Mais c'est quoi cet album qu'on voit partout ? Un groupe avec un nom de club de foot qui vient d'Israël et nous balance un skeud tout jaune avec un clodo sacré qui a l'air de vouloir foutre des claques au gamin turbulent sur la gauche de la pochette. Et donc, partout tout le monde est enthousiaste, ça fait voyager à mort en Oasis à dos de chameau et tout. Wolrd Music Stoner Ambiant Etno-Oriental du monde Arabe.
Ah. Si on veut ouais. Sont pas bien exigeants les metalleux de nos jours.

Pourtant ça commence bien ce truc. L'intro bien dans l'ambiance, avec cette mélopée hypnotique soigneusement accompagnée de percussions, ce chant féminin typique oriental qui nous cale d'office dans le désert, et le premier titre "State Of Mind" est pas dégueu du tout. Son de cordes crasseux comme pas permis en bon vieux Stoner, tout est enfumé et brûlant, cool. Par contre c'est bien le dernier morceau contenant un soupçon de pèche dans l'album, les trois dernières pièces (de chacune 10min) s'étirant en atmosphères sans avoir grand chose à dire.
Ils y mettent du leur pour nous projeter dans de sombres ruines désertiques hantées par les Djinns avec une lune brûlante par dessus. En fait en pratique c'est tellement dépouillé et statique que moi, la seule impression que j'ai c'est d'être en train de pioncer dans un bac à sable. Notes lancinantes qui se prélassent dans une ambiance sombre, ritualisante, mais trop terne et monotone pour nous envoyer où que ce soit de dépaysant. Même si y a du beaucoup mieux sur le dernier morceau en terme de puissance évocatrice, c'est quand même pas folichon. Parce que la recette quelques percus, trois instruments pseudo-World Music, 2 idées pour 10min et strictement rien derrière, en une sorte de jam continu et tournant à vide, ça affiche des grosses limites. Quand l'inspiration y est pas, pas la peine de forcer.

M'bref, c'est pas que je suis contre les albums planants symbolisant la mondialisation, mais là faut pas déconner non plus. Passé les 15 premières minutes, on est en présence d'un album ambiant sans ambiance, ne sachant absolument pas dans quelle direction partir et décidant donc de faire du sur-place et nous laisser regarder les musiciens prier en rythme.
P'tet qu'il y en a qui aiment, mais sérieusement, même Enenra trouve ça chiant, et ça c'est un signe qui trompe pas...
Prenez du ORPHANED LAND, enlevez la musique, fumez ce qui reste et vous avez "Advaitic Songs". Suivant.