Sérieux, qui n’a jamais déjà bavé devant une telle affiche ? Hein ? Parce que bon, ANTHRAX, MEGADETH, SLAYER et METALLICA, franchement, ça provoque des remous dans le calbute de n’importe quel fan de Thrash. Le Big Four, quoi ! Je ne sais pas pour vous, mais c’est un rêve de gosse, là, que je vais m’envoyer !

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Putain, il a grandi le gosse.

Il y a une petite déception au visionnage de ce DVD. Enfin, une grosse. Les musiciens qui ont bercé mon adolescence se sont pris vingt ans dans la tronche et ça se voit. Ce qu’ils ont pris cher. Comme moi d’ailleurs. Malheureusement, ça va un peu dans les deux sens.

Y’a bien ANTHRAX qui reste dans le délire. Les musiciens ne sont jamais vraiment sortis de l’adolescence et Frank Bello personnifie plutôt bien cet état de fait. Il est très présent et fait oublier le début du show délicat du à Joey Belladonna, visiblement stressé par la situation. Mais bon sang, il y a "Antisocial" et "Be All, End All" ! Sans oublier un hommage à Ronnie James Dio avec une reprise du "Heaven And Hell" de BLACK SABBATH.

Assurancetourix, réincarné en la personne de Dave Mustaine, a fait pleuvoir sur le festival, MEGADETH jouera sous la pluie et la grêle. Le show est quand même très figé, il n’y a pas de grandes surprises, si ce n’est le retour de "Hook In Mouth". Set très propre au final, Mustaine est de bonne humeur. C’est mieux quand il a un caractère de pitbull qui a bouffé le bébé trop vite.

Dans le domaine du statique, SLAYER se pose là. Araya est excusé, avec son dos. Puis il est tellement souriant ce type, c’est un bonheur. Euh… Putain, gosse, s’il avait souri, je lui aurai craché dessus. Ben merde, quoi ! SLAYER ! Est-ce que Kerry King et (le regretté) Jeff Hanneman font risettes, hein ? Plus sérieusement, le set est en demi-teinte. Les morceaux récents paraissent bien fades malgré les cris continus de Araya (respire mec, respire !). Mais que c’est statique !

A contrario, METALLICA va se montrer bien plus remuant. Prenons Lars Ulrich par exemple… Il a du se repoudrer le nez pour speeder de cette façon "Creeping Death", au point de gâcher quelque peu le morceau. La setlist est assez équilibrée (quoique "Fuel" reste discutable, question de goût). Mais elle est où la rage ? James Hetfield est tellement lisse sur "Form Whom The Bell Tolls" ! Certains diront que la rage s’est éteinte avec les millions. Puis il y a ce bœuf géant, sur "Am I Evil ?" de DIAMOND HEAD, sur lequel seul Dave Lombardo représentera SLAYER. C’est fort, c’est bon, mais c’est tellement américain, ce meets and greets ! Bref, les bouchers sont devenus des bisounours. Sauf Kerry King. Mais lui, ben, ça fait partie du personnage, on aurait été si déçu qu’il pose avec un grand smile sur la photo souvenir…

Le documentaire ne nous apprendra pas grand-chose. Sinon que l’entente cordiale entre les musiciens semble factice (les talents d’acteur de Dave Mustaine laissent à désirer, quand il discute avec Lars Ulrich concernant leurs gosses – ils parlent tous de leurs gosses). Si ! James Hetfield révèle aux mecs de SLAYER (qui visiblement s’en foutent) pourquoi le mix de "Death Magnetic" est un brin pourri.

Mais ne boudons pas notre plaisir. Tout cela est très imparfait, bien sûr, mais c’est le Big Four. Et c’est historique. Il ne faut pas sous-estimer l’importance de cet événement. Bien sûr, cela arrive trop tard. Un tel live aurait eu bien plus d’impact à l’aube des années 90, où ces groupes étaient à leur apogée et connaissaient une vraie rivalité (sauf ANTHRAX, mais c’est le côté New-Yorkais). Là, ben c’est la crise de la cinquantaine qui se profile, c’est gentiment aseptisé, il y aurait eu mieux à faire. Mais comme dit plus tôt, le gamin fan de Thrash au début des ’90 a grandi et ses idoles ont vieilli.