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- Membre : Walpyrgus, Lord Vicar
 

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WHILE HEAVEN WEPT - Vast Oceans Lachrymose (2009)
Par MEFISTO le 1er Décembre 2009          Consultée 10116 fois

Non mais attendez, je ne sais pas comment réagir. Attendez, laissez-moi avaler les dernières notes de l'épilogue… hum… ça vient, oui… voilà, c'est ter-mi-né… Snif. Comment réagir ? J'ai une idée floue de mon sentiment intérieur qui me tiraille et fait gondoler mes nerfs… Ça oscille entre le gros sanglot de chérubin ou l'ébahissement du métalleux au cœur tendre amateur de musique lourde, qui, de temps à autres, aime bien prendre du repos en se laissant bercer par les flots tumultueux du Heavy sirupeux et savoureux. Et quand il découvre une perle Doom jamais égalée dans le genre comme "Vast Oceans Lachrymose", des Américains de WHILE HEAVEN WEPT, il se la coule douce et croque dans ce privilège que le hasard, ou le destin, lui a glissé sous la grosse canine.

Au premier coup d'œil à la pochette, vous verrez peut-être une immense caverne, avec son puits de lumière, peinte par quelque génie du pinceau, mais non ; il s'agit bien d'un tableau océanique où l'on voit un bateau ballotté pas de grosses vagues et au loin, une cité perdue dans les vapeurs marines, cachée à flanc de montagne. Magique, féérique, on est déjà englobé dans un truc plus grand que nous-mêmes, on sait qu'avec ce titre, "Vast Oceans Lachrymose", les larmes risquent de couler, les odyssées risquent de pleuvoir comme les contes épiques se déroulant sur terre ou sur mer…

Et autant vous avertir tout de suite : pas de référence de près ou de loin au rôle des instruments dans cette chronique, pas le temps de tergiverser sur ce genre de détail. Le boulot de WHILE HEAVEN WEPT est introspectif, rarement sommes-nous penché sur notre carte avec notre compas, pas le temps pour ces conneries techniques. Vaut mieux sortir dehors, alors que la grand'voile fend l'air, s'arc-bouter pour ne pas chuter sur le pont, sortir son sextant et toiser l'horizon à travers une grêle de mouches aqueuses piquant la chair et les sens. Oui, nous sommes à ce point dans l'action, dans le désespoir relatif teinté d'espoir intempestif se pointant dans une bruine vengeresse. Vous y êtes ? Moi aussi. On est bien, hein, accroché aux câblages, en attendant que la nature se calme et nous ramène les bonnes nouvelles en courrier express…

L'album est une telle traversée d'océan enragé, mais sans « avant-tempête » : on entre directement en collision avec elle, sans tambour ni trompette, son tournoiement est glacial et sans pitié. Les instruments sont directs (autant vous en parler brièvement, vous mourez d'impatience), ne génèrent pas trop de mélodie, introduisent un climat de « terreur courtoise » qui, à mesure que le sablier s'égrène, se calme et s'ouvre vers un arc-en-ciel hypnotisant, craquant, laissant sortir toute la sève de ces sept étages sucrés. Et il ne faut pas attendre longtemps avant que l'orage ne se dissipe. Là n'est de toute manière pas l'intérêt ; le bastingage vibre au son de l'espoir venu des vents du large.

Bon d'accord, l'opus est simple (des nuages d'épouvante jusqu'au soleil et au bleu dont on se vante), mais avec les notes des Américains, cette expérience est loin d'être primitive et victime de puérils résumés. Oh que non, nous quittons immédiatement le premier degré afin de ne rien rater et nous nous dirigeons, svp mesdames et messieurs, vers cet étalage de feelings à votre droite… et à votre gauche, au dessus, en dessous, peu importe, y'en a partout de ce deuxième, troisième, centième degré. Un feeling qui ne provient pas nécessairement du cœur, mais de l'environnement entourant ce voilier ayant vaincu le mauvais temps et percé la jaunâtre salvation, de la jouissance de sentir la chaleur brûler son derme après avoir frissonné de froid et de terreur en songeant à nos proches qu'on aurait pu quitter en une éclair. WHILE HEAVEN WEPT laboure cette fibre sensible avec douceur et fait rêver, tout en apeurant le plus magnanime des mousses en nous.

Succomberez-vous à cette traversée ou vous retiendrez-vous aux cordages afin de ne pas bêtement basculer face au soleil pénétrant la tempête vieillissante ? Là-bas, au loin si proche, vous attend une robe volant au doucereux vent, linceul abritant une créature flamboyante et magnifique qui vous attend avec la joie et l'orgueil dans le cœur. Cette femme qui est votre corps et âme vous attend pour le grand banquet soulignant votre retour de triomphe, illuminé par un astre d'or repoussant les nuages gris, ceux sous lesquels vous avez vaillamment combattu afin de revenir fier comme un paon parmi vos pénates.

Ceux qui habitent cette cité cachée derrière un mur translucide, tissé de vapeurs marines, réchauffé aux senteurs de la viande cuisant, des gorges scandant votre nom, de l'amour d'un peuple vous admirant, croyant en vous, vous louant, vous respectant comme leur chef, leur leader, leur conquérant. L'heure est au festin ; las de lacérer, vous pourrez maintenant décompressez et vous faire aimer. Comme vous adorerez la narration de vos exploits démesurés.

* Anecdote, juste pour le plaisir : je n'ai jamais vu autant de notes parfaites pour un album Doom sur l'entièreté du web, jamais. Le raz-de-marée est réel.

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- Rain Irving (chant)
- Tom Phillips (guitare, claviers)
- Scott Loose (guitare)
- Jim Hunter (basse)
- Trevor Schrotz (batterie)
- Michelle Loose-schrotz (claviers, chant)


1. The Furthest Shore
2. To Wander The Void
3. Living Sepulchre
4. Vessel
5. Vast Oceans Lachrymose
6. Epilogue



             



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