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Les CHANTS DE NIHIL - La Liberté Guidant Le Fer (2010)
Par DOLORÈS le 3 Mai 2014          Consultée 3297 fois

"Prenez soin de mes toiles,
De ma terre natale...
Vous me verrez dans mes enfants,
La dynastie des Chants de Nihil."

Des enfants, en voilà déjà plusieurs depuis 2007. Alors que le petit dernier est en pleine gestation, il est temps de revenir quatre ans en arrière. "La Liberté Guidant Le Fer" est une valeur sûre de la discographie du groupe pour tout amateur de Black bien de chez nous. On retrouve ici trois morceaux ("Dame Silence", "La Liberté Guidant Le Fer" et "Clarté De La Pluie") qui apparaissaient déjà sur une sortie précédente intitulée "De La Gloire", remaniés, ré-enregistrés, et ré-implantés dans cet album un peu plus consistant.

Si les débuts du groupe sont tout à fait différents de ce que celui-ci a pu sortir récemment, on retrouve tout de même certains points qui reviennent et qui font la musique particulière des CHANTS DE NIHIL. Deux éléments centraux me viennent à l'esprit. Le premier est l'énorme travail réalisé sur la mélodie, et sur les jeux de présence de celle-ci. Le dernier en date, "Propagande Erogène" propose une nouvelle facette du groupe, fondée sur des riffs incisifs. A l'inverse, "La Liberté Guidant Le Fer" se situe plus dans le ressenti aérien ou massif. Je pense notamment à "Clarté De La Pluie", qui reste indéniablement un des temps fort de cet opus. Sur la seconde partie, bien que les arpèges donnent un élan de rythmique lancinante, et qu'on surprenne quelques chœurs discrets, c'est la ligne de basse qui réussit à s'infiltrer pour donner la mélodie principale.

A l'inverse, LES CHANTS DE NIHIL met aussi l'accent sur les impressions de saleté qui ressortent des morceaux. Bien que cela se soit amplifié avec le temps, on a déjà quelques prémices ici. Quelques passages de "La Dévastation Par Les Iris", ou encore "Là Où Nous Sommes Les Rois" plongent encore un niveau plus bas, soutenus par le chant éraillé typique de Jerry. Cette voix, peu commune dans son côté rauque et dans la manière de placer les mots sur les riffs, apporte un vrai plus. De plus, on comprend assez facilement les paroles. Et il faut dire que, sans être incroyables, ni tout à fait compréhensibles dans leur sens, elles ont leur petite touche qui apporte beaucoup à l'univers du groupe. L'ambiance, les textes et l'artwork sont une bonne part de ce qui aide LES CHANTS DE NIHIL à se créer sa propre identité, et se distinguer de la masse Black Metal francophone.

Le groupe joue sur ce contraste entre saleté, noirceur, et l'autre aspect plus poétique et teinté d'espoir de ses compositions. La plus grande part du charme de l'album est dans son atmosphère unique. "La Liberté Guidant Le Fer" donne la sensation presque aquatique, à la fois étouffée et résonnante, d'entendre l'ensemble sous l'eau. Si cette impression est moins évidente sur les titres longs principaux, elle est au premier plan sur des titres comme "Clarté De La Pluie" ou plus encore sur "Les Envies Solaires". Ce type de production aurait pu facilement gêner mais elle est ici tout à fait adaptée à l'atmosphère créée par les compositions. LES CHANTS DE NIHIL perfectionne cette ambiance intimiste, comme cloîtrée mais rassurante.

On s'autorise quelques légers écarts, comme sur le titre éponyme. La piste de presque douze minutes se tourne plus vers un aspect martial (pas étonnant avec un titre pareil), mais à la fois plein d'espoir et de force. On reste tout de même dans une logique d'ensemble bien respectée, malgré "Manifeste, Ma Politique". Celui-ci reste un très bon morceau mais, qui me gène sur un seul point : il me semble trop vite expédié, en rupture avec le reste de l'album. Il symbolise la petite note intense, brutale, mais trop courte par rapport à l'ensemble qui semble beaucoup plus éthéré, dans l'étirement et la perdition.

Lorsqu'on réécoute les trois titres déjà présents sur la sortie précédente "De La Gloire", on se rend compte qu'ils méritaient amplement ce traitement de faveur et cette petite restauration. Le traitement du son et leur implantation avec d'autres morceaux leur fait véritablement honneur.
Ils restent également à mes yeux les éléments porteurs de l'album, en résumant assez bien celui-ci dans ses contrastes, tout en étant ceux qui appuient le plus sur les qualités du groupe, dans toute sa force et sa poésie.

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   DOLORÈS

 
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- Jerry (guitare, chant)
- Mist (basse)
- Marc (batterie)


1. Dame Silence
2. Là Où Nous Sommes Les Rois
3. La Liberté Guidant Le Fer
4. Clarté De La Pluie
5. Manifeste, Ma Politique
6. La Dévastation Par Les Iris
7. Les Envies Solaires



             



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