l’appellent à laisser parler les guitares seules et à la vitesse qui va bien et qui amplifie le souffle grandiose de ces chansons raffinées et directes, plutôt que de refaire tomber comme un soufflé en sonnant un peu trop péplum (dont la dernière chansons qui s’étale un peu trop dans un decrescendo opératique qui fait un peu générique de fin sans… fin).

Trop d’atours trop luxueux… mais la base de METAL GRAVE ce sont avant tout des riffs qui n’ayons pas peur de le reconnaître sont proprement excellents et travaillés qui donnent une leçon de maitrise à d’autres jeunes groupes assemblés à la va-vite sans prendre le temps de se constituer un répertoire distinct du reste des productions. Ils se font honneur à eux-mêmes quoi, jouissant à fond de leur force rayonnante aussi bien dans des passages thrash ardents et féroces que dans ces virulents leads heavy aux milles rebondissements. "The Court Of King Minos", "Journey Into The Unknown", quelles ruades à faire headbanger devant les barrières, quelle voix complètement enflammée ! Une voix aux passages vibrants plus originaux et couillus que la moyenne tout en gérant extrêmement bien les voix plaintives à la KING DIAMOND ainsi que des aigus très réussis tout en étant moins crispant que d’autres clones récents. Ses variations incessantes et pertinentes de registre, ses espèces de sanglots et ses cris stellaires donnent un gros cachet très théâtral aux morceaux, il ne fallait pas moins qu’une espèce d’aède qui surjoue un peu et doté presque de grâce pour gonfler l’enthousiasme et la furie développée par l’ensemble des musiciens. On est tellement porté par certains passages pour lesquels l’inspiration a soufflé plus fort qu’on en oublie complètement les influences musicales pour se laisser complètement transporter et chevaucher aux côtés des bardes sur son Pégase de fer.

Old-school et déterminé, METAL GRAVE s’équipe pourtant d’une production assez léchée qui fait sonner les guitares bien propres et bien claires sur une batterie furieuse et très mise en avant, d’où un son mélodique mais furieux. D’où le plaisir extrême jusque dans l’exercice de l’instru où le groupe tire son épingle du jeu avec ses divagations tarabiscotées de haute volée. METAL GRAVE subjugue aisément par ses torrents de guitares lancinantes très étudiées mais qui vous prennent de vitesse avant que vous puissiez essayer de décrypter les morceaux.

Si METAL GRAVE trouve complètement son style, il joue peut-être même un peu trop dans le créneau dans lequel il se sait prolifique puisque les chansons finissent par se ressembler et on n’accueille qu’avec peu de surprise chaque nouveau refrain/hymne, chaque nouvelle envolée vocale, chaque cavalcade et chaque agression de guitare, qui finissent par perdre un peu de leur côté grandiose et vous traînent par de nombreux détours sombres, rugueux avant de retrouver ces guitares chatoyantes comme on retrouve une vue dégagée en émergeant d’une forêt dense. Hormis ce point, qui ne suffit pas à gâcher l’intérêt d’une écoute prolongée de l’album, on ne peut que saluer cette relique laissée sur sa route par METAL GRAVE, en regrettant énormément que celle-ci eût été si courte, bien que le groupe continue sous le nom DEATHSVN avec le même line-up et sans trop s’éloigner de ce style.

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- Bastian Velásquez (chant, guitare)
- Diego Castro (guitare)
- Christopher Falk (basse)
- Simón Valenzuela (batterie)


1. Face The Gates
2. Journey Into The Unknown
3. The Court Of King Minos
4. Memories Of A Past Life
5. Envenom
6. The Judgement
7. The Seventh Circle



             



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