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DEATH METAL  |  STUDIO

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- Style + Membre : Gorgasm

BROKEN HOPE - Grotesque Blessings (1999)
Par DARK MORUE le 13 Mai 2013          Consultée 2005 fois

BROKEN HOPE galère. Mais genre vraiment. Gros bordel dans le line-up, deux membres qui se tirent, un label qui ne les soutient absolument pas (on a connu mieux de la part de Metal Blade quand même...), et un "Loathing" absolument dantesque qui n'a pas du tout eu l'impact escompté à cause d'une promotion hasardeuse durant les heures sombres du genre. Bref, c'est la merde et c'est injuste. "Grotesque Blessings" fait donc, en ces conditions, office d'ultime baroud d'honneur, de dernière tentative d'un combo rincé avec qui le sort n'a pas été clément, ayant toujours eu la malchance de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.
Et voilà que ça s'effiloche et qu'on sent qu'on en a plus pour longtemps. Si seulement, si seulement cet ultime album avait pu être convaincant, histoire de garder un bon souvenir studio du défunt Joe Ptacek et le reste de sa bande...

Mais non, hélas, "Grotesque Blessings" tape totalement à côté de ses pompes, et sera fatal à la formation. Pourtant le changement d'écurie ne se ressent pas trop quant à la forme de l’œuvre, Martyr Music Group assurant un minimum. La pochette de l'album est à chier mais n'a pas à rougir devant celles des trois premiers albums de la formation par exemple. Il en va un peu autrement de tout le reste par contre.
On recrute un nouveau batteur parfaitement inconnu, et pour le bassiste, on verra une ribambelle de musiciens de session défiler pour mettre en boite les parties de basse (relativement techniques, force est de l'avouer). On peut citer les joueurs de quatre-cordes de INTERNAL BLEEDING et DISFIGURED parmi les invités par exemple, pour ceux que ça intéresse (et je doute que vous soyez nombreux). Et on bricole aussi une production à l'arrache semble-t-il. Un son rond, mettant en valeur la technicité acquise de la musique dont on est ici en présence, mais sans aucune puissance, aucun impact, se sentant obligé de surmixer le chant pour essayer d'avoir quelque chose d'incisif...

Voilà, vous avez donc compris ce qui cloche dans "Grotesque Blessings". Voulant surfer sur une sorte de vague Death Technique plus ou moins en train de débarquer, les BROKEN HOPE se viandent totalement. D'accord, les guitares s'envolent à chaque fin de riffs, ça envoie les arrangements de notes dans tous les sens et c'est parfois même assez réussi quand ça reste sobre, sur "Christ Consumed" notamment, meilleur morceau de l'album déglinguant tout le reste réuni. Mais le reste du temps, c'est d'un pataud...
Tenez, prenez ce titre d'ouverture là : et PAN qu'on se mange une superbe introduction méchante tout en technicité confinant à ce qui peut se faire de mieux dans le genre, ultra efficace et qui n'aurait pas été reniée sur un album de NILE... Et au bout de 1min10, ça craque. Et ça se vautre dans la vase, ça s'enfonce, ça pue, d'une nullité juste affligeante, tellement mou de la bite qu'on a l'impression que les musiciens ont carrément la flemme de jouer les riffs en entier et s'arrêtent en plein milieu... Bref, le pire morceau jamais composé par le groupe au final, et c'est bien dommage de l'avoir fichu en premier vu à quel point ça donne pas envie d'aller plus loin...

Le reste... On sauve "War-Maggot" et "Earth Burner" pour leur brutalité excessive et un superbe riff bien sombre sur la seconde citée. Inutile de s'aventurer plus loin dans l'album cependant, on tombe dans la redite totale, aucune évolution, rien d'intéressant à se mettre sous la dent, zéro pointé. Et quand en plus ça part en mid-tempo, on abdique (la juste affligeante "Internal Inferno" sur laquelle il ne se passe rien, mais alors RIEN qui mérite l'attention). La paire de guitaristes Griffin/Wagner ont tenté la complexité, les rythmiques alambiquées, la brutalité masturbatoire, mais ont totalement raté le coche. Résultat : on ne retient rien du tout, on ne sait même pas comment headbanguer, le groove a pratiquement disparu et la brutalité est amoindrie car sans impact. Et ce n'est pas la prestation linéaire et sans la moindre inventivité du nouveau batteur qui va changer quoique ce soit.
Des choses à sauver ? Ben, comme dit précédemment, la terrible "Christ Consumed" qui a le mérite d'apporter des points d'accroche, et évidemment Joe Ptacek. Si le growleur ne délivre pas sa meilleure performance, sa voix gutturale surpuissante reste à l'honneur, même si ici les semblants de couleurs donnés à la musique ne font que faire ressortir d'autant plus sa linéarité...

Donc on retient quoi. Voilà, l'album qui aura tué BROKEN HOPE. Déjà en mauvaise posture, ils ont voulu tenter un truc un peu différent, s'arracher techniquement pour pondre un opus encore plus brutal et ouffissime de la mort, et se sont ramassés en beauté. Donc on a un album pas déplaisant à écouter, mais n'ayant strictement aucun intérêt. Rien du tout. Tout du long ou presque on s'ennuie, jamais on n'accroche sur quoi que ce soit en particulier, un titre et demi nous sauve du naufrage absolu et on regrette aujourd'hui que ce machin grotesque ait été le testament du groupe.
Parce que déjà qu'avant de sortir cet opus c'était la merde, vous pouvez bien imaginer qu'un tel échec public n'aura pas du tout amélioré les choses... Joe Ptacek fout le camp en premier, le batteur Scott Creekmore tentera tant bien que mal de le remplacer au micro, pour aboutir sur un éclatement définitif du groupe en début 2000, un an après cet opus ultime.
Une reformation se planifie, avortée en 2010 lorsque Ptacek se tire une balle dans le crâne. Que ce titan, grand maître du chant guttural et modèle pour tous les growleurs en herbe puisse reposer éternellement dans un monde meilleur, paix à son âme.
Et que la nouvelle mouture du combo allant bientôt délivrer un album ne salisse en rien sa mémoire. Par pitié.

RIP : l'album testament d'un grand du Death Metal. Qui est hélas un échec cuisant. On garde "Loathed" en mémoire et on prie les Dieux pour accorder à Joe une bonne place au paradis des grizzlis...

1,5/5.

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- Joe Ptacek (chant)
- Jeremy Wagner (guitare)
- Brian Griffin (guitare, basse)
- Larry Demumbrum (batterie)


1. Wolf Among Sheep
2. Chemically Castrated
3. Necro-fellatio
4. Christ Consumed
5. War-maggot
6. Earth Burner
7. Internal Inferno
8. Razor Cunt
9. Hate Machine



             



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