Recherche avancée       Liste groupes



      
BLACK/NEOFOLK  |  STUDIO

Commentaires (1)
Lexique black metal
L' auteur
Acheter Cet Album
 


DORNENREICH - Freiheit (2014)
Par DOLORÈS le 2 Juillet 2014          Consultée 2150 fois

Vous le savez peut-être, DORNENREICH et moi c'est une grande histoire d'amour. Et toutes périodes confondues, autant leur Black incisif et kitsch des débuts, leurs synthés poussiéreux, leurs égarements acoustiques et mélancoliques... "Flammentriebe", le dernier en date, a eu un bel impact lors de sa sortie en 2011. On avait eu droit à ce retour en force de la facette Metal du groupe, un ensemble massif aux échos malgré tout romantiques. Un style qui résumait parfaitement ce que DORNENREICH avait toujours cherché à véhiculer comme force et comme intensité.
On apprend alors que "Freiheit" sera sans doute le dernier, ou pour au moins un bon moment, des Autrichiens. J'attendais beaucoup de cet album, après trois ans d'attente et cette mauvaise nouvelle. Et parce qu'on commençait à prendre l'habitude, d'un nouveau style à chaque nouvel album ; d'être étonné, puis complètement aspiré. Malheureusement, la magie n'a pas opéré avec "Freiheit". À mi-chemin entre calme et tempête, on a déjà eu "Hexenwind", l'un des meilleurs albums du groupe. Mais ce nouvel opus ouvre une nouvelle voie, bien plus incohérente.

Il faut déjà attendre les quatre premiers titres avant d'entendre une note de Metal. Pas que l'idée même me gêne, mais ça nous tombe dessus sans crier gare, et pas d'une manière des plus agréables. Au lieu d'être bien amené, on subit presque les premiers titres assez fades et peu empreints d'émotion, avant d'avoir une cascade de riffs qui nous arrive en pleine face, sortie de nulle part. On retient un soulagement de les voir arriver mais sans les apprécier pour autant, assez convenus, surtout venant de DORNENREICH.
La facette Metal présente dans "Freiheit " n'est pas celle qu'on attendait. On retrouve un chemin déjà emprunté avec "Flammentriebe", en gardant majoritairement le côté très rythmé et dynamique. Avec cela, le contraste est vraiment prononcé entre ces éléments et ceux de leur douceur acoustique. Malgré cela, il reste une impression d'inabouti, qu'il manque une seconde guitare pour combler les creux dans le son général. Les riffs ont un quelque chose de presque Heavy/Rock'N'Roll dans l'idée, pour un son qui tend vers le Black mais n'en a plus beaucoup l'empreinte, ou qui met du temps à s'installer ("Das Licht Vertraut Der Nacht").

Pour les passages plus calmes, on est loin de ce qu'on trouvait sur "Hexenwind". On garde la touche constante Neofolk, mais plutôt inspirée EMPYRIUM, qui sont au passage, du même label allemand, Prophecy. On retrouve d'ailleurs Thomas Helm, de ce même groupe, en guest sur des titres du CD bonus. Le violon, qui était un atout majeur de l'album précédent, est ici omniprésent. Il ne parvient pas à s'effacer lorsqu'on l'espère, vient accentuer les riffs parfois un peu exagérés. De plus, le chant semble tellement détaché qu'on dirait qu'il y a un vide dans les morceaux, qu'il manque une piste d'un instrument, de chœurs...
L'album me donne cette impression générale de sections mises bout à bout sans base stable, autour d'un motif musical agréable et juste assez réfléchi. Malheureusement, tout ce qui gravite autour, ces coups d'archets et ces accords qui espèrent donner un effet déchaîné, sont bien souvent de trop. À vouloir donner un effet très naturel, très intimiste, il ressort un vide immense, qui n'arrive pas à être comblé. C'est exactement la même impression qui ressort des parties Metal qui sont réduites au strict minimum.

Néanmoins, certaines mélodies ont l'avantage de rentrer très rapidement en tête. "Aus Mut Gewirkt" ou le très beau crescendo de "Traumestraum" illustrent parfaitement cela, avec aussi l'avantage de savoir nuancer et maîtriser la part de violon. Je reste également vraiment fan du dernier titre "Blume Der Stille". On trouve enfin de la cohérence, une ligne directrice, et pas de titre bâclé. Ses élancements, ses chœurs, son motif musical repris avec toujours plus d'intensité. Une véritable outro à vrai dire, qui représente pour moi l'unique composition digne de ce que sait faire DORNENREICH, dans toute sa poésie et sa variété, pour clôturer ce premier CD.

À piocher dans le CD bonus, on se retrouve notamment avec "Jagd", une version Metal du titre qui provient de l'album complètement acoustique. Ce morceau, dès sa première version, transpirait le Metal à plein nez, on sentait qu'il avait été composé comme tel. Il était juste adouci dans les instruments, même pas dans le chant, qui apparaissait déjà dans toute sa puissance. Ici, il ressort vraiment avec tout ce qui lui manquait pour véhiculer sa violence.
À l'inverse, "Reime Faucht Der Marchensarg" est une version acoustique d'une piste issue de l'excellent "Bitter Ist's Dem Tod Zu Dienen". Un peu plus déçue ici, par cette reprise qui ne met en valeur que les meilleurs éléments, qu'on reconnaît comme tels seulement parce qu'on les connaît de l'originale qui vaut dix fois mieux. De plus, le chant de Thomas Helm d'EMPYRIUM ne me convainc pas, et ne me semble pas bien se fondre avec celui d'Eviga.
On retrouve plus tard, des versions live et acoustiques des vieux albums, datant de 2001, et pas spécialement incroyables. On est même complètement déconnecté de l'album à cause des conversations et rires du public enregistrés avec... À vrai dire, ce second CD bonus donne l'impression de vouloir contenter les vieux fans du groupe, comme pour s'excuser de ne pas les satisfaire avec les compositions du nouvel album.

"Freiheit", ou "Liberté", oui. Ils ont pris la liberté de sortir des très peu nombreuses limites qu'ils s'étaient fixés. Huit albums aujourd'hui pour DORNENREICH, on avait quasiment un sans-faute depuis le premier opus. Serait-ce l'album de trop ? On ne sait pas trop quel rôle lui donner dans cette discographie qui accepte toutes les extravagances, et où il semble pourtant ne pas réussir à se faire une place.

Note réelle : 2,5/5.

A lire aussi en BLACK METAL par DOLORÈS :


WAR INSIDE
Welcoming The Crow (2014)
Nantes représente!




Les CHANTS DE NIHIL
La Liberté Guidant Le Fer (2010)
« chaque soir on danse avec dame silence »


Marquez et partagez




 
   DOLORÈS

 
  N/A



- Eviga (chant, guitare)
- Inve (violon)
- Gilvan (batterie, percussions)


1. Im Ersten Aller Spiele
2. Von Kraft Und Wunsch Und Jungen Federn
3. Des Meeres Atmen
4. Das Licht Vertraut Der Nacht
5. Aus Mut Gewirkt
6. Im Fluß Die Flammen
7. Traumestraum
8. Blume Der Stille

1. Jagd
2. Schlangenheil
3. Reime Faucht Der Märchensarg
4. Traumestraum
5. Federstrich In Grabesnähe
6. Hier Weht Ein Moment
7. Tanz In Rauch Und Rätsel



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod