Recherche avancée       Liste groupes



      
METAL SYMPHONIQUE  |  LIVE

L' auteur
Acheter Cet Album
 


ALBUMS STUDIO

2007 2 Elect The Dead
2010 Imperfect Harmonies
2012 1 Harakiri

E.P

2021 Elasticity
2022 Perplex Cities

ALBUMS LIVE

2010 Elect The Dead Symphony
 

- Membre : System Of A Down

Serj TANKIAN - Elect The Dead Symphony (2010)
Par CANARD WC le 19 Mai 2010          Consultée 5916 fois

Tel un puceau devant une production des VIVID GIRLS, le Metal a toujours fantasmé sur le Classique (1). Désirs inavoués, puis discrètes tentatives pour arriver ces dernières années à une pratique plus ostensible – presque décomplexée - mais malheureusement détestable.

Donc on s’en bouffe du Metal Symphonique à deux balles à la « oui-thin-temptation », en passant par toute la smala Black gothique « bouh je vous ai fait peur » ou le carrément grotesque APOCALI-ptitCACA. A côté de cette vague saumâtre, il y a eu aussi les groupes qui ont lancé quelques œillades plus ou moins discrètes (citons le "Nessun Dorma" de MANOWAR (2) ou le très mitigé "Nostradamus" du PRIEST). Et nous passerons sous silence le "S&M" de METALLICA qui a filé des sueurs froides à toute une génération de Thrasheurs qui pensaient pas que c’était possible de toucher encore plus le fond après le déplorable enchaînement "Load – Reload – Garage Inc" (quand on y repense, vaut mieux en rire même si c’est pas drôle du tout).

Petite pique sur METALLICA – non par provocation – mais d’opportunité car là, l’ami Serj TANKIAN qui nous fait le coup du « on refait le match » avec l’orchestre de Bab El-Oued puni et réquisitionné, on pense forcément au méfait honteux des METS avec Michael « Hollywood Whore » Kamen. D’ailleurs, autant vous dire qu’en découvrant la chose, je rigolais déjà comme un chacal de toutes les méchancetés et vannes moisies que j’allais écrire à l’occasion de la présente chronique que vous êtes en train de lire fébrilement.

Sauf que non. La gifle, c’est moi qui l’ai prise en pleine tronche. Ça m’apprendra.



Donc l’ami Serj s’est fait tout beau, il a mis son beau costume blanc de tropézien, il s’est taillé sa moustache à la ZAPPA, il sent bon l’after-shave et il a même mis un chouchou dans ses beaux cheveux frisés pour l’occasion. Celle d’un récital complet du "Elect The Dead" (avec deux nouveautés « in advance » histoire de) accompagné de tout l’orchestre d’Auckland (prononcez « /ˈɔːklənd/ »), sympathique bourgade du nord de la Nouvelle-Zélande où il fait bon vivre si vous avez une âme de pingouin. TANKIAN a demandé également à un de ses potes de rajouter quelques bouts d’acoustique et de faire quelques chœurs (j’ai pas la force de rechercher le nom du pote en question parce qu’on s’en fout). Il me semble bien avoir entendu également quelques miaulements orgasmiques de groupies à un moment donné ("Sky Is Over" et "Baby") mais bon pour le reste : pas de batterie qui cogne, pas de basse, ni de riffs électriques pour un résultat 100 % symphonique (sponsorisée par FIP).

Du coup, la question de la « légitimité » de retrouver cette chose sur NIME se pose et pendant que vous y réfléchissez en silence, je continue cette chronique incroyable.

Car la morale de toussa est que ça fonctionne.

Pour deux raisons :

1) Les arrangements sont superbes. Ne voyant rien d’autre à ajouter là-dessus, je passe au n°2.
2) Serj est à donf’ (comme disent les jeunes) : en terme d’interprétation, c’est juste irréprochable. Il met tout sur la table, avec courage et audace.

Deux bonnes raisons suffisantes de jeter une oreille sur cet étrange LP à mi-chemin entre l’expérimentation musicale et l’accomplissement personnel d’un chanteur capable de passer de la solennité la plus troublante ("Elect The Dead") à l’incartade la plus folle ("Sky Is Over"). TANKIAN y va, ne se dégonfle jamais, oublie SOAD et transcende par la même occasion l’album qui sert de support pour en faire un OVNI en forme de performance personnelle. A tel point que cette version « sympho » d’"Elect The Dead" donne juste envie de réécouter la version originale pour mieux mesurer cette conviction, cette force que TANKIAN distille lors de sa prestation bluffante. Il suffit d’un "Gate 21" pour s’avouer vaincu par cette mélancolie qui vous saute au visage - avec le zeste d’émotion et d’intensité que requiert l’exercice. Quand ce n’est pas tout simplement cette formidable réappropriation du morceau-titre auquel l’orchestre mouchète une légère teinte automnale et Serj cette nuance grisonnante un rien désabusé qui lui va si bien au teint. On flirte avec le grotesque et le talent le plus excentrique pour mieux passer de la moquerie au respect en quelques minutes d’intervalle. Faisant de ce "Elect The Dead" un album du chaud et du froid (3), mais plutôt une bonne surprise. Cette version symphonique fait le « pas en avant » que la plupart des groupes ratent immanquablement. Rien que pour ça, je baisse la tête et je rengaine mon flingue.


Reste que vous avez beau repeindre la carrosserie de votre Clio des années 90, elle avancera pas beaucoup plus vite. Une métaphore mécanique en guise de conclusion pour garder la tête froide et apprécier cette version d’"Elect The Dead" pour ce qu’elle est : une bonne surprise qui dépasse d’une courte tête l’œuvre originale. Ce qui n’est déjà pas si mal.


Note : 3,5/5.


Morceaux préférés : "Gate 21" et "Elect The Dead".



(1) Elue « Meilleure phrase d’introduction » par les lectrices d’ELLE magazine.

(2) Laborieuse tentative d’Eric ADAMS, mais pas « aussi pire » que toutes les instrumentales symphoniques « pouet pouet » que le groupe nous inflige ces dernières années.

(3) Avertissement "Elect The Dead Symphony" : ça colle aux dents : Quand le film "Amélie Poulain" est sorti au cinéma, paraît que c’était un super plan pour y emmener une gonzesse. Du coup, histoire d’être sûr d’arriver à mes fins, j’avais prévu de voir le film avec les trois gonzesses que j’avais dans le viseur à l’époque. Lorsque j’ai vu "Amélie Poulain" la première fois avec la première victime, j’ai tout de suite su que j’allais annuler les deux autres rencards. Ce film m’a été insupportable à un point proche du vomi dans les travées du ciné. Cette musique pâtissière de Yann TIERSEN, ce personnage principal insupportable, la niaiserie d’ensemble, les couleurs pastels, la morale du film à chier… Bref toute cette sauce « barbapapa » a provoqué en mon tréfonds une aversion peu commune de l’ordre de la greffe contre-nature. Et certaines œuvres ont sur vous cet effet repoussoir. Il se peut qu’à l’occasion des gémissements maniaques de Serj sur "Lie, Lie, Lie", de la tristesse profonde de "Gate 21" ou autre ; vous ne puissiez supporter cet œuvre si spéciale. Sachez juste que ma note a été rabaissée et modérée pour tenir compte du particularisme de la chose. Conscient que je suis qu’on peut tout aussi bien fondre devant le pari de TANKIAN ou fuir avec le même entrain.

A lire aussi en METAL SYMPHONIQUE :


TWILIGHT FORCE
At The Heart Of Wintervale (2023)
Maturité et créativité kitsch




WAVERLY LIES NORTH
Revelation Of The Sunstone (2017)
Très belle suprise made in France !


Marquez et partagez




 
   CANARD WC

 
  N/A



- Serj Tankian (chant, piano sur 7)
- Dan Monti (guitare acoustique, chœurs)
- Hamish Mckeich (direction d'orchestre)
- Hamish Oliver (piano)
- Auckland Philarmonia Orchestra


1. Feed Us
2. Blue
3. Sky Is Over
4. Lie Lie Lie
5. Money
6. Baby
7. Gate 21
8. The Charade
9. Honking Antelope
10. Saving Us
11. Elect The Dead
12. Falling Stars
13. Beethoven's Cunt
14. Empty Walls



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod