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PUTRID DEATH METAL  |  STUDIO

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- Style : Death, Marduk
- Membre : Sacral Night
 

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NECROWRETCH - Satanic Slavery (2017)
Par PERE FRANSOUA le 27 Juin 2017          Consultée 2363 fois

NECROWRETCH, l'enfant prodige du Death Metal putride, après avoir enflammé l'underground avec ses démos et confirmé tous les espoirs avec le bien nommé "Putrid Death Sorcery", n'avait malheureusement pas enfoncé le clou dans le cercueil avec "With Serpent Scourge". 
Ce qui aurait dû être une réussite encore plus grande, annoncée comme repoussant toutes les limites, encore plus rapide, encore plus méchant, sois sans pitié fais-moi mal, tout cela s'est avéré être un demi-ratage. Changez la quantité d'ingrédients dans une formule et vous changez toute l'équation. En jouant au monsieur Plus le jeune Vlad (leader, unique compositeur et membre permanent) a rendu sa bête plus mélodique et surtout plus Black, trop proche de "Those Of The Unlight" du vieux MARDUK, à travers des morceaux objectivement bons mais qui nous privaient en partie du plaisir pur et direct du premier album. 
Changement de label, de logo, d'artiste pour l'artwork et surtout de line-up (encore une fois), quasiment un nouveau départ donc, c'est sous la bannière de Season Of Mist que nos Français reviennent avec ce qu'ils proclament évidemment comme étant leur meilleur album. 

Qu'en est-il ? La formule de Death/Black à l'ancienne, aussi rapide que cradingue, n'a pas changé. Toujours ces paroles fumeuses de série B brodées autour du personnage du prêtre damné (le fameux Necrowretch), faisant la part belle à la Mort et au Diable. Toujours ces incroyables vocaux abominables de goule malade, hurlés du fin fond de l'Enfer ou éructé à toute vitesse avec cette scansion unique. Avec moins d'écho et de reverb' ils nous apparaissent ici dans leur crudité naturelle.
Les instruments sonnent bien, avec une précision accrue, grâce à une prod organique comme on aime et qui va si bien à la batterie (on saluera au passage l'excellente performance de Ilmar). Sans revenir aux lourdeurs purement Death des démos, ce nouvel opus fait un pas en arrière vis-à-vis du Black qui déséquilibrait "With Serpent Scourge", tiraillé qu'il était entre barbarie uber-speed et mélodicité exacerbée.
L'accent semble donc avoir été mis sur l'énergie et la bestialité, marque de fabrique du groupe. Les mélodies sont là, avec une technicité évidente, mais elles sont contraintes et domestiquées, mises au service de l'énergie et de la vitesse qui vous grise. Écrit en peu de temps et enregistré en trois jours en conditions live (tous les musiciens jouaient en même temps en studio) l'album est une manifestation directe de la puissance et de l'énergie du combo. La musique vole, file, avec pour seul but de nous exciter. Elle existe par et pour l'excitation, avec en ligne de mire une pure jouissance sans arrière pensée. 

Depuis ses premières démos Vlad manie à la perfection un gimmick du Metal bien connu qui consiste à créer des démarrages entraînants, vous savez ces fameux départs où le riff est balancé par une guitare tandis que les autres instruments lancent la rythmique de façon conjointe et saccadée, autrement dit ça fait "TA TA TA TATATATA". Voyez ? Et bien sur "Satanic Slavery" il use et abuse des ces démarrages en trombe dans le but de constamment relancer la machine et maintenir le niveau de furie le plus élevé possible.
Ajoutez à cela des tonnes de breaks, des solos salaces et virtuoses à la fois, et vous obtenez un très bon album incroyablement homogène, sans temps mort ni titre faible, qui s'écoute d'un coup sans broncher. De "Sprawl Of Sin" à "Verses From The Depths", difficile de citer un morceau meilleur qu'un autre. Seul "Evil Names" se distinguera par un retour des mélodies à la "Those Of The Unlight" qui pour le coup font mouche sur ce titre plus varié et particulièrement bien foutu.
Avouons-le "Satanic Slavery" est pur kiff de Metal de la Mort, un excellent divertissement malfaisant truffé de riffs de ouf, qui donne envie d'headbanguer comme au bon vieux temps et qui rendra fou le public en concert. Il devrait d'ailleurs plaire aussi bien aux amateurs de bon vieux Thrash rapide et méchant qu'aux passionnés de Metal Extrême en général. 
Malgré cela on sent bien que la proposition musicale ne va pas beaucoup plus loin que le pur plaisir ; un manque de complexité et de profondeur, dont on n'a certes pas besoin, mais qui limite la portée de l'œuvre et finalement la note. Vlad a pondu un troisième album réussi et efficace, parfait tremplin pour la scène, mais on attend encore le chef-d'œuvre qui nous terrassera.

À une époque où le Death Metal va trop loin et dans toutes les directions, du Brutal Technique au Slam, il est bon d'avoir une formation, française en plus, qui repousse les limites de la malfaisance avec des ingrédients simples et naturels, et qui sait faire revenir à nos narines un fumet authentique et occulte disparu avec les années 90. NECROWRETCH c'est l'exploration de ce que le Death Metal aurait pu devenir s'il n'avait pas évolué vers plus de graves et de lourdeurs. En somme c'est une uchronie musicale qui invente ce qui n'a pas existé à partir d'une prémisse ancienne, en l'occurrence celle du Death underground des 80s, lorsque tous les courants extrêmes partouzaient allègrement dans un bain diabolique.

Contrairement aux groupes "revival", nos Français ont su dépasser la nostalgie stérile d'un tribute band pour tracer leur route avec créativité. Qualifié à ses débuts de groupe rétro NECROWRETCH a fini par créer son propre truc immédiatement reconnaissable à force de creuser son sillon. Ainsi on n'a plus besoin d'invoquer une volée de noms pour qualifier sa musique. Il faut désormais compter avec le style NECROWRETCH, unique et immédiatement reconnaissable. 

Note réelle: 3,5/5.

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   PERE FRANSOUA

 
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- Vlad (vocaux, guitares)
- Ilmar (batterie)
- Desecrator (basse)


1. Sprawl Of Sin
2. Tredeciman Blackfire
3. Satanic Slavery
4. Evil Names
5. Hellspawn Pyre
6. Bestial Rites
7. Curse Of Blasphemy
8. Verses From The Depths



             



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