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The WOUNDED KINGS - Embrace Of The Narrow House (2008)
Par MEFISTO le 23 Mai 2011          Consultée 4719 fois

Et si un disque dépeignait, à l’aide d’un savant mélange de Doom occulte, de musique de films d’horreur, de rock psyché des années 70, et de Stoner, les couloirs obscurs d’une maison hantée ? C’est cette image, certes classique mais toujours efficace, qui vous viendra à l’esprit en écoutant ce premier album des rois blessés Anglais. Une malsaine et jolie image d’un manoir secoué par de vils esprits, tableau maintes fois romancé et sur-utilisé, mais qui, sous l’égide de THE WOUNDED KINGS, fonctionne à merveille, comme si on venait de découvrir la magie du suspense.

Certains verront là-dedans du Doom traditionnel à la CANDLEMASS (avec raison), mais il faut surtout y inclure une folie unique au groupe, alors duo. Steve Mills et George Birch accouchent d’une petite pépite noirâtre d’une simplicité déconcertante côté production (vive le Doom de garage !), mais d’une solidité musicale à toute épreuve. Leur inspiration s'étend des ténors du genre, de SAINT VITUS à ELECTRIC WIZARD, au rock progressif macabre italien des 70's (hein ???), alors attendez-vous à un son antique, inquiétant, pourri jusqu'à la moelle, mais parfait afin d'instaurer une ambiance cauchemardesque parfois à la limite du kitsch. Écoutez ces claviers sur la pièce-titre ou "The Eight House" et imaginez Bela Lugosi sortir des ténèbres pour mordre sa prochaine victime, des goules en train de dévorer des cadavres dans une soue… Allez, laissez-vous aller à ce genre de délire psychotique et enfantin, THE WOUNDED KINGS aime le vintage et les monstres, deux de ses étiquettes préférées qui bénissent cet album du début à la fin. Jouez le jeu !

"Embrace Of The Narrow House", c'est ce film en noir et blanc dont vous voyez des extraits dans les documentaires sur l'histoire du cinéma, c'est ce long-métrage sur lequel vous êtes tombés par hasard lors d'un festival d'horreur des années 50 sur une chaîne douteuse sur le câble, c'est cette attirance que défend chèrement l'humain pour l'épouvante (l'instrumentale "Shroud Of Divine Will" résume tout cela à elle seule) et confirme que le meilleur style pour invoquer la mort, l'effroi et l'Halloween est le Doom à forte teneur en Stoner/Drone. Vous avez déjà vu un squelette en train de courir ? D'accord, dans les jeux vidéo de série B, ça va, mais dans le monde des revenants, dont WOUNDED KINGS est un fier et nostalgique fanatique, le mal rampe, caresse les tombes, s'infiltre sous terre et empoisonne lentement les asticots.

Donc, que vous imaginiez un cimetière, une maison hantée ou Dracula en train de festoyer, les crocs occupés, "Embrace Of The Narrow House" et ses angoissantes mélopées est une orgie dont on ressort groggy. Pas que les rythmes soient effarants, au contraire, mais ce voyage dans les entrailles de la peur, réelle ou fictive, est digne des mascarades les plus extravagantes, tout en rappelant à ceux qui l'ont vécue l'époque des premiers balbutiements des Doomers, ceux qui abusaient des bonnes choses en ne dormant pas, en composant bourrés et gelés comme des balles de neige. Facile de voir des créatures quand on a le cerveau dans les nuages et que la voix claire et fantomatique de George Birch résonne, comme un cri dément faisant écho dans la nuit. Facile de tisser une trame sonore de cette qualité quand on est possédé par des araignées marchant au plafond et des paquets d'os enfermés dans notre placard, gracieuseté de la maîtrise technique du duo ; le synthé rétro côtoie sans peine la grosse guitare fuzzée ponctuée de soli déjantés et la basse traînante, objets de torture affilés à la vieille meule.

Bon, clichés à part, THE WOUNDED KINGS a démarré sa carrière sur les chapeaux de roue avec ce disque de génie... sans prétention. Tout en rendant hommage à ses patriarches, il a insufflé aux néophytes une joie certaine et une envie de plonger dans ces décors funèbres que seul le Doom peut sonoriser. Y'a pas à aller plus loin.

Poussez donc cette grosse porte en bois écaillé et entrez dans "Embrace Of The Narrow House" pour vous faire prendre au jeu. Moi, je ne m'en lasse pas. Ça pue l'humidité, le marché aux puces, les boules à mites et l'hémoglobine, mais merde, c'est ce mix nauséabond qui rend THE WOUNDED KINGS si irrésistible !

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   MEFISTO

 
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- Steve Mills (guitare, basse, batterie, synthé)
- George Birch (guitare, chant, basse)


1. Embrace Of The Narrow House
2. The Hours
3. Melanthos
4. The Eighth House
5. Master Of Witches
6. Shroud Of Divine Will
7. The Private Labyrinth



             



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