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DOOM METAL  |  STUDIO

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WHILE HEAVEN WEPT - Of Empires Forlorn (2003)
Par MEFISTO le 19 Janvier 2010          Consultée 6388 fois

Toucher les cordes sensibles, celles de l'âme, des tripes, pas celles de guitare, n'est pas donné à tout artiste. Surtout pas l'inextricable paquet de câbles constituant le système nerveux d'un métalleux aguerri.

Au fil du temps, cette sensibilité latente chez tout être peut se perdre si elle n'est pas titillée de temps à autres ; ce manque de douceur, de soleil, se répercute sur l'humeur, la flamme romantique à la rigueur, et peut infliger au cœur et ses vaisseaux une blessure rudement tenace. Et je ne cause pas de dépression saisonnière, les métalleux savent que l'équinoxe de l'automne amène avec lui l'inspiration suprême.

Heureusement, certains sont capables d'apprécier la beauté quand ils la croisent, peu importe s'ils sont fans de Slamming Death ou mangeurs de Speed allemand. Je suis béni par les cieux, comme des centaines d'entre vous, pour être en mesure d'apprécier la rage autant que la soie en Metal, la colère et l'apaisement des Dieux. Le gros Black qui fait abdiquer les cellules ou le Doom qui vous fout une envie de pleurer irrépressible. Et aujourd'hui, je me sens doux comme un agneau, donc je me repasse pour une énième fois cet autre joyau des Américains de WHILE HEAVEN WEPT, les rois du Doom épique, plus touchants encore qu'un psaume comme MY DYING BRIDE.

Et les saligauds trouvent même le moyen de demeurer virils par moments ("Of Empires Forlorn"), mettant les larmoiements de côté. Mais même là, ils arrachent une larme ! Ouf, rarement aura-t-on entendu aussi belles et lourdes complaintes.

I here your voice in the wind
Haunting me once again
I knew someday you will leave
And abandon me to forever grieve


C'est de la mélasse pour amateur de roman-savon, j'en conviens, mais on adhère dès la première écoute, jusqu'à ce que le CD ne puisse plus tourner. Et je vous préviens, vous risquez de lui survivre à la galette. Les refrains sont pop mélanco, le clavier est kitsch mais tellement immense (la mer, les cieux, tout le tralala), la voix de Tom Phillips est angélique. Le paradis gémit pour vrai. Mais ça demeure basique comme paroles, ça c'est une évidence. Je vous dis pourtant ceci : n'oubliez jamais que la sentimentalité, en Metal ou en country, c'est facile. Pas besoin de poésie, de figures de styles, de tournures de phrase qui n'en finissent plus pour exprimer ce qu'une boule d'émotion ("Soulsadness") peut dévaster.

Les boys de WHILE HEAVEN WEPT maîtrisent leurs instruments comme des virtuoses, comme des écrivains jonglent avec la prose ; ils y vont à fond, pas de limites au sirupeux, que des frissons du début à la fin. Que des rythmes de tortue pour insérer des riffs précis et des fusées affligées dans une stratosphère fleurie. Qu'il explose, ce projectile, et les vagues chaudes recueilleront ses débris pour les entourer de leurs bras infinis pour qu'ils se dissolvent naturellement, sans douleur.

"Of Empires Forlorn" est ainsi près des éléments, il les transcende même en infligeant une véritable leçon mélodieuse, prenante, à l'image de griffes s'agrippant à votre peau afin de ne pas sombrer dans un précipice de larmes. Oui, je suis à ce point chamboulé. Moi, l'amateur de Death, de Black, de Metal Extrême qui dévisse les boulons du système pourri, de "The Drowning Years" à "From Empires to Oceans", chaque note que WHILE HEAVEN WEPT met au monde me fout les boules. Je frissonne, je me ferme les yeux comme si je goûtais le meilleur vin et je plane, je m'évade, je plonge dans cette écume qui m'attire comme un aimant avec sa symphonie venant du large. Subjugué suis-je devant autant de magnificence.

WHILE HEAVEN WEPT, c'est plus grand que des sentiments, que des mots. C'est la tristesse, le courage, la douceur, l'alpha et l'oméga de l'âme humaine, les saveurs de l'environnement, le sel marin, la feuille qui tournoie avant de se désintégrer sur la grève, c'est un gros cliché ambulant qui parvient à célébrer la vie d'une touchante et puissante manière.

Je n'arrive pas à trouver un défaut à ce groupe. Je suis perdu. Complètement. J'ai honte et en même temps, je suis fier. D'avoir croisé ce génie émouvant et poignant… d'avoir été témoin de sensibilité à travers la violence et la peur qui semblent régir notre quotidien depuis que l'homme a décidé que le monde avait atteint son point de non-retour.

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- Tom Phillips (chant, guitare, claviers)
- Scott Loose (guitare)
- Jim Hunter (basse)
- Jason Gray (batterie)


1. The Drowning Years
2. Of Empires Forlorn
3. Voice In The Wind
4. Soulsadness
5. Epistle No.81
6. Sorrow Of The Angels
7. From Empires To Oceans



             



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