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Serj TANKIAN - Imperfect Harmonies (2010)
Par KOL le 30 Décembre 2022          Consultée 706 fois

On peut reconnaître à Serj Tankian, ancien frontman de SYSTEM OF A DOWN, une certaine forme de cohérence dans le parcours artistique depuis la mise en pause prolongée de ce monument de Neo (dont je n’ai jamais bien compris la classification, je dois vous l’avouer), malgré quelques soubresauts et tentatives plus ou moins réussies de renouer avec son glorieux passé. L’homme est un curieux, c’est un fait. Et l’étiquette Metal est bien trop restreinte pour contenir ses aspirations. Que l’on accroche ou pas, il faut lui reconnaître le mérite de cette démarche pleine et consciente, et respecter la chose.

À peine deux ans après un "Elect The Dead" qui faisait plutôt bien le boulot de SAV post-SOAD, creusant un sillon familier pour la plupart des fans, Serj aspire à autre chose. Sans aller jusqu’à renier son histoire, il est clair que ses envies sont ailleurs et l’emmènent vers des essais bien plus aventureux, avec un fil conducteur : la recherche mélodique, principalement à travers le chant. Son essai sophomore porte d’ailleurs parfaitement son nom : "Imperfect Harmonies". Il précèdera d’ailleurs une sortie symphonique compilant les meilleurs titres de ses deux premiers albums, enregistré pour l’occasion en Nouvelle-Zélande, son pays de résidence, appuyé par l’orchestre d’Auckland. Mais ceci est une autre histoire.

Serj TANKIAN s’éloigne donc réellement avec cet opus de ce qui a fait la réputation de son groupe déjanté d’Américano-Arméniens, notamment en termes d’instruments utilisés. À l’exception de "Left Of Center", pas de guitares saturées ni de murs de son, mais plutôt des arrangements électroniques, la batterie étant ainsi majoritairement programmée et non enregistrée. Cette piste, si elle intègre également des couches synthétiques et autres cordes, fait d’ailleurs réellement exception et paraît particulièrement incongrue, en ce qu’elle rappelle fortement la période SOAD. Assez réussie au demeurant, elle dénote en revanche franchement avec le reste du disque.

La suite se concentre en effet sur les harmonies, toutes imparfaites soient-elles, des voix si caractéristiques de Serj. Et il faut reconnaître que l’on est plutôt bien servi à ce niveau. Les lignes mélodiques seront familières pour qui a un tant soit peu poncé du SYSTEM au cours de son existence metallique. Ce qui est plus déconcertant, c’est qu’elles n’évoluent plus dans le même contexte bruyant, mais sur des nappes plus posées, et que les envolées symphoniques remplacent les grattes de Daron et la frappe de Dolmayan (oui je ne parle pas de Shavo, je n’ai toujours pas bien compris à quoi il servait d’ailleurs). Mais passé l’effet de « surprise » et l’acceptation de la chose, j’avoue être globalement séduit, moi qui suis d'ordinaire peu friand de la chose, privilégiant par goût personnel un son plus organique.

Ceci dit, comment résister à ce « I never let you gooooo » venant conclure "Borders Are…", déclamé à plein poumon comme à la plus belle époque ? Oui, cela aurait sans doute aussi fonctionné en mode Rock, mais c’est comme ça, et il nous faudra faire avec, tant cette musique semble appartenir à son passé. "Gate 21" est une balade au piano absolument délicieuse, de celle qui fait dresser les poils, et qui semble avoir été enregistrée quasiment d’une traite tant on sent les mots s’enchaîner, sans volonté de corriger en post-prod les reprises de souffle. Et ça sonne juste. Sur un LP souffrant de surproduction, le rendu apporte un vent frais bienvenu.

Du coup, le bougre tente tout, et c’est même à cela qu’on le reconnait. Vous voulez un autre exemple, testez "Deserving ?", qui démarre comme en 40, avant de basculer sur un beat disco des plus innatendu. Maladroit, certainement. Mais pourquoi pas finalement? La première écoute est une torture, la cinquième légitime l’approche, malgré mon envie viscérale de rejeter en bloc cette évolution de par trop électronique.

Tout n’est cependant pas réussi sur ce disque. "Beatus", entre susurrements intimistes, arrangements orientaux et enflammes pompeuses, rate totalement sa cible, étant même pénible à l’oreille. "Reconstructive Demonstrations" est un chouïa prétentieuse et médiocre tout au mieux. Le plus dommageable est finalement cette production qui sonne déjà terriblement datée avec ses beats à 2 euros 50. Les mêmes compositions auraient gagné à être enregistrées à l’ancienne plutôt qu’à l’aide d’un simple clavier et d’un ordinateur. Au lieu de profiter du chant et des mélodies, on a tendance à fixer sur ces arrangements non pas imparfaits, mais surabondants ("Electron") et étouffants. Si l’on prend pour illustration "Yes, It’s Genocide", qui officie dans un registre bien plus sobre que la plupart des morceaux, on constate combien cela peut fonctionner sans avoir à ajouter toutes ses couches irritantes. Les versions orchestrales contenues dans l’édition Deluxe viennent d’ailleurs abonder en ce sens, "Deserving?" et "Peace Be Revenged" y trouvant un écrin plus adapté.

Comme s’il était conscient des limites de son disque, Serj l’intitule donc lucidement "Imperfect Harmonies". Il y a réellement à boire et à manger au long de ces 45 minutes, du très bon et du franchement raté. Il existe en revanche une volonté sincère de rupture et de se rapprocher de ce qui lui plaît à l’aube de la cinquantaine. Comment lui reprocher, d’autant qu’il subsiste suffisamment de chansons de qualité sur cet opus pour prendre du plaisir, et se rappeler à quel point Serj TANKIAN est un artiste unique et inclassable.

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- Serj Tankian (à peu près tout)
- Dan Monti (quelques guitares, mais vraiment pas beaucoup)
- Troy Zeigler (un peu de batterie)
- Brain (un peu de batterie aussi)
- Mario Pagliarulo (un peu de basse à l’occasion)
- Ani Maldjian (chant lyrique)
- David Alpay (violon sur certaines sur)


1. Disowned Inc.
2. Borders Are…
3. Deserving?
4. Beatus
5. Reconstructive Demonstrations
6. Electron
7. Gate 21
8. Yes, It’s Genocide
9. Peace Be Revenged
10. Left Of Center
11. Wings Of Summer (ft. Shana Halligan)
12. Deserving? - Orchestral Version
13. Peace Be Revenged - Orchestral Version



             



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