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DORNENREICH - Bitter Ist's Dem Tod Zu Dienen (1999)
Par DOLORÈS le 24 Septembre 2013          Consultée 3330 fois

DORNENREICH est le genre de groupe qui cache de nombreuses facettes. Entre le Black presque-Doom de "Durch Den Traum", et le Mélancolico-atmosphérique de "Flammentriebe", on peut s'intéresser aux albums plus anciens du groupe, bien plus intrigants. Parmi eux se cache "Bitter Ist's Dem Tod Zu Dienen" ce qui veut plus ou moins dire "C'est amer de servir la mort" (mais c'est quand même plus mystérieux en Allemand quand on ne parle pas la langue).
Si vous voulez, c'est un peu l'album le plus kitsch (encore une fois, je rappelle que pour moi cet adjectif est loin d'être péjoratif), le plus étonnant, et le plus barré. Si vous connaissez, par exemple "Her Von Welken Nächten", et bien dites vous qu'ils ont fait encore pire, deux ans avant. Oui, c'est possible.

Rappelez-vous, des chuchotements et hurlements incantatoires de sorcières pustuleuses, un son bien cliché et sombre, et malgré tout un genre de puissance camouflée... Il suffit d'y ajouter de la mélodie omniprésente, au piano, aux guitares sèches ou électriques, des chœurs, des claviers faciles, et vous avez "Bitter Ist's Dem Tod Zu Dienen". Cet album, c'est un peu l'exemple le plus évident d'une musique extrême, dynamique et pourtant ultra-mélodieuse. C'est également ce qui en fait à mes yeux un des meilleurs albums du groupe.
Qu'on n'aime pas leur musique qui, il faut l'avouer, est quand même très spéciale et assez difficile d'accès, c'est compréhensible. Par contre il faut quand même se rendre compte d'à quel point cet album est inspiré, ça part dans tous les sens sans jamais devenir inutile ou barré juste pour être barré. Ça marche complètement, ça fuse dans tous les sens, un coup de piano par là, un violoncelle, un blast en fond et des chœurs qui planent au dessus du chant Black écorché d'Evíga. Et c'est ça qui est beau.

Ça reflète également la maîtrise des instruments du trio, entre la guitare sèche au son parfait, et la batterie ultra précise, rapide et pourtant brutale... Dans toute sa folie, dans tout ce contrôle complet que les musiciens ont sur leur musique, et l'ambiance qu'ils offrent, cet album a un statut abouti, harmonieux. Chaque morceau pourrait même être décomposé en plusieurs, leur durée (en moyenne dix minutes) et le fait qu'ils passent d'un thème à un autre en claquant des doigts n'est même pas gênant. On peut finalement voir l'album comme un long morceau d'une heure, ou comme pleins de bouts accrochés les uns aux autres.

"Bitter Ist's Dem Tod Zu Dienen" c'est un peu tout ou rien pour l'auditeur, soit on apprécie ce côté complètement décalé, dans leur monde et dans leur délire jusqu'au bout, soit ça ne marche pas du tout (le côté kitsch bloque assez bien certains, tout comme pour "Her Von Welken Nächten"). Personnellement je n'ai jamais rien entendu de similaire et les musiciens ne lâchent pas prise et ne font pas que se mouiller, ils y vont franchement, ce qui est un très bon point. Ensuite je trouve l'insertion des instruments classiques et des claviers très bien amenée, tant lorsqu'ils sont au premier plan que lorsqu'ils semblent lointains, au second plan par rapport aux riffs et à la batterie bien violents, et restent finalement assez subtils ("Nächtlich Liebend"). Seuls les chœurs sont parfois un peu trop valorisés alors que si on n'y est pas habitués, ils peuvent bien surprendre.

Quand on le compare à "Flammentriebe", on se rend compte qu'à l'époque, DORNENREICH était bien loin de créer une musique triste, tout l'album donne l'impression d'une musique assez lumineuse, avec quelques touches de mélancolie parfois, mais un dynamisme très marqué. J'aime assez les contrastes constants dans les titres, par exemple "Nächtlich Liebend" et son ralentissement complètement acoustique à la guitare sèche avant de repartir assez agressivement, de même pour le final de "Reime Faucht Der Märchensarg" qui a un rythme très entraînant et presque guerrier grâce au chant incisif, avant de s'éteindre de manière assez sombre sur des claviers, écho aux titres plus noirs du groupe. Et pourtant, dès l'intro du titre suivant, "Federstrich In Grabesnähe", on repart sur une note complètement gaie, avec un petit écho Flamenco. Et on clôt pourtant l'album avec un titre bien haineux et torturé.

On sort de tout ça avec quelque chose qui finalement, n'est même pas que folie ou délire. A force d'écoutes, on se rend compte du caractère réfléchi de l'album, et même les textes restent assez poétiques, et philosophiques.
Cet album dérègle toutes les habitudes du Black Metal, le groupe choisit sa propre voie et y règne en maître. C'est pour moi un album à écouter absolument, rien que pour savoir que quelqu'un a créé cet ensemble incroyable, par curiosité. Car nombreux seront ceux qui resteront bloqués par l'aspect éventuellement ridicule, kitsch, barré, de l'album. Malgré tout, nombreux sont aussi ceux qui ont trouvé du génie là-dedans.

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   DOLORÈS

 
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- Evíga (chant, guitare, basse)
- Valnes (chant, claviers)
- Gilván (batterie)


1. Nächtlich Liebend
2. Wundenküssen
3. Reime Faucht Der Märchensarg
4. Federstrich In Grabesnähe
5. Leben Lechzend' Herzgeflüster
6. Woran Erkennt Mich Deine Sehnsucht Morgen?



             



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