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BRUTAL DEATH METAL  |  STUDIO

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- Style + Membre : Gorgasm

BROKEN HOPE - Loathing (1997)
Par DARK MORUE le 11 Avril 2013          Consultée 3068 fois

1997, les heures sombres du Death Metal. Désintérêt total, genre qui patine méchamment dans la semoule et voit tous les grands s’effondrer un par un. Bref, c'est pas la joie.
Encore moins pour les BROKEN HOPE qui ne cessent de s'enfoncer dans leur anonymat, après un "Repulsive Conception" tellement inutile que j'ai même pas été capable de pondre une chronique décente dessus. On a gardé les acquis précédents, d'accord, mais on a oublié d'appuyer sur l'accélérateur, en résultait un album chiant au carré.
Il allait falloir s'arracher pour l'album suivant. Et c'est arrivé. C'est pas compliqué avec eux : un bon album sur deux. Si "The Bowels Of Repugnance" était un album important pour la scène car amenant un peu d'air frais en le viciant encore plus, "Loathing" est juste l'album que l'on retiendra du gang tant tout respire une sorte d'idéal d'un Death Brutal et ultime, les présentant au sommet de leur art.

Aucun changement dans le line-up. Tout juste le batteur Ryan Stanek qui se fait virer du groupe après l'enregistrement. M'enfin sur le coup ça a quand même été un bel enculé, tenir le merch du groupe et récupérer les thunes sans jamais expédier les articles, ça fait quand même bien régresser pour ce qui est de la position sur l'échelle de l'estime.
MAIS, dans la plastique il en est tout autre. Adieu les covers abominables précédentes, on a désormais droit à une illustration absolument superbe. De Wen Benscoter en plus (mais si, il en a fait plein de connues, recherchez un peu), et qui, si elle n'est pas fondamentalement transcendentalement belle, a le mérite d'être totalement inoubliable et de ne plus quitter vos souvenirs une fois les yeux posés dessus. Mais si, vous verrez.
Et pour ce qui est du son, on condense les acquis précédents de manière atomique, et on repousse encore une fois les limites du genre.

"Loathing" fait peur. Absolument tétanisant. Le Brutal Death est encore une fois extrêmement cru et premier degré, sérieux et ne s'éparpillant pas en conneries clichesques. Bon sang, rien que les paroles de "Siamese Screams" ou "He Was Raped" font froid dans le dos. Et ce n'est rien comparé à la musique. La production est dantesque et érige d'énormes murs de guitares, avec un riffing certes brutal mais surtout sinistre. Et ce chant... Que dire de ce chant. Joe Ptacek est au sommet et nous livre une performance possédée, dont la linéarité et l'absence de variation n'a d'égal que la toute puissance, le contrôle et le coffre. Hurlant ses atrocités comme un méchant de jeu vidéo au gosier putréfié, profond, glaireux, ultra-guttural et toujours bien articulé. Une voix d'ogre à nous hanter la nuit durant, tissant quasi continuellement son voile de gutturalité. Bon faut que j’arrête d’essayer de faire des phrases construites et recherchées, ça veut plus rien dire.

"High On Formaldehyde" nous détruit les neurones à coups de gros blasts et de densité asphyxiante, en bonne ogive la plus brutale de l'album au break jazzy et mélodique sorti de nul part. "Siamese Screams" lourd et véloce façon fracturation des rotules pour empêcher de marcher et piétiner le visage par la suite. L'album dispose d'une sacré unité dans les sonorités : les riffs sont lourds et portés par un son dissonnant d'outre-tombe. Et ça va à une vitesse souvent difficilement suivable, un compromis entre ultra-brutalité et lourdeur qui n'est pas sans rappeler le DEVOURMENT qui n'allait pas tarder à voir le jour, le côté dansant en moins. Non, ici groove il y a, mais un groove morbide, sinistre, teinté d'humour noir. On dandine beaucoup, mais de manière menaçante, avec une précision chirurgicale. Le tout teinté de beaucoup de mélodie, les riffs gorgés de notes plus claires étant légion, mais ne respirant pas forcément la joie de vivre, loin de là... En résulte un Death Metal abominable, véritable bande-son décadente dédiée aux monstruosités scientifiques, emprunt d'une colère maladive et d'une crasse clinique qu'on a du mal à retrouver ailleurs ("Translucence").

Et ce Death Brutal difforme et sclérosé affiche également de bons gros moments anthologiques qui ont fait passer l'album à postérité. Les célèbres interludes du combo sont un peu mises à l'écart (seulement une seule, et pas terros), l'ambiance transpirant de toutes les pores des compos. Et même si l'entame est particulièrement efficace, c'est surtout sur la seconde moitié que BROKEN HOPE transforment la crasse et la folie en or. Déjà sur une extrêmement efficace, hachée et lourde "Skin Is In", mais c'est surtout sur les deux derniers titres qu'on est livrés à une véritable démonstration de force.
On s'éloigne de cette putain d'ombre de CANNIBAL CORPSE qui pourrit le combo depuis ses débuts pour frapper un énorme coup. Avec un "He Was Raped" terrassant et soutenu, véritable overdose de brutalité glaçant le sang avec un refrain martelé et le guest de FLESHGRIND donnant une dimension un poil plus schizophrénique.
Ah, et puis il y a "I Am God". C'est cela, LE titre de BROKEN HOPE, celui dont tout le monde se souvient, leur tube, leur "Hammer Smashed Face", celui que les gens se mettent à siffler quand on leur parle du groupe. Et pour cause, c'est de loin le meilleur. Entre riffs accrocheurs galopants donnant une dimension épique et maladive, et surtout ce refrain furax de chez furax déboulant d'office, monument de brutalité psychotique à l'image de ses paroles meurtrières.

Bref, je commence à en avoir marre d'épuiser le champ lexical des maladies alors je vais mettre un terme à la chronique. BROKEN HOPE est un putain de groupe avec une grande importance dans le paysage Death Metallique, ayant permis au genre d'avancer un peu plus vite dans les directions les plus radicales, et sortit en 1997, en plein dans la zone sombre du genre, un album extrêmement solide, radical, puissant, et viscéral. Pure expression du Brutal Death tel qu'on le conçoit, parfait équilibre de brutalité exacerbée, de riffs qui groovent à l'hopital et d'ambiance tordue.
Alors tout simplement : s'il ne devait en rester qu'un, ce serait celui-là.
Donnons à titre posthume la réputation que ce groupe aurait du avoir lors de leurs années d'activité. En hommage à Joe Ptacek. Que la reformation permette la ré-exposition.

Weurgl : costaud, bigrement tordu, avec des couilles énormes et un sourire sadique transpirant la folie, le meilleur album du combo et une lueur d'espoir dans un paysage Death Metal à l'époque désertique...

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   DARK MORUE

 
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- Joe Ptacek (chant)
- Jeremy Wagner (guitare)
- Brian Griffin (guitare)
- Shaun Glass (basse)
- Ryan Stanek (batterie)


1. Siamese Screams
2. Translucence
3. The Cloning
4. Reunited
5. High On Formaldehyde
6. A Window To Hell
7. Skin Is In
8. Auction Of The Dead
9. He Was Raped
10. I Am God
11. Deadly Embrace



             



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