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DORNENREICH - Her Von Welken Nächten (2001)
Par DOLORÈS le 17 Février 2013          Consultée 3142 fois

Si lorsqu'on pense à du Black Metal Autrichien, on a souvent des titres de SUMMONING en tête, il ne faut tout de même pas oublier le monstre métamorphe qu'est DORNENREICH. Le groupe gonflé d'influences a emprunté de nombreuses voies depuis la fin du siècle dernier, chaque fois sous un nouveau masque, avec tout de même un son si particulier...

C'est donc en 2001 qu'ils abandonnent les montagnes de clavier qu'on a pu entendre sur "Bitter Ist's Dem Tod Zu Dienen". Pour le meilleur ou pour le pire ? "Her Von Welken Nächten" est un de ces opus qui ouvre de nouvelles portes, immenses et solides. Pourtant, cette nouvelle facette qu'ils nous montrent paraît fragile et risquée. DORNENREICH, c'est à chaque fois comme une nouvelle expérimentation dingue et improbable, faite au choix par un chimiste qui aurait complètement perdu la tête ou un apprenti sorcier qui s'amuse de petite magie noire. Et on n'est pas si loin du compte.

Il faut dire que le chant d'Evíga n'aide absolument pas. On est face à l'album le plus expressif au niveau de son chant qui, s'il a toujours valorisé la langue germanique, met là en avant un aspect bien peu habituel dans du Black Metal. Il parvient à en faire disparaître la froideur commune à l'utilisation de cette langue dans les groupes germanophones (bien souvent volontaire par ailleurs), et lui donne une nouvelle tournure, bien plus énigmatique et improbable. J'ai eu continuellement l'impression d'entendre une sorcière hystérique qui me déblatérait ses incantations et toute sa démence à travers une voix hargneuse, parfois aiguë allant même jusqu'aux chuchotements d'aliéné, et d'autres fois bien plus grave et sérieuse. "Schwarz Schaut Tiefsten Lichterglanz" en est le parfait exemple. On retrouve bien Evíga et son attitude théâtrale et ultra-expressive. Si le morceau est une bonne preuve de la diversité des chants et du côté extrêmement loufoque du groupe, il est aussi plutôt entraînant, rythmé et représentatif de l'univers que le groupe choisit de porter sur cet opus.

Bien que les mêmes techniques soient utilisées tout au long de l'album (chant théâtral au possible, guitares massives et pourtant porteuses d'une trace de l'étiquette Mélodique qu'on peut coller au groupe, batterie sans défaut apparent et qui cogne bien quand il faut), DORNENREICH sait faire varier les ambiances et le type de composition. Le premier titre, "Eigenwach" débute avec ces chuchotements tout droit sortis des cauchemars d'un enfant, une ambiance sombre et presque malsaine est mise en place. Il est évident que cet album est dix fois plus sombre que le précédent, avec une puissance bien différente, qui a perdu tout son éclat pour régner dans un subconscient des plus dérangés.
Et finalement, les morceaux qui s'éloignent le plus des structures Metal sont de loin les plus expressifs, car le chant devient maître entre l'intrusion d'instruments à cordes et le calme trop peu serein de morceaux tels que "Innerwille Ist Mein Docht" ou "Mein Publikum -- Der Augenblick" qui ferme l'album en toute beauté (et qui laisse déjà venir ce qu'on entendra sur "Hexenwind" quatre années plus tard).

La seule chose qui peut bloquer, c'est l'aspect Kitsch de la musique que crée DORNENREICH. Et pourtant, je n'y vois aucun sous-entendu péjoratif ou négatif. Il y a de ces groupes qui assemblent des motifs à l'esthétisme douteux, avec un brin de provocation et un résultat assez difficile d'accès. Ces groupes qu'on se plaît pourtant énormément à écouter, justement pour cet aspect volontaire, loufoque et complètement innovant. On est en plein là-dedans, avec ce Kitsch totalement assumé par le groupe (qui prouve sur d'autres albums qu'il sait faire bien d'autres choses).

Un album, une nouvelle facette, une preuve de plus que DORNENREICH fait partie de ces groupes totalement hors-norme qui réservent le meilleur et le pire dans une petite boîte à idées.
Mais si les ambiances d'"Her Von Welken Nächten" sont sombres et malsaines, elles ne sont en rien effrayantes ou sinistres. C'est bien ce côté Kitsch qui nous fait l'apprécier avec un petit sourire, et une fois les difficultés bien abordées, on peut être vraiment séduit.

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   DOLORÈS

 
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- Jochen 'evíga' Stock (chant, guitare, basse)
- Thomas 'valñes' Stock (chant, claviers)
- Moritz 'gilván' Neuner (batterie)


1. Eigenwach
2. Ich Bin Aus Mir
3. Wer Hat Angst Vor Einsamkeit ?
4. Grell Und Dunkel Strömt Das Leben
5. Innerwille Ist Mein Docht
6. Hier Weht Ein Moment
7. Schwarz Schaut Tiefsten Lichterglanz
8. Trauerbrandung
9. Mein Publikum - Der Augenblick



             



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