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1985 Sabbat

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1986 Bloody Countess
 

- Membre : Metalucifer

SABBAT [JAP] - Bloody Countess (1986)
Par CITIZEN le 16 Avril 2015          Consultée 1572 fois

Bonne nouvelle, SABBAT devrait jouer au Fall of Summer 2015, surprise de taille vu que la dernière apparition du groupe en France remonte à une époque si lointaine que personne n’est vraiment capable d’en parler avec assurance, tout le monde n’évoque cette période embrumée qu’avec une fascination justifiée. Les seuls concerts non enregistrés des facétieux japs sont-ils ceux qui se déroulent sur le territoire national ? A part une fois confirmée en 97, dont quelques vieillards doivent peut-être se rappeler avec nostalgie et faire chier tout le monde à leur maison de retraite, c’est sevrage imposé, bien que le groupe s’approche régulièrement en passant par d’autres pays européens et ne soit pas très rare aux US. Bref, cette annonce devrait déboucher sur un regain d’intérêt pour SABBAT et y faire s’y pencher quelques curieux, donc autant accompagner le mouvement et, tel un vil opportuniste, spammer NIME de papiers sur le sujet pour éclairer de ma modeste lanterne les nouveaux agneaux destinés au sacrifice sabbatique.

Il y a des groupes comme ça dont les releases sont si marquantes qu’elles déposent instantanément un droit éternel sur un mot ou deux mots accolés : morbid et tales ne vont presque jamais ensemble et vous renvoient droit en Suisse pour toujours, de même que si vous avez le malheur d’utiliser le mot evil dans un titre tout le monde va penser à une bande de SODOMites allemands (même si ça vous dérange sans doute pas si evil fait partie du vocabulaire de votre orchestre). Curieusement, peut-être parce que trop loin des circuits qui abreuvent l’essentiel des fans et marquent le plus l’esprit du temps, SABBAT n’a pas réellement marqué d’expressions au fer rouge, quoique peu d’autres groupes se bousculent pour utiliser des titres tels qu’ "Envenom" ou "Evoke", qui ont vraiment une place à part pas trop contestée par les classiques d’ailleurs, SABBAT ayant un certain don pour étoffer sa propre grammaire. Mais si une de leur release devait remplir ce rôle, ce serait bien cette démo, bon candidat pour frapper un grand coup, l’interprétation japonaise définitive du thème de la comtesse Bathory.

Le duo Gezol (basse, pitreries sataniques)/Elizaveat (guitare) est secondé par cette fois-ci par le frère Gezol à la batterie, ce lineup enregistrera une série d’EP jusqu’à ce que Gezol s’entoure d’autres sbires pour passer aux LP au début des années 90. Sur cette démo SABBAT fait sa première grande ruée vers son style brutal et outrancier tout en restant très nettement tenté par le Heavy metal traditionnel qui faisait la saveur de "Mion’s Hill". La chanson-titre par exemple s’attarde sur des wooohooohooooo trainants de rigueur et un riff chagrin mélancolique ; juste une petite éclaircie au milieu d’une sortie extrême éminemment bordélique qui sert surtout à tester les eaux en balançant ensemble du thrash chaotique et des plans plus occultes en un bouillon black-metal encore assez incertain dont le style doit encore être tout à fait cimenté.

"Welcome To Sabbat" ne nous invite pas à un quelconque pique-nique de sorcières européennes mais au rituel perso du gang, qui sur sa première minute déploie toute la panoplie de ce à quoi le groupe s’échauffe sur cette démo- mélodies languissantes occultes, plans plus lourds et écrasants, grosses cavalcades thrashy. Rituel épuisant s’il en est – au milieu de "Splatter", Gezol, tout maniaque qu'il est, est déjà tout haletant, plaintif d'avoir ainsi été si totalement et brutalement possédé par le démon ("Satanas… Satanaaaas…"). Mais le bougre s'accroche au micro; ses complices ne laissent pas le bruit refluer et enchaînent, la force regagne les musiciens, la tourmente reprend à l’entame du passage le plus intense de la démo ! "Bring Me The Head Of Satan" sous la barre des trois minutes est un des morceaux les plus frénétiques et délirants du groupe en général, tout comme un "Panic In The Head" suivant complètement barjo avec un Gezol dont la voix est enveloppée d’un crachouillis de disto effroyable, et un "Poisonchild" qui tous présentent riff mémorable, croassements déments au second plan derrière le brouillard de réverb, batterie qui fournit la BASTON, un vrai carnage. Ces titres sont vraiment excellents, et même si malgré son état d’excitation évidente le groupe ne fait pas encore toutes les manières habituelles et reste assez sobre dans son jeu, ou plutôt disons dans la moyenne des groupes de proto-black bien possédés, l’identité de SABBAT est déjà très affirmée, le tout enregistré le tout dans des conditions qui le rendent déjà très écoutable, et même si par moments les artefacts peuvent devenir assez pénibles c’est assez pour restituer violence ou ambiance, selon ce qui se présente.

Les derniers morceaux prennent une tournure plus occulte (à part le court "Children Of Hell"), seulement là où au sommet de son art SABBAT parvient à ne pas faire de compromis entre occultisme et offensive, le groupe doit encore peaufiner ce côté et se trouve à séparer assez clairement ces démarches entre les morceaux, d’où des titres plus longs et poussifs. C’est d’ailleurs l’un des seuls reproches à faire à cette démo, véritable pépinière à riffs, qui manque encore de concision même parfois lors de morceaux rapides- avec quarante minutes de durée le groupe fait la démonstration de pas mal d’idées mais prend un peu trop son temps. A part ça quelques-uns des titres et des solos qui s’y glissent sont déjà miraculeux et on a affaire au type de release empreint de toute la folie et l’authenticité qui va bien. Cette démo est aussi la plus substantielle puisque les EP qui suivent jusqu’à 1990 ne présentent qu’assez peu de nouveau matériel même si on mesure le progrès du groupe qui affirme son propos, et donc une écoute aussi indispensable que certains des albums longue durée.

Il existe des éditions récentes avec titres bonus, quelques titres inédits en live crasseux et sombres, mais surtout une répète très simple mais délirante et hypnotique où les gaillards jouent un riff en boucle, y rajoutent une couche de batterie martelée puis des cris déments avant de conclure abruptement sur un dernier couinage et un gros crash, ambiance garantie.

Pour l’anecdote il existe une vidéo datant de la même année où SABBAT joue en plein jour devant le château de Nagoya devant un public assis sur des transats et visiblement pas très concerné, avec un Gezol qui se promène tranquillement presque dans le plus simple appareil avant le set pendant que deux présentateurs en costume traditionnel annoncent le groupe. Une curiosité qui montre un groupe au naturel déjà sûr de lui.

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- Gezol (basse, chant)
- Elizaveat (guitare)
- Samm (batterie)


1. Welcome To Sabbat
2. Splatter
3. Bring Me The Head Of Satan
4. Bloody Countess
5. Panic In The Head
6. Poison Child
7. The Egg Of Motley (madara No Tamago)
8. Children Of Hell
9. Possessed The Room (kanashibari Part I)



             



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