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DEATH METAL  |  STUDIO

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NECROWRETCH - Putrid Death Sorcery (2013)
Par ZODD le 23 Mars 2013          Consultée 4839 fois

Avec les signatures consécutives de MORBUS CHRON, NECROWRETCH et MIASMAL, le sempiternel label Century Media, redevient après des années de mauvais rôles de blockbusters, un des acteurs principaux du théâtre du Death de demain. Depuis combien de temps n'avions-nous pas vu un si prestigieux label signer un groupe à l'esthétique aussi radicale que NECROWRETCH ? Loin de moi l'idée de contester la qualité et les couilles des groupes signés sur le label, mais l'on ne pourra s'empêcher de constater l'embourgeoisement de celui-ci, ne possédant plus que des noms dépassés mais vendeurs (très loin sont les jours de fraîcheur de GRAVE, PARADISE LOST ou NAPALM DEATH), ne pariant plus que sur les bons chevaux (LACUNA COIL et DARK FUNERAL sont les pierres philosophales du Metal business : ils changent leur merde en or) et même ses légions extrêmes semblent trimballer laborieusement le sigle "Enfants-Admis" ou pour le dire simplement MASSACRE et WATAIN n'ont aujourd'hui plus leur place que dans un musée/veste à patchs ou dans un cirque. On en oublierait presque qu'en 1991, Century Media produisit consécutivement les albums des jeunes GRAVE, TIAMAT, UNLEASHED, ASPHYX ou encore COMECON, raflant sous son drapeau, grâce à un flair providentiel, une belle partie de l'élite naissante du Death Metal. Vingt ans plus tard, la sortie quasi-simultanée de ce "Putrid Death Sorcery" et de l’œuvre du légendaire GROTESQUE (la compile "In The Embrace Of Evil", essentielle), refont de Century Media un label Death de premier plan.

Que les fans de la première heure se rassurent, la signature du combo français chez un gros label n'a en rien compromis leur musique et leur esthétique, même si bien sûr, bon nombre d'évolutions sont notables depuis "Putrefactive Infestation" sorti en 2011, et c'est tant mieux. NECROWRETCH continue sur "Putrid Death Sorcery" d'explorer l'univers malade qu'il avait dévoilé sur son précédant 33 tours : le gourou "Necrowretch" empeste toujours sa réalité parallèle en trompant les âmes des pauvres pêcheurs, notez donc, pour ceux que les lyrics du Metal extrême intéressent encore, que sans pour autant s'embourber dans un concept-album branlant, le groupe a le premier avantage d'écrire des paroles qui n'appartiennent qu'à lui. Confiée une nouvelle fois à l'artiste Milovan Novakovic, la pochette bleuâtre de ce premier album, en rupture avec le précédant noir et blanc, annonce très clairement les changements que nous retrouverons dans la musique. Car si NECROWRETCH produit toujours un Death Metal de cimetière, plus vil que jamais, il se permet pour la première fois l'audace de se laisser influencer par d'autres dieux du Metal que ceux auxquels il voue un culte (GROTESQUE et MERCILESS, les deux maîtres). Ainsi une nouvelle sensibilité à la mélodie se fait très vite sentir laissant à penser que le MARDUK de "Those Of The Unlight" est passé par là ; on notera aussi, étape logique dans la course à la répugnance de NECROWRETCH, certains airs de SADISTIK EXEKUTION, roi des morts depuis la naissance du Death, répandus de manière globale sur la galette, le groupe étant définitivement passé à la vitesse supérieure.

Mais si l'arsenal du groupe s'est bien agrandi depuis le dernier EP, sa puissance de feu et son efficacité reposent toujours sur les mêmes armes : la voix viscérale de Vlad, inhumaine à vous faire tomber les dents et à réveiller les morts (mazette le cri au milieu de "Necrollection" me fait faire des cauchemars depuis un mois), et des riffs aiguisés au poil pour un Death Metal tranchant et puant la crypte façon Lucio Fulci. On remarquera avec stupeur le caractère fulgurant de ce premier album : jouant très fort et très vite, les musiciens semblent avoir leurs instruments qui leur brûlent entre les mains et manifestent une rapidité et une précision d'exécution qui laissera l'auditeur bouche bée ! Les sensations volcaniques que GROTESQUE parvenait à faire ressentir glorieusement sur des titres de 7 minutes, NECROWRETCH arrivent à les frôler (parfois même à les toucher) en trois minutes (on pense au super break de "Putrifying Torment", au splendide morceau-titre ou encore au refrain simple et enragé de "Defiler Of Sacrality"). On peut dire sans le moindre doute que l’élève s'est rapproché dangereusement du maître. Autant vous dire que "Putrid Death Sorcery" résistera facilement à de multiples écoutes, possédant une durée parfaite pour éviter l'ennui que pourrait procurer d'autres productions de ce genre : on nage dans les 35 minutes pour 11 morceaux, exécutés vite-fait très bien-fait-dans-ta-face-pas-le-temps-de-tourner-autour-du-pot.

Que reste-t-il à dire de ce "Putrid Death Sorcery" si ce n'est pour résumer qu'il s'agit d'une production Death Metal de premier choix ? On se permettra seulement d'observer que jusqu'à présent NECROWRETCH aura toujours opéré ses mues sous le signe du perfectionnement et non pas de l'audace ou de l'expérimentation (on reconnaît parfaitement le présent NECROWRETCH dans ses anciennes productions, en témoignent les morceaux des démos réenregistrés pour cet album), à vous cependant de voir si c'est une bonne ou une mauvaise chose ; comme je dis toujours : aucune honte à préférer "Scream Bloody Gore" à "Leprosy". NECROWRETCH atteint un certain sommet sur cette production, attendons maintenant les futurs albums pour voire s'ils sauront aller plus haut, s'ils courent à la dégringolade ou s'ils se révèleront capables d'emprunter des chemins différents. Mais même ces interrogations pénibles ne devraient pas vous refroidir devant ce premier album brûlant que nous propose un des combos les plus affirmés du Death Metal français ! Terminons sur ces mots manifestes de NASTROND-le-vieux-puant-de-Suède : "Exquisit Gravestench"!

("délicieuse odeur de tombe", pour les anglophobes)!

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- Vlad (chant, guitare)
- Amphycion (batterie)
- Mörkk (batterie)


1. Ripping Souls Of Sinners
2. Purifying Torment
3. Goat-headed
4. Putrid Death Sorcery
5. Impious Plague In Catacombs
6. Spewed From Hell
7. Defiler Of Sacrality
8. The Anthropomancer
9. Soiled Into A Crypt
10. Necrollections
11. Repugnizer



             



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