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THRASH METAL  |  STUDIO

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Lexique thrash metal
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- Style : Kreator, Arch Enemy, Slayer
- Membre : Negator, Neopera, Rebellion, Ride The Sky, Running Wild, Shockmachine, Sick Of It All, S.o.d., Symfonia, Venomous Concept, Warpath, Destruction, Masterplan, Lacrimosa, Beautiful Sin, Dark Age, Erosion, Gamma Ray, Gorezone, Grave Digger, Roland Grapow, Helloween
- Style + Membre : Reckless Tide, Living Death, Assassin, Brutal Truth, Violent Force, Nuclear Assault, Mekong Delta, Reckless Love, Sodom

HOLY MOSES - Finished With The Dogs (1987)
Par DARK BEAGLE le 25 Juin 2020          Consultée 2455 fois

Ce qui est terriblement bon avec le Thrash, c’est son aspect primaire, celui que l’on retrouve aux origines, quand on pouvait définir le style comme étant un mélange de Punk et de Heavy Metal savamment dosé, qui offrait quelques-unes des plus belles odes à la brutalité. Si aux USA, ça ne rigolait pas des masses avec SLAYER qui venait de sortir son "Reign In Blood" et EXODUS qui tentait de reproduire l’exploit de "Bonded By Blood", le Thrash devenait lentement plus policé, plus carré, répondant à un cahier des charges que METALLICA semblait avoir fait circuler au sein de la Bay Area. En Europe, le mouvement était sale. KREATOR prenait plaisir à tuer, DESTRUCTION était une tornade qui balayait tout sur son passage, SODOM avait cette manie de la persécution née d’une obsession pour la cruauté. Et déjà d’autres groupes se levaient, prêts à en découdre à leur manière, mais ne boudant en rien la bestialité.

Si TANKARD avait fait de la bière et des zombies sa spécialité (un mélange somme toute honorable), l’un des élèves les plus doués était son conteste MEKONG DELTA qui donnait le tournis avec sa technicité qui l’entraînait vers des rivages obscurs, où la musique pouvait invoquer de bien étranges créatures. Mais la curiosité, c’était HOLY MOSES. Même si le premier album, "Queen Of Siam", n’avait pas de quoi tenir la dragée haute face aux méfaits des leaders Teutons, la prestation explosive de Sabina Classen n’était pas passée inaperçue. La jeune femme avait un chant vraiment extrême, et forcément inattendu à cette époque, alors qu’aujourd’hui cela étonne nettement moins, ARCH ENEMY ayant beaucoup démocratisé la chose. Et surtout, le groupe a rapidement remis le couvert avec un "Finished With The Dogs" à la pochette évoquant un film de loup-garou. Une belle promesse de bestialité.

Il y a eu du changement dans le personnel, toute la section rythmique a été remplacée. Si à la basse nous trouvons André Chapelier (vaguement connu pour avoir joué au sein de ATLAIN, petit groupe de Heavy Speed qui n’aura pas survécu et qui n’aura guère fait plus dans le domaine de la musique), c’est surtout sur le batteur que se focalisent tous les regards aujourd’hui. Uli Kusch faisait ses premiers pas en tant que musicien professionnel et il va apporter une assise solide au groupe en se montrant bien moins brouillon que son prédécesseur. De ce fait, avec une rythmique plus carrée, le groupe va aller de l’avant en contenant son côté chien fou pour miser sur une rapidité d’exécution qui laisse des traces. Pour résumer vite fait l’affaire, HOLY MOSES propose là son "Pleasure To Kill" à lui, ni plus, ni moins.

Ici, les tempos sont plutôt rapides. Le riffing d'Andy Classen est également plus précis, plus tranchant. Il assure les parties de guitare avec beaucoup d’assurance et délivre une très bonne prestation, d’autant plus qu’il est seul à ce poste ; il évite le piège du bordel sonore et les compositions ont un cheminement clair. Le terrain de jeu est ouvert, Sabina peut se lancer tel un pitbull enragé dans une nurserie. La jeune femme est toujours aussi impressionnante. Elle s’époumone avec passion sur ces dix morceaux très courts, ramassés, riche d’une véritable urgence Punk qui fait plaisir à entendre. Ensuite, elle n’est pas qu’une machine écrasante, elle commence à montrer quelques variations dans son chant bienvenues, qui contribuent à faire passer un palier supérieur à HOLY MOSES.

Déjà, le morceau-titre ne laisse pas beaucoup d’échappatoires à l’auditeur. C’est musclé, ça en fout plein la tête avec son break limite Crossover qui nous en met en PLS d’entrée de jeu. "Current Of Death", le titre suivant, aura fini de nous achever avec son refrain fédérateur en puissance qui ne laisse pas indemne. Les tueries s’enchaînent à une vitesse folle, le format court n’apporte que plus d’intensité à l’ensemble. Les quelques mid-tempi sont là pour apporter des respirations plus que bienvenues : "Corroded Dreams" et surtout "Fortress Of Desperation" viennent faire ces breaks, et ce sont sans trop de surprises les titres les plus longs, où le groupe prend la peine de construire un peu plus tout en conservant cet aspect très primaire, presque instinctif du Thrash.

En un peu plus d’une demi-heure, la messe est dite et le sermon a été pour le moins brutal, surtout quand les enfants de chœur s’en mêlent ("Six Fat Women" et les beuglements du groupe derrière Sabina). Leur "Pleasure To Kill" vous dis-je. Sabina Classen s’impose de plus en plus comme une frontwoman charismatique et le fait que le groupe ait grandi, qu’il s’écarte de cette base qui sentait VENOM à plein nez contribue beaucoup à son sacre. J’en avais discuté avec mon cousin il y a quelques temps. Il me disait qu’à l’époque, il y avait ceux qui appréciaient DORO (ainsi que WARLOCK) surtout pour la plastique de la chanteuse, et les autres qui considéraient Sabina comme le copain de chambrée viril à l’armée, celui capable de vous casser la gueule si vous faisiez le con. Avec le recul, occultant le fait que ce style de chant se soit démocratisé depuis, je comprends très bien ce qu’il voulait dire.

Sabina Classen inspirait le respect. Parce que cette petite nana chantait comme un vrai mec en ces années 80 très macho. Et à travers le respect qu’elle inspirait, elle rendait un peu plus crédible la formule Thrash de HOLY MOSES dont elle était l’originalité. Parce que si l’ensemble sonne bien, il faut bien admettre que le groupe n’invente déjà plus grand-chose. Quelque part, c’est son côté extrême qui fait sa force, une férocité de tous les instants qui ne laisse que peu de chances à l’auditeur, qui se bouffe ces dix parpaings sans pouvoir se défendre. C’est facile. Vous aimez le Thrash qui tache, sans fioritures, qui se complaît dans la brutalité la plus crasse (pour l’époque s’entend) ? Alors "Finished With The Dogs" est fait pour vous.

HOLY MOSES n’est certainement pas la formation Thrash allemande la plus connue, la faute à une période d’inactivité d’une dizaine d’années et un retour en demi-teinte, la folie des débuts ayant déserté les rangs. Mais en 1987, la jeune formation avait les arguments pour rivaliser enfin avec les grands noms de la scène teutonne. "Finished With The Dogs" est le début de leur période dorée, il est également l’instantané d’un groupe qui avait voulu être le plus extrême possible, avec les moyens du bord. La suite sera encore différente, mais la qualité sera toujours au rendez-vous. Bref, si vous ne connaissez pas, risquez une oreille dessus, ça vaut franchement le détour.

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   DARK BEAGLE

 
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- Sabina Classen (chant)
- Andy Classen (guitare, chant)
- André Chapelier (basse)
- Uli Kusch (batterie, chant)


1. Finished With The Dogs
2. Current Of Death
3. Criminal Assault
4. In The Slaughterhouse
5. Fortress Of Desperation
6. Six Fat Women
7. Corroded Dreams
8. Life's Destroyer
9. Rest In Pain
10. Military Service



             



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