Sceptique depuis toujours sur SOAD, quand bien même j’ai adoré "Toxicity" en son temps, la faute à un concert au Zénith de Paris bâclé, pas beau et inaudible… Il faut dire aussi que la place prépondérante qu’a prise son guitariste sur les deux derniers albums en tant que second chanteur m’a laissé plutôt amer…

Serj est un autre gars, de ceux qui créent la surprise, qui sont là où on ne les attend pas et j’aime ça. En fait cet album aurait dû être la suite discographique de la carrière de SYSTEM !
Bien écrit, bien pensé aussi, et remarquablement exécuté. Mais cet album requiert bien plus qu’une simple analyse musicale. Il est de ces œuvres qui vous laissent pantois et vous filent des frissons à chaque instant. "Harakiri" est de celles-là. L’émotion ressentie à son écoute est telle qu’il est difficile de la définir… Une vraie traversée initiatique !

Le propos est consensuel diraient certains, mais il est tout autre. Il est vrai et sincère. L’Aznavour américain sait taper là où ça fait mal avec justesse et finesse. "Butterfly" et surtout la fin du titre "Harakiri" nous prennent à la gorge avec leurs envolées lyriques à la limite de l’extinction. La perfection est à portée de bras, et on en pleurerait presque…
Serj a cette faculté, ce don de par son interprétation "convictionnelle" de nous plonger dans nos derniers retranchements émotionnels, petits frustrés de la vie que nous sommes.

Le discours importe peu mais nous remue quand même, il ne changera pas le cours de nos existences, désolé Bono, je t’aimerai un autre jour. Un jour où tu arrêteras de donner des leçons à la terre entière depuis que tu as serré la main d’Obama tout en continuant à te pavaner sur des yachts en été. J’aime la réussite quand elle est empreinte d’une certaine exemplarité personnelle. J’aime Serj donc. Je suis ému, mon scaphandre s’est brisé…
Du 5 étoiles +++ voilà ce qu’est "Harakiri".