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THRASH METAL  |  STUDIO

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- Style : Kreator, Arch Enemy, Slayer
- Membre : Negator, Neopera, Rebellion, Ride The Sky, Running Wild, Shockmachine, Sick Of It All, S.o.d., Symfonia, Venomous Concept, Warpath, Destruction, Masterplan, Lacrimosa, Beautiful Sin, Dark Age, Erosion, Gamma Ray, Gorezone, Grave Digger, Roland Grapow, Helloween
- Style + Membre : Reckless Tide, Living Death, Assassin, Brutal Truth, Violent Force, Nuclear Assault, Mekong Delta, Reckless Love, Sodom

HOLY MOSES - Invisible Queen (2023)
Par DARK BEAGLE le 25 Juillet 2023          Consultée 1030 fois

Après neuf années de silence discographique, HOLY MOSES refait son apparition dans les bacs des disquaires avec "Invisible Queen", son treizième album. La pochette est plutôt du genre réussie si on apprécie le style Heroic Fantasy assez cru, avec cette reine qui trône au milieu des toiles d’araignées, dans un état de décomposition assez avancée, qui tendrait du côté de la goule plus que de la vampire ou assimilée façon Erzebet Bathory. Elle est l’une des plus remarquables de ces vingt dernières années et son titre renvoie bien entendu à "Queen Of Siam", premier méfait du combo de Aachen.

Pourquoi cela ? Parce que ce disque n’aurait normalement pas dû voir le jour, mais la bande à Sabina Classen devant reprendre la route pour une tournée d’adieu, les musiciens en sont venus à la conclusion que, quitte à faire des concerts, autant promouvoir du nouveau matériel. "Invisible Queen", c’est donc un baroud d’honneur de la part de cette légende du Thrash teuton, et peut-être que pour une fois, nous aurons droit à un vrai dernier disque avec une vraie tournée d’adieu (n’est-ce pas, au pif, SCORPIONS ?).

Il reste à savoir ce que la formation nous propose. Sans grande surprise, il s’agit de Thrash, avec autant de subtilité qu’un Panzer envahissant la Pologne. Typiquement allemand, pourrions-nous résumer et nous n’aurions absolument pas tort. HOLY MOSES fait ce qu’il sait faire de mieux, ou presque. Inutile d’espérer quelque chose de la trempe d’un "Finished With The Dogs" ou d’un "New Machine Of Liechtenstein", ces disques ne sont hélas plus que de bons mais lointains souvenirs. Non, "Invisible Queen" va droit au but, sans prendre le temps de trop s’épancher, avec des soli qui ne cherchent pas midi à quatorze heure.

Quelque part, nous retrouvons un peu l’esprit du premier méfait, terriblement vindicatif, mais en plus maîtrisé et en mieux produit, merci à quasiment quarante ans d’avancées technologiques dans le domaine. Il y a toujours cette rage, cette envie d’en découdre qui transpire de chaque riff, qui ne laissent pas beaucoup de place aux mélodies prégnantes. Il y a une énergie très Punk derrière tout cela, une urgence de tous les instants qui fait que le groupe sait toujours faire preuve d’une très grande concision sans pour autant sacrifier chaque partie essentielle d’une composition.

Cependant, on remarquera assez vite que Sabina Classen, aussi charismatique soit-elle, n’est plus aussi impériale que cela derrière le micro. Des décennies à hurler comme elle le fit ont laissé des séquelles et elle en impose moins. À titre d’exemple, son cri introductif sur le title track est tout juste digne de Jeanne Moreau qui se serait tapé l’orteil dans un coin de meuble, si vous voyez où je veux en venir. Après, elle assure encore ce qu’il faut quand il le faut, mais sans trop pousser non plus. Elle a été connue très impressionnante (le côté nouveauté de la chose avait également fait d’elle un modèle), mais elle vieillit et à près de soixante ans, elle n’a clairement plus les mêmes capacités qu’à vingt.

Cependant, HOLY MOSES n’en devient pas poussif pour autant. L’agressivité est toujours au rendez-vous. "Downfall Of Mankind", "Cult Of The Machine" ou encore "Forces Great And Hidden" tabassent sévèrement, ils devraient faire de gros dégâts sur scène, qui reste un des terrains de jeu de prédilection du groupe. On notera également que "Order Out Of Chaos" ressemble pas mal à du ARCH ENEMY époque Angela Gossow, comme si Sabina avait voulu faire un clin d’œil à celle qui l’avait toujours citée comme une des références les plus évidentes de son chant. On retrouve en effet des riffs à la Michael Amott ainsi que des vocaux plus gutturaux, qui ne sont pas figuratifs. Encore une fois, nous tenons-là un titre taillé pour la scène.

En revanche, il est dommage que les Allemands n’aient pas vu plus loin, qu’ils semblent s’être contentés du minimum syndical du point de vue de l’inspiration. L’interprétation est bonne, ça tape vite et fort, c’est ce que nous attendons de HOLY MOSES. Mais pour un disque d’adieu, il est assez triste de constater qu’il est prévisible. HOLY MOSES fait du HOLY MOSES. La question ne se pose même pas tant cela est une évidence à l’écoute de cet "Invisible Queen". Il y a cette frénésie souvent indissociable du groupe, ces soli un peu bâtards qui débarquent de nulle part, ce chant typique, entre la trachéite et le cri primal, tous les ingrédients qui ont fait le groupe, à l’exception de l’aspect plus technique de l’époque où Uli Kusch officiait derrière les fûts.

En parlant de Kusch, les anciens membres n’ont pas été conviés à participer à la fête. En revanche, certaines éditions proposent un package avec deux disques. Le premier est bien entendu l’album en question. Le second est… euh… également l’album, mais avec des featurings d’amis du groupe, comme Diva Satanica (NERVOSA), Tom Angelripper (SODOM) ou encore Bobby Ellsworth (OVERKILL) pour ne citer qu’eux. Là, nous pouvons légitimement nous étonner du pourquoi de la chose, vu que cela finit par faire double-emploi et que revisiter les classiques du groupe avec les potes aurait peut-être été plus sympa pour les fans. Un bonus au final assez peu convaincant.

Si HOLY MOSES tire réellement sa révérence avec cet album, cela n’aura rien de honteux. Il est au final à l’image de la carrière du combo : inconstant, n’allant pas toujours au bout des choses alors qu’il y avait matière à faire mieux. C’est également pour cela que le groupe n’a jamais réellement percé, alors que certains opus étaient vraiment très réussis et qu’il ne sera devenu qu’une référence ne parvenant pas à dépasser certains cercles de connaisseurs plus ou moins avisés. Cela ne l’empêche en rien d’avoir un capital sympathie élevé pour ceux qui l’ont côtoyé et apprécié. Pour ma part, cette disparition m’attriste, mais au moins elle arrive avant que la formation ne rentre en soins palliatifs. Et ça, ils ne sont pas si nombreux que cela à avoir le courage de le faire.

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   DARK BEAGLE

 
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- Sabina Classen (chant)
- Peter Geltat (guitare)
- Thomas Neitsch (basse)
- Gerd Lücking (batterie)


1. Downfall Of Mankind
2. Cult Of The Machine
3. Order Out Of Chaos
4. Invisible Queen
5. Alternative Reality
6. The New Norm
7. Visions In Red
8. Outcasts
9. Forces Great And Hidden
10. Too Far Gone
11. Depersonalized
12. Through The Veils Of Sleep



             



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