Sur papier tout était super, beau, poétique : un vrai cadeau pour les fans de Metal. Bien sûr, dans les faits, c’est une toute autre histoire.

D’un côté, on a droit à un groupe qui n’en revient tout simplement pas d’avoir droit à une place aux côtés des autres grands. Tout souriant et surpris par sa présence, ANTHRAX délivre une courte performance dans un état de grâce constante. De l’autre, MegaDave, accompagné par ses seconds, force du visage comme jamais auparavant afin de couiner les paroles avec grande difficulté. Immobilisé (ce qui en ferait d’ailleurs envier toute plante verte), MEGADETH délivre avec peine son Thrash technique en faisant pourtant l’impasse sur "Tornado Of Souls", un comble. Troisième groupe à sortir des boules à mites, SLAYER bâcle ses titres à grands coups de riffs ratés et de vocaux absents : le pauvre "Angel Of Death" avec la moitié des paroles absentes en prend pour son rhume. Finalement, METALLICA débarque en montrant évidemment qu’il est le plus grand des autres à grand renfort d’effets pyrotechniques, de méga écran géant et de "Big-Four Baby".

Bien sûr, je serais de mauvaise foi si je ne citais pas les bons moments. Il y a ANTHRAX, malgré sa place plutôt mitigée, qui donne une performance digne d’intérêt avec un bel hommage à Dio, mais aussi avec une super énergie contagieuse. On peut également parler de MEGADETH, avec sa technicité et son efficacité hors du commun, de Tom et de son sourire contagieux accompagné par les riffeurs par excellence. Les gars de METALLICA sont aussi divertissants et professionnels qu’à l’habitude. Impossible donc de dire que je n’ai pris aucun plaisir pendant les quatre heures.

Au final, le vrai problème n’est pas nécessairement les groupes en question, mais plutôt le temps. Oui, le fameux temps qui a pris emprise sur chacun des hommes. Vingt ans plus tôt, ANTHRAX aurait eu toujours autant d’énergie, mais aurait été moins complexé, MEGADETH aurait joué avec l’énergie du désespoir, SLAYER aurait tout détruit sur son passage et les "Four Horsemen" n’auraient pas l’air de fonctionnaires du Metal. Tout ceci a des airs de rendez-vous raté, malheureusement.

Morceau préféré : "Heaven And Hell", une bonne idée.