Très bien les enfants, aujourd'hui on va encore faire un autre retour sur un des titans de la scène Death Metal, mais qui n'a pas eu le succès escompté à cause de ces connards de CANNIBAL CORPSE dont la musique est tellement proche aux débuts qu'ils ont tiré toute la couverture.
BROKEN HOPE qu'ils s'appellent, et il serait temps que leur discographie soit couverte pas NIME vu qu'ils viennent de revenir et préparent un album. Et là on sent le come-back bien foireux pour le coup, vu qu'il se fait sans leur emblématique vocaliste Joe Ptacek, n'ayant pas pu les rejoindre pour cause de décès en 2010 (RIP).

Alors donc, "Swamped In Gore", le premier album du combo après quelques démos, et qui est désormais célèbre pour plusieurs choses. La première, c'est parce que c'est le premier album de BROKEN HOPE, le groupe de Death de la mort qui a bien aidé à mettre en place le chant over-guttural désormais typique des groupes au vocaliste débouche-chiotte. La seconde, c'est que c'est le premier album de Death Metal enregistré de manière 100% digitale (finit les lecteurs cassettes en haut-parleur dans la cave, désormais grâce à BROKEN HOPE le Death Metal passe au numérique !).
Bref, donc c'est un bon gros album historique, mais le problème c'est qu'il est loin d'être si bon que ça. En plus la pochette originale est d'une laideur infâme, même celle la réédition par Metal Blade en 1995 l'enterrant six pieds sous terre malgré son immondice...

Alors, comme ça il paraît que CANNIBAL CORPSE leur foutent la raclée à l'époque dans un style similaire? Ben... oui. C'est triste à dire tellement je trouve le combo sus-cité comme surestimé à fond, mais "Swamped In Gore" c'est juste un sous-"Butchered At Birth".
Pourtant, tout démarre bien avec une "Incinerated" véloce et barbare, mais tout finit par se péter la gueule. Pourtant la production déboite bien, vachement puissante et mettant tout en valeur sauf une basse qu'on dirait qu'ils ont oublié de l'enregistrer. Mais même si on a une certaine puissance, une bonne frappe, quelques accélérations très bien senties et que c'est fourni en riffs, c'est quand même atrocement linéaire et ça manque de pêche. Trop cantonné dans le mid-tempo, des riffs un poil trop interchangeables, et surtout un batteur la plupart du temps incroyablement mou n'arrivant pas à insuffler de véritable énergie à des compositions souvent bien trop longues. Ainsi, "Bag Of Parts" est un véritable supplice beaucoup trop pataud pour éviter les bâillements, ne décollant jamais du haut de ses 6min, là où les ogives à la brutalité excessives comme "Devourer Of Souls" dans ses passages les plus incisifs ou la redoutable "Gorehog" qui déballe 2 minutes de pure furie passent beaucoup mieux et laissent entrevoir le terrifiant futur du groupe, ou encore un "Gobblin' The Guts" accrocheur et tenant tout à fait la route tout du long (solo super bien senti à signaler !).

Et bien évidement, il faut parler du colosse Joe Ptacek et son chant guttural impressionnant. Bon, on est loin de ce qui nous est réservé par la suite, vu que le bonhomme aligne ici les UUUUURGH et autres GRAAAAARGH néanderthaliens, avec néanmoins un coffre assez monstrueux. Donc il nous débite des paroles incompréhensibles avec des beuglements graves digne d'un homme préhistorique géant en rut, le tout sur une imagerie gore bien tranchante et premier degré. La marque de fabrique du combo, mais néanmoins pas encore tout à fait au point quand on sait à quel point ce guttural deviendra terrifiant à peine une paire d'années plus tard... Bref, une belle valeur ajoutée qui renforce un peu la crédibilité et la violence de l'album tout en creusant l'écart qu'il peut y avoir avec le bon gros pavé "The Bowels Of Repugnance"...

M'enfin voilà, BROKEN HOPE ça bute mais à ce stade là de son développement, ça tient pas encore trop la dragée haute à ce qui se faisait à l'époque. C'est du gros Death primaire, Gore, ultra clichesque et appréciable en faisant pas mal d'abstractions, mais ça casse pas trois pattes à un canard et malgré une certaine efficacité c'est encore assez molasson.
Du Death Metal pour les nuls en quelque sortes. Si quelqu'un vous demande "hey, c'est quoi en fait du Death Metal pur et simple ?", ben vous pouvez lui refiler cet album. Et comme ça, il se rendra compte que quand c'est pur et simple à ce point, c'est quand même pas si bandant.

UUUUUURGH : Hum, c'est ultra basique, bourrin, musclé sans la moindre finesse de jeu. Bref, à réserver à ceux qui se masturbent sur les tous premiers CANNIBOULE quoi...