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BRUTAL DEATH METAL  |  STUDIO

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- Style + Membre : Gorgasm

BROKEN HOPE - Omen Of Disease (2013)
Par DARK MORUE le 10 Décembre 2013          Consultée 2420 fois

"Omen Of Disease", un album tellement inespéré, tellement enfanté dans la douleur, tellement empreint de recueillement et de volonté, que si vous l'aimez pas au moins un peu, c'est que vous n'êtes pas capable d'écouter avec votre cœur. Oui. Et même si c'est du Brutal Death.

On ne présente plus BROKEN HOPE. Enfin du moins pas sur NIME, que je me sois pas cassé le cul à pondre cinq chroniques pour rien. Initiateur et clef de voûte de la brutalité dans le Death Metal, respecté et glorifié par tous les groupes du genre bien que bizarrement occulté et au final peu écouté. Split malheureux en mauvaises conditions, tentative de reformation puis totale tragédie avec le suicide de Joe Ptacek en 2010. Une légende s'éteint, et la voix du groupe faisant partie intégrante de leur identité, envolée. Le rassemblement est avorté. Enfin non, reporté. Car c'est fin 2012 que le groupe refait surface, porté par un Jeremy Wagner qui en a gros sur la patate et s'entoure alors d'une toute nouvelle équipe réunie pour l'occasion. On parvient à rappeler Shaun Glass, ayant déjà tenu la basse au sein de "Repulsive Conception" ainsi que du gigantesque "Loathing", mais sinon c'est du sang neuf.

Ce "Omen Of Disease" peut donc faire peur. Parce que BROKEN HOPE n'est plus vraiment BROKEN HOPE sans Brian Griffin et Joe Ptacek. Voilà quoi, Wagner ne peut pas porter le combo à lui tout seul, on sent venir la panne d'inspiration, ou pire, le retournement total. Et là, miracle. Tout baigne. D'accord, il n'y a de véritable coup de génie absolument nulle part, mais c'est cool.
Déjà, la pochette bien old school comme il faut ne laisse pas planer de doute sur le contenu de la galette. Je suis d'accord ; ça ressemble vraiment absolument à rien et le mec qui a imaginé une telle créature devait juste se demander ce que ça fait quand on croise un papillon, un pistolet à eau et une Abomination du Chaos Warhammer, mais merde, ça veut quand même tout dire.

Alors pour tous les rageux qu'on voit partout sur le web qui chialent en gueulant "bouh BROKEN HOPE ressemble désormais à tous les groupes de Brutal Death qui sortent des albums par packs de 12, plus aucune personnalité ni originalité blablabla je suis un hipster et j'ai trop de culture", je le dis d'office : fermez-là. Genre bien.
BROKEN HOPE ne ressemble pas à tous les autres groupes du genre. Les autres groupes du genre doivent tout à BROKEN HOPE et jouent la même musique. Rendre à César ce qui appartient à César. Merde. Non mais sérieusement. Ici ils jouent du BROKEN HOPE au poil comme ils l'ont toujours fait, le genre est strictement le même que sur les albums les plus emblématiques, pas de retournement, rien. La recette exacte qui a fait leur succès et engendré la scène actuelle. Les gens s'attendaient à quoi ? Un énorme revirement, du Death Technique, du Deathcore ? Le moindre changement de style aurait été une honte. Un putain de blasphème. Une éclaboussure de vomi sur la tombe de Ptacek. Parce que oui, cet album sent fort l'hommage, la volonté d'aller de l'avant. Wagner s'est arraché pour que son groupe continue de taper le plus fort qu'il puisse. Et cette volonté se ressent également dans les vocaux de Damian Leski qui transcende la performance qu'il a auparavant pu livrer chez GORGASM, tentant de sonner le plus guttural et énergique possible avec un chant yaourt jouissif pour se montrer digne héritier de son mentor. Ptacek est certes inégalé, mais la tentative est touchante.

Bref, désormais BROKEN HOPE sonne effectivement beaucoup comme ce qu'a pu nous livrer justement GORGASM à l'époque où ils n'était pas un groupe de seconde zone, mais la mixture prend car carrée de chez carrée. Chaque morceau aura sa petite idée à apporter, le tout sur la base d'un Brutal Death typique que le groupe a contribué à créer. Petites dissonances sur "Ghastly", futur hit avec la très moderne "The Flesh Mechanic", ou alors grosse claque dans la gueule avec le réenregistrement de "Incinerated" qui tirerait une larme à n'importe quel véritable fan du groupe. Tout ce qu'on a pu trouver chez eux est présent, avec parfois un groove assassin ("Rendered Into Lard" ou une "Give Me The Bottom Half" carrément épique qui donne juste envie de faire l'hélicoptère avec ses cheveux) et un niveau de brutalité carrément enthousiasmant. Certes on a fait mieux depuis. Mais on s'en fout. "Omen Of Disease" est un album qui serait totalement hors du temps s'il n'était pas affublé de cette production manquant cruellement de viscères malgré sa puissance. Genre, tous les codes old school respectés à la lettre. Que ce soit les soli qui défoncent bien tout en mélodie, ou cette putain de facilité à pondre un riff respirant à fond le pur Death Metal. Merde quoi, comment résister à l’efficacité absolue de "Choked Out And Castrated" ou "Blood Gullet" ? Ou ce titre éponyme qui en impose quand même lourdement ? On fait un bond de 15 ans en arrière, on est tout de suite en territoire connu, et c'est franchement la quintessence de ce qu'on attend du retour de ce genre de groupe.

Après bon. C'est bien beau tout ça. On a sur les bras un super bon album du genre, qui contient plein de morceaux cool en forme d'hommage. Mais en hommage à quoi ? Ben en hommage à ce qu'a été le groupe qui les joue. Et vu comme ça, c'est un peu triste. Wagner a ressuscité BROKEN HOPE dans l'unique but de pouvoir arborer fièrement le logo et les anciens morceaux sur scène, mais au final, malgré toute la bonne volonté que l'équipe rassemblée ici peut mettre, des pans entiers de la personnalité du groupe manquent. La voix de Ptacek reste impossible à remplacer, tout comme les paroles qui n'ont ici pas la moindre valeur, et les interludes quoi. Merde les interludes instrumentaux de "The Bowels Of Repugnance" quoi ! BROKEN HOPE est vivant, se débat autant qu'il peut, mais l'entité reste incomplète. L'inspiration est au rendez-vous, mais l'éclair de génie manque.
Après, à vous de voir. Parce qu'on a quand même un bien bel album catchy, facilement assimilable et bourré de qualités. On va pas leur en vouloir de refiler du nouveau matos, on aurait tout à perdre à la non-existence de l'album. Mais ça n'en fait pas un indispensable des années 2010 pour autant.

Rarement il m'est arrivé d'avoir une telle impression sur un album. Qu'il soit aussi jouissif à écouter, remplisse tout son cahier des charges, perpétue une tradition et remette sur le devant de la scène une valeur sûre qui mérite une reconnaissance décuplée. Mais laisse quand même incroyablement nostalgique à froid avec un petit goût de gâchis et cette impression de voir un groupe qui s'arrache pour être davantage que l'ombre de lui-même...
Passé trop lourd altérant le jugement.
Chacun y trouvera tout de même son compte à un moment.

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   DARK MORUE

 
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- Damian Leski (chant)
- Jeremy Wagner (guitare)
- Chuck Wepfer (guitare)
- Shaun Glass (basse)
- Mike Miczek (batterie)


1. Septic Prémonitions (intro)
2. Womb Of Horrors
3. Ghastly
4. The Flesh Mechanic
5. Rendered Into Lard
6. Omen Of Disease
7. The Docking Dead
8. Give Me The Bottom Half
9. Predacious Poltergeist
10. Blood Gullet
11. Carnage Genesis
12. Choked Out And Castrated
13. Incinerated (2013 Redux)



             



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