Faut-il encore présenter THE DILLINGER ESCAPE PLAN ? Ce groupe east coast créé en 1997 s’est très vite placé parmi les chefs de file du Mathcore pour avoir proposé deux opus bien énervés, à base de musique déjantée, violente et innovante. Jusqu’à présent réservé à un public habitué à la scène extrême, ce troisième opus va faire basculer les choses, en bien ou en mal ?...

…suspens… …insoutenable…

Descendre un de ses groupes préférés n’est pas du tout agréable, je le découvre en écrivant ces lignes. Il s’agira d’être dur mais juste : TDEP s’est égaré un instant avec cet album. Tout le monde fait des erreurs, la suite nous montrera, du moins pour les deux albums suivants, que TDEP a su non seulement les corriger, mais aussi garder les bonnes idées apportées par "Ire Works".

Pour les non connaisseurs du groupe, du genre, je me dois d’expliquer ce qui ne va pas avec cet album : il n’est pas du tout homogène. Il tente un grand écart incroyable pour incorporer des morceaux Pop entre des pistes de facture classique. Tout le monde fait des erreurs : ça m’a plu - ça m’arrache la gueule de l’avouer - mais pas pendant longtemps, l’artifice ne tient pas plus de deux trois écoutes, ça perd en saveur au fur et à mesure. La ségrégation catchy/brutal est beaucoup trop marquée*, c’est comme une vinaigrette : si on laisse décanter l’huile flotte et le vinaigre tombe au fond. Du coup tout n’est pas à jeter, on peut garder pas mal de morceaux qui surnagent en fait ! Je vais aller plus loin encore : c’est un album correct pour commencer TDEP pour un néophyte qui n’écouterait que du Hard gentil, mais attention : interdiction de sauter les morceaux violents.

Ce qui me gêne vraiment donc, c’est la démarche, les trois tubes pour la radio, les morceaux Électro bidons juxtaposés aux bons vieux morceaux bien Hardcore pour gagner du public ! Si ça n’est pas une démarche commerciale ça ! Eh bin moi, j’achète pas ! Sniff, trop tard en fait, j’ai déjà acheté… Rhaah les enflures… Je les aime mais pour le coup ils me l’ont bien faite à l’envers. Du coup je me venge : j’ai fait ma sélection de morceaux, et vu que c’est pas assez maléfique je leur mets une sale note, na.

Pour mémoire, je ne suis pas le seul à m’être fait arnaquer : le skeud s’est bien vendu, il a été acclamé par la critique, ça me rassure un peu, l’entourloupe était fine. En fait ce qui fait marcher le coté Pop de l’album c’est principalement le chant clair de Greg Puciatto, imparable, impossible de ne pas aimer une voix pareille ! Vous voulez l’entendre sur des morceaux qui déboîtent ? Écoutez donc "Option Paralysis" et "One Of Us Is The Killer", la vinaigrette est bien mélangée dans ces albums-là ! Et si on écoute bien il y avait aussi des passages calmes dans les skeuds précédents.

"Ire Works" : le vilain petit canard de la discographie donc. Dommage, j’aimais bien la pochette, elle me faisait penser à un Magritte, en plus abstrait. Au vu de ce que je retire des 38 minutes du CD, je mets 2,5/5, arrondi à l’inférieur pour cause de trahison.

*Je ne vous fais pas la liste des pistes pop et des pistes brutales, ce serait vous prendre pour des cons !